Dernière mise à jour le 03/02/2022

Coke / Crack

Qu’est-ce donc ?

Appelée également C, coke ou CC, la cocaïne est un stimulant qui agit sur le système nerveux central et le cerveau, ainsi qu’un anesthésique local. La cocaïne se fabrique en 2 étapes :

  • La pasta (pâte) qui est le résultat du mélange des feuilles de coca avec divers bases et acides chimiques (dont du kérosène et de l’acide sulfurique).
  • Le chlorhydrate de cocaïne (en poudre ou petits cailloux) qui est obtenu en raffinant la pasta avec des solvants.

Généralement la cocaïne se présente sous la forme d’une poudre blanche, floconneuse et/ou cristalline. La cocaïne pure est très légère et spongieuse (elle gonfle), mais elle est souvent coupée avec d’autres produits (amphétamines, caféine, lactose… ).

Baser la cocaïne ou faire du crack (voir l’encadré) ne permet pas d’en connaître la pureté car certains produits de coupe sont conservés dans le processus. De plus des résidus toxiques du produit servant à baser peuvent persister.

Pour la consommer, on peut :

  • La sniffer à l’aide d’une paille après avoir finement écrasé la poudre. Elle est alors absorbée par le sang via les muqueuses nasales (n’échange pas ta paille, risque de transmission des hépatites : lire le flyer Sniff). C’est la technique la plus courante.
  • L’inhaler = Fumer : Voir l’encadré sur le crack et la freebase.
  • L’injecter en intraveineuse diluée dans de l’eau stérile. Méthode plus risquée (surdose, contamination par le sida, voir le « manuel du shoot à moindre risques » édité par ASUD).
  • Plus rarement, on peut l’ingérer, la consommer par application sur certaines muqueuses.
  • Fumer la cocaïne sur une cigarette n’a pas d’effets ; le contact avec la chaleur détruit tous les principes actifs de la cocaïne en poudre.

Les effets, c’est quoi ?

La cocaïne est un psychotrope stimulant puissant qui agit en augmentant la quantité de dopamine dans le cerveau.

Les effets varient selon la quantité et la qualité du produit, ta propre sensibilité et le mode de prise. Si c’est ta première prise, prend une dose beaucoup plus petite que celle d’un habitué et attend les effets. En sniff, la montée est de courte durée (environ 10 mn). Puis, viens une sensation d’euphorie et de bien-être. Tu ressens une forte stimulation aussi bien physique, intellectuelle que sensitive : illusion d’une augmentation de la vigilance, sensation d’une meilleure précision gestuelle, parfois légères déformations des perceptions sensorielles (auditives, visuelles et tactiles).

Tu ressens également un léger engourdissement des gencives et des fosses nasales remontant dans les sinus.

Tu ressens généralement un fort sentiment de confiance en toi, tu as envie de communiquer et d’échanger. Tu es moins sensible à la fatigue, à la douleur et à la faim.

Ces effets peuvent durer de 1 à 2 heures.

En intraveineuse, la coke entraîne un « flash » (montée intense) en moins de 20 secondes. Les effets sont courts (environ une quinzaine de minutes) et plus intenses, ce qui peux te pousser à en reprendre (craving).

Quel que soit le mode de consommation, s’amorce ensuite la descente. De la période d’euphorie, on passe à ce qu’on pourrait appeler la gueule de bois de la coke : tu peux alors ressentir des crampes musculaires, de la fatigue, des frissons, un sentiment dépressif.

Mais c’est aussi …

La cocaïne entraîne une élévation de la pression artérielle et une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire. Si tu as par ailleurs des troubles de cet ordre (épilepsie, et troubles cardio vasculaires, asthme…) cela peut être dangereux, surtout si tu as consommé d’autres produits (MDMA, speed, alcool, kétamine… ). À forte dose et à usage prolongé, ces risques auront tendance à augmenter.

En injection, le risque d’overdose par arrêt cardiaque est beaucoup plus important qu’en sniff.Il se peut que de la paranoïa et de l’agressivité envers ton entourage surviennent sous cocaïne. À cela peuvent s’ajouter, les jours qui suivent, un repli sur soi, de l’angoisse voire un état dépressif. Si tu es déjà sujet·te à des troubles psychiatriques, ces risques sont fortement augmentés. Les cas extrêmes de « psychoses cocaïniques » ont même été décrits par Freud (qui s’intéressait beaucoup à ce produit… qu’il consommait lui même !)

