Quinze médecins dénoncent l’abus d’antidépresseurs en France

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Une pétition contre le recours systématiques aux anti-dépresseurs…

Source : http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200834/cyrulnik-les-psychotropes-un-symptome-culturel_144275.html
Date : Samedi 23 Août 2008

Cyrulnik: "Les psychotropes, un symptôme culturel"

Propos recueillis par Anne-Laure BARRET

 Boris
Cyrulnik, psychiatre et neurologue (1), est surtout connu pour avoir
développé le concept de "résilience" (renaître de sa souffrance). Au
côté de quatorze grands médecins, il s’engage contre l’abus de
psychotropes dans un appel lancé par le magazine Psychologies et relayé
par le JDD. Pour lui, le mal-être ne doit pas être surmédicalisé…

Source : http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-1073842,50-1087583,0.html
Date : 28-08-08

Quinze médecins dénoncent l’abus d’antidépresseurs en France

Quinze
médecins, dont treize psychiatres, lancent un appel contre l’abus des
antidépresseurs en France. Publié dans le numéro de septembre du
mensuel Psychologies Magazine, le texte est signé notamment par
Gérard Apfeldorfer, Boris Cyrulnik, Serge Hefez, William Lowenstein,
Marcel Rufo et David Servan-Schreiber. Destiné à interpeller la société
française, il dénonce "un triste record" et met en avant les dangers de cette surmédicalisation.

En s’appuyant sur une enquête de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la période 2001-2003, les
signataires rappellent que "21,4 % des Français ont consommé des
médicaments psychotropes dans l’année, contre 15,5 % des Espagnols,
13,7 % des Italiens, 13,2 % des Belges, 7,4 % des Néerlandais et 5,9 %
des Allemands"
.

Cette surconsommation a notamment été
soulignée, en juin 2006, par une étude sur l’usage de médicaments
psychotropes en France commandée par l’Office parlementaire
d’évaluation des politiques de santé et cordonnée par Hélène Verdoux et
Bernard Bégaud, tous deux chercheurs à l’Inserm et à l’université
Bordeaux-II.

"ALTERNATIVES EFFICACES"

Les
"troubles mentaux" représentent le quatrième poste des dépenses
pharmaceutiques de l’assurance-maladie et se situent – avec 122
millions de boîtes vendues en 2005 – au deuxième rang en termes de
prescriptions, derrière les antalgiques. De 300 millions d’euros en
1980, le montant remboursé par l’assurance-maladie pour ces produits a
atteint 1 milliard d’euros en 2004. Un adulte sur quatre utilise un
psychotrope au moins une fois par an. De plus, une vaste étude publiée
au début de l’année a montré qu’en dehors des dépressions très sévères,
les antidépresseurs les plus récents ne sont pas plus efficaces qu’un
placebo.

Face à une surconsommation qui "augmente chaque année", les signataires de l’appel indiquent que leur "objectif
n’est pas de remettre en question l’aide majeure apportée par ces
molécules dans le traitement des pathologies mentales ni dans les
situations de crise aiguë. Mais il nous semble nécessaire et urgent
d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les dangers de cette
surmédicalisation du mal-être et sur l’existence d’alternatives non
médicamenteuses aussi efficaces"
. Ils précisent que "les
techniques ayant fait leurs preuves pour soulager la douleur psychique
non pathologique ne manquent pas : psychothérapie, phytothérapie,
relaxation, méditation, activité physique…

Laisser un commentaire