Annulation du Tekos et manif à Rennes

Dernière mise à jour le 18/07/2016

Petit retour sur l’annulation du tekos des Trans et ses conséquences…

Source : Le Monde

Date : 11/12/2005

Le centre de Rennes a vécu une nuit de violences après l’annulation
d’une rave party en marge du festival de rock des Transmusicales, relançant
la polémique sur l’organisation de ces fêtes musicales qui embarrassent
pouvoirs publics et municipalités.

   Plus d’une centaine de jeunes, dont de nombreux déçus de la rave souvent
fortement alcoolisés, ont affronté durant la nuit de samedi 10 à dimanche 11
décembre les forces de l’ordre, lançant des cannettes et bouteilles, voire
des pavés. Les gendarmes mobiles sont parvenus à rétablir le calme dimanche
matin à l’aube à l’aide de grenades lacrimogènes et d’un canon à eau.

   Ces violences ont fait deux blessés légers parmi les forces de l’ordre,
selon la préfecture, qui dénombre une dizaine de vitrines dégradées, des
vols, deux abribus cassés, quatre véhicules endommagés, quelques poubelles
brûlées et des trottoirs en partie dépavés. Une trentaine de personnes ont
été interpellées.

   Les heurts avaient débuté samedi après-midi alors que plus de 500
jeunes, selon les autorités, s’étaient rassemblés à l’appel d’un collectif
"contre les violences policières". Les manifestants protestaient contre la
décision prise mardi par la préfète de Bretagne, Bernadette Malgorn,
d’interdire pour des raisons de sécurité une rave party en marge des
Transmusicales. La fête devait se tenir sur un terrain mis à disposition par
la mairie de Rennes à la périphérie de la ville.

   Les incidents ont rallumé une polémique sur la tenue de ce type
d’événements entre la préfecture, qui explique avoir interdit la rave pour
éviter le pire, et la mairie, qui voit dans l’interdiction l’origine des
troubles.

   La préfète a rejeté dimanche la responsabilité de l’annulation sur les
organisateurs de la rave, le collectif musical breton "Korn’g Heol", qui
n’aurait pas donné suffisamment de garanties en matière de sécurité. D’après
Mme Malgorn, il y avait notamment une "incertitude énorme" sur le nombre de
participants, annoncé entre 10 000 et 15 000, mais qui aurait pu atteindre
30 000 sur un terrain pas prévu pour accueillir autant de monde.Dans ces
conditions, "au lieu d’avoir 500 à 600 teufeurs en colère, on aurait eu
plusieurs milliers de teufeurs en manque avec des difficultés énormes pour
l’ordre public", a affirmé la préfète.

   L’INTERDICTION, UNE ERREUR SELON LE MAIRE DE RENNES

   "L’interdiction préfectorale de la rave party a été une erreur et on en
a subi les conséquences", a réagi le maire socialiste de Rennes, Edmond
Hervé. Il a dénoncé l’amalgame entre "teufeurs" et fauteurs de troubles,
rappelant que la mairie avait mis à disposition un "terrain acceptable"
ayant déjà accueilli une rave en 2001.

   L’organisation de rave party est un problème délicat pour les pouvoirs
publics, qui cherchent à éviter les rassemblements clandestins mais peinent
à convaincre les municipalités d’accueillir les fêtes autorisées, qui ont
souvent mauvaise réputation.

   Ainsi, la préfecture de Bretagne a indiqué n’avoir toujours pas trouvé
de commune prête à accueillir la grande rave party de l’été 2006. Faute de
mieux, cette dernière pourrait se tenir sur un terrain militaire appartenant
à l’Etat.

   A la fin juin, une jeune fille de 18 ans est morte poignardée aux abords
du site du teknival de Carnoët (Côtes d’Armor), un meurtre toujours pas
élucidé. Les maires gardent aussi en mémoire les terrains ravagés et la
colère de la population à la suite de la rave party organisée à
Marcillé-Raoul, près de Rennes, en décembre 2002, en marge des
Transmusicales.

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