La Californie soigne ses fumeurs de marijuana

Dernière mise à jour le 26/07/2016

En Californie, l’Etatpublie, le guide des droits du fumeur de weed…

Source : http://www.liberation.fr/actualite/monde/347794.FR.php
Date : 27-08-08

L’Etat de Californie publie
un guide à l’usage des malades fumeurs de cannabis. Une manière pour
eux de connaître leurs droits alors que l’Etat fédéral américain
pourchasse tous les fumeurs de «weed».
 
Face aux raids
anti-cannabis du gouvernement fédéral américain, le ministre de la
justice californien, Edmund G. Brown Jr., vient de publier une directive en forme de guide
à l’usage des malades fumeurs de marijuana et des autorités. « Ce guide
aidera les agences de maintien de l’ordre à faire leur devoir en accord
avec la loi californienne et aidera les patients à comprendre leurs
droits», a déclaré Brown.
 
En Californie, la loi
autorise depuis 1996 l’usage médical de la marijuana. Environ 200 000
malades s’en procurent avec la bénédiction de leur médecin. Seul hic :
la loi fédérale interdit tout usage ou revente de cette drogue. Et
l’autorité chargée de la faire respecter multiplie les opérations,
notamment chez les revendeurs.


Hollyweed

C’est le cas, symbolique, de Charles Lynch, vendeur de marijuana à
Morro Bay. Il a été inculpé au début du mois par les autorités
fédérales et risque cinq à 85 ans de prison lors de son jugement prévu
en octobre. « L’Administration ne fermera pas les yeux sur la violation
des lois anti-drogue de notre nation, censées protéger nos citoyens,
nos enfants », s’est justifié Timothy Landrum, haut responsable de
l’Administration des lois anti-drogues.

« Il y a un risque de finir en prison alors qu’on a tous les
certificats qui montrent que notre activité est légale », proteste
Jared, 28 ans, employé à Hollyweed ("Weed", herbe en français), un
studio de musique reconverti en boutique de cannabis qui a pignon sur
rue au c?ur d’Hollywood. Confiné dans une pièce sans fenêtre, il prend
tout de même des précautions. Assisté d’un agent de sécurité, il se
méfie des questions. « Il y a deux mois, un patient s’est fait arrêté
sur le chemin du retour en possession de 2 ou 3 grammes de cannabis »,
raconte-t-il. «Il est allé au tribunal, au final il a gagné. La police
a dû lui rendre les quantités d’herbe confisquées ».

Ces opérations permettent aussi de piéger des dealers illégaux. La
semaine dernière, deux hommes qui utilisaient leur prétendue officine
comme vitrine à un trafic illégal ont été arrêtés à Los Angeles.

Flou

Au total, le flou règne parmi les milliers de vendeurs de cannabis. Il
est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les médecins n’ont pas
le droit d’indiquer à leurs patients où se procurer la substance,
souligne Christine Paoletti, une « cannabis doctor »  qui a accordé 400
autorisations à Los Angeles.

Ce nouveau guide officiel est la première tentative, en douze ans, de
définir les contours des lieux autorisés. Il indique notamment que le
commerce de marijuana doit être le fait de coopératives ou de
collectifs qui poursuivent un but non lucratif. La plupart sont gérés
par des patients. Jared est lui-même un patient qui se soigne au
cannabis. « J’en prend depuis des années pour calmer mes migraines »,
explique-t-il. Considéré comme un simple dealer aux yeux des agents
fédéraux, il est plutôt confiant sur la tendance en marche : si la
Californie a été le premier Etat à légaliser la marijuana médicinale,
douze autres Etats l’ont fait depuis.

 

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