Tahiti : Drogue, « Arrêtons l’hypocrisie »

Dernière mise à jour le 26/07/2016

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Santé : 19/07/2007 à 13:28


Tahitipresse

L’association "Vivre sans
drogue" veut passer à la vitesse supérieure et
interpelle les autorités sur "les limites du
système" en matière de prévention et de soins
concernant les addictions aux drogues. A partir
du 24 juillet, elle organisera des rencontres
dans une quinzaine de communes de Tahiti pour
recueillir les doléances des familles atteintes
par ce qui représente un "véritable fléau".

Depuis deux ans, l’association "Vivre sans
drogue" et la chaîne de solidarité "Relais
parents" militent pour une meilleure information
et une sensibilisation aux dégâts causés par les
drogues au sein des familles polynésiennes. En
juin dernier, elles organisaient une animation
dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie
française, dans le cadre de la Journée mondiale
de lutte contre la drogue. Mais devant "le peu de
mobilisation des élus et des autorités" à
s’impliquer dans un combat qu’elles estiment
vital pour l’avenir des nouvelles générations,
elles ont décidé, jeudi, de "crever l’abcès" au
cours d’une conférence de presse.

Remettant en cause les capacités actuelles du
système de prévention et de soins et estimant
qu’il n’est "pas à la hauteur d’un phénomène qui
toucherait une famille sur deux", l’association
souhaite la mise en place, rapidement, d’une
enquête publique sur la situation en Polynésie
française. "Actuellement, il n’y a aucune
statistique lisible", explique Jacqueline
Liénard, présidente de l’association. "Arrêtons
l’hypocrisie. Pour préparer une structure
adaptée, il faut un état des lieux", précise
Eugène Tetuanui, responsable de la communication
de l’association en faisant référence à l’enquête
récemment engagée par la mairie de Papeete pour
mieux connaître la situation des SDF (sans
domicile fixe) de la capitale.

"On ne peut plus fermer les yeux".

L’association "Vivre sans drogue" qui s’étonne
des conditions d’accueil et de prise en charge
des drogués dans une seule structure hospitalière
– l’hôpital Jean Prince – veut dénoncer le fait
qu’il n’ y ait "aucun spécialiste en toxicomanie
sur le territoire" et attend, avec impatience,
que des délibérations "pourtant envisagées
favorablement par deux présidents de
l’Assemblée", soient présentées aux
représentants: l’une concerne l’interdiction à la
vente de "pipettes", T. shirts et autre matériel
incitant à la consommation de drogues, l’autre à
la mise en place de tests de dépistage dans les
écoles.

Si une brochure de prise en charge des addictions
a bien été réalisée par l’EPAP (Etablissement
public pour la prévention), l’association
s’inquiète également que celle-ci n’ait pas été
distribuée et attend un "devoir de résultat" de
la part des établissements scolaires qui
devraient s’en faire le relais.

L’association, qui a en projet un centre
d’accueil, estime ne pouvoir faire face, seule, à
l’ampleur de la tâche. Elle souhaite que tout le
monde s’associe à son action, "tellement les
dégâts sont importants et tellement les parents
sont démunis".

Avec la chaîne "Relais parents", elle met donc en
place un calendrier de rencontres dont la
première aura lieu à Papara, le 24 juillet. Ces
réunions seront organisées jusqu’au 11 septembre
prochain, dans une quinzaine de communes de
Tahiti. "Il s’agit surtout d’apporter notre aide
à une grande majorité de personnes et de
permettre aux moins audacieux de sortir du
silence". Des personnes sont prêtes à témoigner,
indiquent les responsables de "Vivre sans drogue"
en parlant de "trafic", de "revente",
d’"importation" et même de "gangs". Mais "devant
l’inertie de l’ensemble des services compétents,
ces personnes préfèrent rester dans l’anonymat
pour éviter des représailles". Une situation
intolérable pour l’association qui compte de
nombreux parents dont les enfants ont été touchés
par le problème: " On ne peut plus fermer les
yeux".

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