Un autre risque vient de la tolérance à la cocaïne qui est très importante. Un·e consommateur·e régulier·e aura besoin d’augmenter la dose initiale pour ressentir les mêmes effets qu’au début. La cocaïne est un produit dont il est facile de ne plus pouvoir se passer (dépendance psychologique) : il ne « défonce » pas vraiment (on croit donc pouvoir gérer ses activités habituelles), la durée des effets est courte, la descente est difficile (gros coup de cafard), on est donc tenté d’en reprendre et l’épuisement consécutif à la prise répétée est une bonne raison d’en reprendre pour atténuer la fatigue et la déprime.

En plus, la prise de coke peut entraîner des comportements compulsifs (prises répétées à intervalle réduit, rachat immédiat quand ton G est fini…). Bref, on en devient vite accro, attention à la dépendance !

La conso en shoot ou sous forme de crack augmentent tous ces risques et sont  plus difficiles à gérer.

En cas de consommation(s) très importante(s), il existe un risque de micro hémorragies répétées dans le cerveau avec, à terme, un risque de démence.

La coke a également un effet vasoconstricteur, c’est-à-dire qu’elle diminue le diamètre des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne un durcissement des veines (plus dur pour shooter) et, des nécroses des cloisons nasales lorsqu’elle est sniffée trop régulièrement (les petits vaisseaux irriguant les muqueuses nasales se bouchent ce qui prive les cellules d’oxygène).

Si la coke peut donner l’impression de tenir l’alcool, elle n’empêche pas les effets secondaires de celui-ci et l’association des deux produits (cocaïne + alcool) fait que ton corps crée une nouvelle molécule, la coca-éthylène. Cette substance renforce les effets stimulants et euphorisants de la coke, mais attention elle augmente aussi fortement les risques pour le foie, le système cardio-vasculaire et le système nerveux. Le risque d’overdose est aussi plus important.

La coke masque l’effet de l’alcool, mais attention quand l’effet de la coke s’estompe, celui de l’alcool reprend le dessus.

La prise de cocaïne annule les effets de l’ecstasy/MDMA et inversement. Donc si t’as déjà pris un TAZ, inutile de prendre de la coke en plus ! Par contre les risques des 2 produits se cumulent !

Sur le plan sexuel, la coke est un fort stimulant mais elle peut freiner l’éjaculation, et parfois provoquer une impuissance passagère. Elle assèche aussi les muqueuses, ce qui augmente les risques de transmission des IST (hépatites, VIH…). N’oublie pas les capotes et du gel pour éviter que la capote craque !

Attention, pour les personnes enceintes une consommation de cocaïne expose le fœtus à des risques.

Enfin, sache qu’une overdose à la cocaïne est possible, selon la personne et la quantité absorbée et le mode d’absorption (injection en particulier mais pas seulement). Cela va très vite et une intervention médicale doit être rapidement pratiquée. Alors si cela arrivait, à quelqu’un ou à un·e de tes ami·es, appelle vite les secours (15 ou 112). Mets la personne sur le côté en attendant les secours.

Coke basée = Crack = Freebase

Les galettes ou cailloux (crack) vendus directement sous cette forme sont issus de la coke, mais tu obtiens la même chose en basant toi même la cocaïne (Freebase).

Qu’il s’agisse de crack ou de coke basée, on inhale le produit. Soit en pipe (en verre ou artisanale : bouteille ou canette), soit en «chassant le dragon» (on dépose le produit sur une feuille d’aluminium que l’on chauffe par-dessous). Il suffit alors d’inhaler les vapeurs, le produit atteint le cerveau en moins de 5 secondes.

À chaque inhalation, sensation de bien être intense, flash. Ces effets sont très brefs et ne durent pas plus de 10min. Survient alors la descente, extrêmement brutale, qui entraîne un fort besoin d’en reprendre immédiatement (craving). Elle peut s’accompagner de tremblements, de paranoïa. La descente, difficile à supporter, peut créer une dépendance psychologique très forte qui peut t’inciter à ne plus avoir de limite dans ta conso.

