Un accueil mitigé au nouveau plan antidrogues de la MILDT

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Le nouveau plan anti-drogue français laisse perplexes les professionnels de santé…

 

Source :20Minutes.fr
Date : 09-07-2008

a. augmenter la police
b. diminuer la police

L’action de la MILDT contre les drogues et la toxicomanie ne suscite pas l’adhésion de tous les acteurs du secteur. En mai dernier, un groupe de 13 médecins et spécialistes des questions de toxicomanie avaient écrit une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, dénonçant «un retour à l’obscurantisme dans le domaine symbolique des drogues et des addictions».

Bonnes annonces au niveau théorique

Contacté par 20minutes.fr, le médecin William Lowenstein, signataire de cette lettre et directeur de la clinique Montevideo, spécialisée dans le traitement des addictions, ne veut pas faire de procès d’intention à la MILDT et à son président, Etienne Apaire. «C’est une bonne copie au niveau du rappel à la loi et des intentions», explique-t-il.

Avant de préciser ses craintes: «Il ne faut pas en rester au plan théorique. Comme toujours, cela va se jouer autour des budgets consacrés à la prise en charge des malades. Il ne faut pas qu’ils soient amputés au profit d’instruments comme des scanners ou des caméras infrarouge, servant à détecter la drogue».

«Il ne suffit jamais d’interdire»

Plus généralement, la MILDT a selon lui tendance à mettre trop l’accent sur le volet répressif. «En addictologie, il ne suffit jamais d’interdire. On le saurait sinon, au moins depuis la prohibition» lâche-t-il. Principale victime de cette évolution, la politique de prévention des risques. Elle consiste, pour William Lowenstein, «à faire avec la réalité une fois que la prévention a échoué. Par exemple, si quelqu’un se drogue, éviter qu’il attrape le sida».

Même s’il reconnaît une «timide augmentation des places dans les centres de soin depuis 2006», William Lowenstein doute aussi de la pertinence des «formateurs relais antidrogues», des gendarmes formés pour faire de la prévention auprès des jeunes. «Je préfère des conseillers et des éducateurs à la santé», explique-t-il.

Dépoussiérer la lutte contre le cannabis

Enfin, la politique engagée contre le cannabis gagnerait à être dépoussiérée. A la place des stages thérapeutiques proposés aux personnes dépendantes au cannabis, il propose de s’inspirer du modèle anglais.

«Un stage n’aidera pas une personne arrêtée pour avoir fumé un joint. En Angleterre, ils ont plutôt cherché à diminuer l’attractivité du cannabis, en montrant que c’est une drogue de la passivité». Le slogan de cette campagne? « Avec le cannabis, il ne se passera.jamais rien».

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