ReboosteTaParty – Teknival 2013 – Edito du 26-09-12

Dernière mise à jour le 01/10/2019

L’an prochain c’est les 20 ans du teknival, alors faisons un rêve.
Plus ou moins secrètement, les figures historiques et actuelles du mouvement freetekno muent par l’envie hautement jouissive de frapper un grand coup, s’entendent pour préparer le 1er mai 2013.
D’Alan à Pourteau, de Moksa à Ben Lagren. Les réseaux de Freetekno, Kanyar, Icilombre enfin réactivés. Les Insoumis et Unis-Sons côte à côte. Tous sont là dans un seul but : organiser le plus grand rassemblement tekno français pour fêter nos 20 ans de free parties. Très vite arrive l’idée que pour unifier le mouvement et garantir le succès de l’opération, le soutien des ex-Spiral Tribe et du Network23 est essentiel. Quelques coups de fil et voilà c’est chose faite, les DJ et sounds systems les plus mythiques seront présents. La montée d’adrénaline est violente, chacun sait qu’il prend part à quelque chose qui fera date. La stratégie s’élabore, les rôles et les missions se répartissent au sein du groupe. De plus en plus de sons sont associés à l’organisation. Hors de France on commence à parler d’un évènement incroyable, à ne surtout pas rater. Les flyers se diffusent massivement et les rumeurs technoïdes font le reste. La date arrive. L’infoline tombe. Les teufeurs planent. Le lieu est magique. Des sons et des camtar à perte de vue. Le sentiment d’appartenir à un même mouvement, une même communauté n’a jamais été aussi grand. On a jamais vu ça. Les anciens qui n’avaient pas fait de teuf depuis 15 ans n’en croient pas leur yeux et leurs oreilles et les jeunots qui découvrent cet univers seront marqués à jamais. La fête dure 7 jours. Chacun repart la tête vrac. Trop d’émotion. C’était trop bon. Nous passerons nos teufs à parler de celle-ci. Perpétuant la légende tekno et assurant ainsi la pérennité du mouvement.

J’ai rêvé d’un mythe refondateur qui redonnerait un certain panache à la scène tekno qui oscille aujourd’hui entre le « technico-administratif » des demandes d’autorisation et le « vivons heureux vivons caché » des petites bandes de rebelles au fond des bois. Une routine dans les 2 cas.

Comme probablement pas mal de teufeurs, j’étais cet été sur les starting block afin de me rendre au très annoncé teknival légal du sudtraditionnellement appelé aussi tekos du 15 août même quand il a lieu du 17 au 20 août ! Évènement mythique pour moi qui vient du sud et n’ayant pas eu lieu depuis l’occitek de 2004 il me semble (Non le 1er mai à La Tour du Crieu ne compte pas). En plus j’étais reboosté par un teknival du 1er mai sympathique, coloré et peuplé de néo-teufeurs plein de good vibes, portés par l’idéal des légendaires « teufs d’avant » que personne ou presque n’a jamais connu. Côté négociation la stratégie adoptée par Technotonomy devenue Unis-Sons semblait avoir porté ses fruits. Le passage du niveau local des multi-sons bretons au niveau national avec 3 éditions du 1er mai qui ont pu avoir lieu semblait là aussi concluant. (Sans s’attarder sur les débats qui se demandent ce qu’il reste de notre belle free tekno insoumise). Avec pour couronner le tout un changement de majorité politique dont la « Jeunesse » était une priorité annoncée et un président qui avait confié pendant la campagne à Techno+ être favorable à nos rassemblements à condition d’être encadrés. Pourtant malgré tout ça, l’annulation du tekos est tombé par une simple lettre administrative du Ministère de l’Intérieur. Fin de l’aventure, y’aura pas de tekos du sud cette année non plus ! Sniff !

En 10 ans, le Ministère de l’Intérieur, grâce à l’amendement Mariani-Vaillant, aura finalement réussi son coup : se débarrasser des tekos (sauf un). Il est loin le temps où l’on arrivait même plus à les compter : tekos du jour de l’an, tekos de bourges, fuck boréalis, tekos du 14 juillet, tekos du 1er mai, fuck Espagne, tekos de la braderie de Lille, 23ème bordel, fuck Techno Parade, tekos des vieilles charrues, tekos des trans off, tekos d’Aurillac, tekos de l’anniv de ma grand mère… On pouvait passer l’année en tekos !
La branche légaliste du mouvement, commencée de façon unitaire avec Collectif des sons de 2002 (certains esprits taquins diront plutôt Technopol en 1996 !). Puis il y a eu des sections régionales comme Korn’g Heol en Bretagne ou encore le CASSOULET dans le sud-ouest. Cette branche légaliste n’a pour le moment réussi qu’à négocier un tekos par an et quelques multi-sons après un important travail local. La branche dite radicale (période Alan) puis autonomiste (période Insoumis) après quelques coup d’éclat d’envergure du Col de l’arche en 2001 au Fuck Sarkoval de 2007, s’est progressivement résignée à la clandestinité pour continuer à poser. Les Heretiks étant un cas à part de radicalité légaliste (de Bercy à Molitor, du Zenith à l’Olympia).

Parlons d’avenir et revenons aux 20 ans du teknival du 1er mai. Si les stratégies diffèrent et malgré les trop fréquentes querelles de personnalités, l’objectif est commun : réussir à poser des évènements dans lesquels peuvent s’exprimer librement les codes et les valeurs du mouvement tekno. Pourquoi ne fêterions-nous pas ça tous ensemble l’an prochain ?

A+

Kritik

La liste chronologiques des teknivals à consulter sur wikipedia.

Laisser un commentaire