Des européeens condamnés à mort pour traffic de drogue

Dernière mise à jour le 26/07/2016

La Drogue tue : condamnation à mort de 2 européens pour traffic en Indonésie…

Source : Revue de presse de la MILDT du 01/06/2007

 

 

L’AFP indique que la France s’est déclarée hier « préoccupée » par la condamnation à mort d’un Français en Indonésie et qu’elle compte « engager toutes les démarches utiles » auprès de Jakarta pour le sauver du peloton d’exécution. Le porte parole du quai d’Orsay a déclaré « « La France est préoccupée par l’annonce de la condamnation à la peine capitale de notre compatriote Serge Atlaoui ». Il a ajouté « M. Atlaoui
bénéficie depuis son arrestation de la protection et de l’assistance
consulaires françaises. En coordination avec nos partenaires européens
et d’autres pays concernés, nous entendons engager toutes les démarches
utiles auprès des autorités indonésiennes qui connaissent notre
position sur la peine de mort
 ». Le porte parole a conclu « Notre
pays, tout comme ses partenaires européens, est résolument en faveur de
l’abolition universelle de la peine de mort et condamne l’usage de
celle-ci en toutes circonstances. Nous appelons tous les pays dans
lesquels la peine de mort est encore en vigueur, notamment les pays
d’Asie du Sud Est, à l’abolir à l’instar des Philippines, ou à défaut,
à observer un moratoire sur les exécutions et les condamnation
 ».

 

« En Indonésie deux Européens refusent une mort injuste » titre également l’AFP
qui souligne que n’ayant plus rien à perdre dans leur prison de
Jakarta, Le Français et le Néerlandais dénoncent des interrogatoires
policiers « bâclés », un procès « injuste » et un verdict « disproportionné ».
D’après l’agence, si tous deux reconnaissent avoir été impliqués dans
un laboratoire clandestin qui effectuait des tests de produits
chimiques devant déboucher sur la synthèse du MDMA, ils démentent avec
virulence avoir été des « cerveaux », des « producteurs de millions de cachets d’ecstasy » comme l’affirment les autorités locales. Le technicien français qui reconnaît avoir installé des « cuves, des pompes, des machines à distillation » dans une usine censée produire de l’acrylique, tout en connaissant l’objectif des « tests », s’emporte « mais je ne connaissais même pas le nom des produits chimiques ». Dénonçant les interrogatoires « bâclés », il affirme « l’interprète
(…) parlait anglais encore moins bien que moi. Ils ont falsifié des
déclarations et des signatures. J’ai fait traduire tous mes procès
verbaux : quand cela les arrangeait, cela ne correspondait pas
 ». D’après l’agence, le Néerlandais admet pour sa part avoir participé à des essais chimiques « infructueux »,
sans jamais déboucher sur une production d’ecstasy, contrairement à la
thèse propagée depuis le début par les policiers, assure t-il. Et il
affirme « Ils ont monté en épingle toute l’affaire.
Après ils ne pouvaient plus perdre la face, même s’ils n’ont rien
trouvé (comme ecstasy) »
. L’agence qui relève qu’ils pensaient
être condamnés à 15 ans de prison, selon les critères indonésiens,
rapporte le point de vue du ressortissant Néerlandais, le verdict « n’est pas proportionnel avec ce que nous avons fait »
. Indiquant que les deux hommes exigent un nouveau procès où ils
seraient entendus publiquement (le précédent ayant eu lieu à huis
clos), l’agence observe qu’il faudrait pour cela découvrir un élément
de preuve inédit.

 

Sous le titre « Un français condamné à mort en Indonésie », L’HUMANITE
qui fait état de la réaction du quai d’Orsay, souligne que Serge Areski
Atlaoui, originaire de Metz, père de deux enfants, était spécialisé
dans la construction métallique et qu’il avait travaillé auparavant à
son compte aux Pays Bas. D’après le journal, après son recrutement par
« une fabrique d’acrylique » il s’est rendu compte que cette usine était clandestine et on lui a alors rétorqué qu’elle effectuait des « tests » de fabrication du MDMA sans produire de cachets. « J’étais sans crainte »
déclare Serge Atlaoui. Le journal souligne que « le seul espoir » qui
« reste désormais à ce ressortissant français réside dans une grâce
présidentielle ».

 

Source : Revue de presse de la MILDT du 07/06/2007

Indonésie – UE – Pays-Bas – droits de l’Homme

 

L’AFP indique que l’UE
a formellement demandé aujourd’hui au gouvernement indonésien de ne pas
exécuter neuf personnes, parmi lesquelles un Français et un
Néerlandais, condamnés à mort pour avoir travaillé dans une usine
visant à produire de l’ecstasy
.
Dans une lettre remise au ministère indonésien des Affaires étrangères, l’UE « regrette
vivement les condamnations à la peine de mort prononcées par la Cour
suprême le 29 mai contre deux Européens, cinq Chinois et deux
Indonésiens
 » et elle rappelle « être opposée à la peine de mort quelles que soient les circonstances » car il s’agit « d’un châtiment cruel et inhumain » qui « n’apporte rien en terme de dissuasion ». Le texte poursuit « L’UE
regrette que l’Indonésie ait suspendu depuis août 2004 son moratoire de
fait sur les peines capitales et qu’elle continue à procéder à des
exécutions
 ».

 

Dans une deuxième dépêche, l’AFP signale que les Pays-Bas ont officiellement protesté hier auprès de Djakarta après la condamnation à mort d’un de leurs ressortissants. Rapportant que l’ambassadeur des Pays-Bas en Indonésie a transmis aux autorités locales un message « pour manifester la préoccupation néerlandaise et demander instamment que la peine soit commuée », l’agence souligne que les Pays-Bas ont demandé à Djakarta de n’entreprendre aucune action « qui soit irréversible ».

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