Pour réduire les risques :

Si tu bases ta coke avec de l’ammoniac, rince-la avec de l’eau en la refaisant fondre plusieurs fois (au moins 2 fois) sur le même principe qu’avec de l’ammoniac en changeant l’eau à chaque fois. Cela te permet de réduire les effets nocif de l’ammoniac (nausées, maux de tête, voir de graves irritations des voies respiratoires).

Pour baser, préfère le bicarbonate de soude, moins nocif que l’ammoniac. Cela engendre des cailloux moins gros mais avec beaucoup moins de résidus toxiques.

Ne laisse pas trainer ta bouteille d’ammoniac et évite de le mettre dans une bouteille d’eau !

Si tu injectes du crack, préfère l’acide ascorbique (mieux que l’acide citrique car ne brûle pas les veines) et évite le vinaigre ou le citron, même frais, qui peut contenir des germes parfois responsables d’infections mortelles.

Utilise le moins possible d’acide (une pointe de couteau) lors de la préparation car cela peut endommager tes veines.Le risque de dépendance est énorme !

12 conseils pour réduire les risques

  1. Renseigne-toi du mieux possible sur la qualité et l’effet du produit.
  2. Les premières fois, sois encore plus prudent·e sur la dose : ne prends pas plus de la moitié de ce que prend un·e habitué·e.
  3. Si tu as décidé de prendre de la coke, fais-le avec des gens de confiance, dans un contexte rassurant.
  4. Évite de consommer plusieurs produits en même temps. Le mélange de substances différentes multiplie les risques, en particulier avec l’alcool et le MDMA.
  5. Évite d’avoir l’estomac plein (nausées, digestion difficile) mais n’oublie pas que la coke est un coupe-faim alors prend un repas énergétique quelques heures auparavant.
  6. La cocaïne est contre-indiquée si tu souffres d’épilepsie, de troubles cardio-vasculaires, de troubles psychiatriques ou d’asthme.
  7. La confiance en soi que provoque la coke ne te permet pas toujours d’évaluer les risques que tu prends, tant sur le plan social (les nerfs montent très vite) que physique (si tu te blesses, tu risques de ne pas trop le sentir).
  8. Si tu sniffes, utilise ta propre paille pour éviter la transmission des hépatites.
    Si t’injectes, utilise ton propre matériel (seringue y compris cuillère, filtre, garrot…) pour éviter la transmission des hépatites et du sida.
  9. La coke empêche de dormir alors fixe-toi des limites de consommation (ton corps a ses limites).
  10. Bois de l’eau régulièrement (mais pas de trop grande quantités d’un coup : moins d’un demi litre).
  11. Évite de prendre le volant et d’entreprendre une activité à responsabilité.
  12. La C est un stimulant sexuel, n’oublie pas le gel et les préservatifs.

En cas de surdose

Sensation de « tomber dans les pommes » (malaise vagal) :
S’allonger, jambes relevées, manger quelque chose de sucré, ré-hydrater, se reposer, surveiller. Surtout attendre avant de rebaisser les jambes, la personne doit pouvoir se relever seule, à son rythme.

En cas de perte de conscience :
Si la personne respire, allonge-la sur le côté, défais tout ce qui peut gêner la respiration (col, ceinture…) puis dans tous les cas alerte ou fais prévenir les secours (112). En attendant, appelle la personne par son prénom en lui demandant d’ouvrir les yeux, de serrer ta main. Reste présent·e quand les secours arrivent pour leur dire ce qui s’est passé et notamment ce que la personne a pris.

Coordonnées utiles

  • Urgences – Secours : 112
  • Drogues Alcool Tabac Info Service :
  • Sida Info Service : 0 800 840 800
  • Hépatites Info Services : 0 800 845 800
L’information objective, sur les risques liés aux pratiques festives et les moyens de réduire ces risques, permet à chacun d’’adopter une attitude responsable dans ses choix de vie, qu’il s’agisse de consommation de drogues légales ou pas, de risques auditifs, de sécurité routière, de jonglage enflammé, de piercing, de sexualité, d’usage-revente…
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