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Jugés 5 ans après les faits, leur vie d’usagers-revendeurs a bien changé…
Source :http://www.alencon.maville.com/Le-cannabis-la-tentation-des-adolescents-/re/actudet/actu_dep-633367——_actu.html
Date : 21/05/2008
Dix jeunes gens étaient jugés par le tribunal
d’Argentan hier pour avoir consommé du cannabis et en avoir vendu. Des
faits déjà anciens.
Ils sont sortis de l’adolescence. Et ont tourné la page sur ces années
pendant lesquelles ils ont fumé à en perdre la raison. Neuf jeunes
hommes et une jeune femme étaient jugés par le tribunal d’Argentan,
hier, pour avoir consommé, acheté, voire revendu, du cannabis.
C’était
il y a longtemps : en 2003 et 2004. En quatre ans, il se passe beaucoup
de choses quand on a 18 ans. Aujourd’hui, ils ont tiré un trait sur la
drogue. L’un veut monter sa boîte, l’autre travaille dans une
pharmacie, un troisième suit des études de marketing, un autre élève
ses enfants.
« J’en fumais une partie, je revendais le reste »
Au
moment des faits, ils aimaient la fête et la fumette. Au point
d’inquiéter leurs voisins. L’un a alerté le maire sur leurs
va-et-vient. L’enquête des gendarmes a abouti au démantèlement de deux
petits réseaux de la région de Putanges, fin 2004.
Le premier à Ménil-Hermei, autour d’un jeune couple. Le jeune homme est un gros consommateur qui se défonce alors « avec un peu tout » :
cannabis, héroïne, champignons hallucinogènes. Pour financer sa
consommation, il vend des stupéfiants… à d’autres qui revendent pour
financer leur propre consommation. Une chaîne sans fin. Il reconnaît
avoir revendu jusqu’à 1 kg de résine de cannabis par mois. A ses côtés
comparaissent son ex-petite amie, deux « clients » et celui qui lui
aurait fourni près de 10 kg de résine pour alimenter son petit
commerce. Ce dernier, grand brun au visage émacié, est le seul à nier
son implication dans l’affaire.
L’enquête des gendarmes
permet d’élucider un second petit trafic, mené celui-là par des lycéens
à Putanges. Quatre jeunes garçons qui financent leur consommation en « dépannant »
les copains. Ils se fournissent auprès d’un autre lycéen, qu’ils
retrouvent sur le terrain de foot de Clécy. Leur trafic aurait porté
sur 7 kg de résine. Ledit fournisseur est abasourdi quand le parquetier
requiert à son encontre deux ans de prison ferme.
« Il a gagné avec cette affaire-là 650 ?, on est bien loin de la plateforme de la drogue, on est dans la petite affaire d’adolescents. Aucun ado n’échappe à la « culture cannabis », certains y prennent simplement plus goût que d’autres, plaide Me Dury-Gherrak, son avocate. Si
vous l’envoyez en prison, vous mettez un terme à sa scolarité. Il ne
retournera pas à l’école après. Il aura fait d’excellentes rencontres
en prison, il touchera le RMI ; vous le remettrez sur le chemin
de la délinquance alors qu’il a montré en quatre ans qu’il est capable
de faire autre chose. Ça n’aurait pas de sens. »
Des peines de prison allant de 16 mois ferme à huit mois avec sursis sont requises à l’encontre des autres prévenus. « On est dans des réquisitions de comparutions immédiates alors que ce trouble s’est apaisé de lui-même, je ne comprends pas, souligne Me Girot. Ils n’ont jamais fait la sortie des écoles, ils se sont juste drogués pour pas cher entre copains à un moment de leur vie. » Me Berthout, qui partage l’avis de ses confrères, considère aussi que « quatre ans d’attente, c’est déjà une peine en soi ». Ils ont déjà attendu quatre ans, ils devront encore patienter un peu : le tribunal rendra sa décision le 17 juin.