Dernière mise à jour le 21/06/2021

Méthoxétamine

Qu’est-ce donc ?

La méthoxétamine (appelée aussi Mixie, MXE, …) est une molécule de la famille des arylcyclohexylamines (comme le PCP et la kétamine). Elle se présente sous forme de poudre blanche, et peut-être avalée, sniffée, et plus rarement pluggée (par voie rectale, les doses étant à revoir à la baisse dans ce cas).

La MXE est souvent comparée à la kétamine, cependant les effets sont différents, et surtout durent beaucoup plus longtemps (4 heures environ). De plus, les dosages sont inférieurs.

L’art de bien doser son RC
Alors que les produits habituels peuvent se doser à l’œil, les dosages de RC se comptent en millièmes de gramme et une erreur de dosage peut entraîner des conséquences graves…Mieux vaut donc bien te renseigner sur les dosages et investir dans une balance précise au milligramme près. Il faut bien la nettoyer à l’alcool après chaque utilisation pour éviter un cocktail de molécules !

Pour améliorer encore la précision (c’est parfois nécessaire sur des produits très actifs), tu peux faire une dilution volumétrique. Commence par vérifier le poids total de la quantité de produit à diluer et la solubilité de la molécule (la plupart le sont). Ne pas se fier au poids annoncé par le vendeur.

1 grammes de ta substance mis dans 1 litres d’un solvant (ex : alcool à 40° ou plus type vodka) = 1 milligramme par millilitre.

Il suffit alors à l’aide d’une seringue (celle à insuline qu’on trouve dans les kit+ ou en pharmacie contiennent 1ml) ou d’une éprouvette graduée de remplir le nombre de millilitres souhaités pour obtenir le même nombre milligrammes.

Renseigne-toi bien sur les dosages du RC que tu t’apprêtes à consommer et ne fais pas aveuglément confiance au dosage des autres : beaucoup de facteurs entrent en compte (poids, état physique et psychique, habitude de consommation…). Commence par une petite quantité et attends les effets avant d’augmenter progressivement.

Les effets et dosages

Jusqu’à 20 milligrammes (un cinquantième de gramme), les effets sont bien souvent désinhibants et euphorisants (type alcool). Au-delà, le côté « anesthésiant » se fait ressentir et il peut être de plus en plus difficile de coordonner ses mouvements (risque d’accidents).

A partir de 50mg la dissociation se manifeste clairement. Il existe une sorte de « M-hole » (parallèle avec le K-hole de la kétamine) qui peut provoquer décorporation, sensation de mort imminente (NDE), hallucinations et perte d’identité.

Le dosage varie selon les personnes, la pureté du produit et bien d’autres facteurs aussi. Mieux vaut commencer avec de petites quantités (dose seuil 10mg), puis augmenter progressivement.

Une balance précise au milligramme près s’avère donc nécessaire pour mesurer de telles doses.

Les premiers effets se manifestent entre 10 et 20 minutes, et continuent de progresser pendant une vingtaine de minutes pour se stabiliser pendant 2 heures environ…, puis descendre progressivement en 1 ou 2 heures.

Attention aux prises compulsives particulièrement fréquentes avec cette molécule : la montée pouvant s’étaler sur une longue durée, certains arrivent parfois au M-hole sans l’avoir voulu !

Risques

Beaucoup de consommateurs relatent une certaine confusion qui peut vraiment déstabiliser et désorienter les premières fois. Être en compagnie d’une personne sobre ou expérimentée pour ses premiers trips est préférable !

Les effets secondaires désagréables comprennent : nausée, transpiration (attention à bien s’hydrater régulièrement et à petites gorgées !), maux de tête, troubles du sommeil, étourdissements, douleurs au niveau des reins, saignements du nez, hypertension artérielle, augmentation des battements cardiaque, bad trip, perte de conscience…

Il est fortement déconseillé de mélanger la méthoxétamine avec d’autres substances (y compris l’alcool), en particulier les opiacés (et autres dépresseurs qui augmentent le risque de dépression respiratoire), la MDMA et certains antidépresseurs. Le cannabis augmente beaucoup la confusion et mène plus facilement aux expériences de « décorporations ».

Pour finir, il n’y a quasiment aucune recherche scientifique de faite sur ce produit et c’est donc impossible de déterminer les dommages à moyen et long terme auxquels tu t’expose si tu fais le choix d’en consommer.
Néanmoins, l’usage à long terme pourrait entraîner les même atteintes de la vessie que la kétamine.

Pour connaître les informations générales sur les RC, consulte la page RC de ce site.

S’informer sur les RC
Comme tu as pu le remarquer en lisant ce flyer, prendre des RC nécessite beaucoup d’informations (effets des différentes molécules, avantages/inconvénients des différents modes de consommation selon le produit, dosages, effets secondaires, etc…).Pour te renseigner sur tout cela, nous te conseillons de consulter les sites communautaires Erowid.org (en anglais) et Psychonaut.com (en français). Ces deux sites sont de remarquables plateformes d’échange entre consommateurs.
Pour t’aider à mieux t’y retrouver sur ces sites voici quelques mots du vocabulaire qu’ils emploient :

  • Afterglow : Effet résiduel (sur l’humeur et la façon de penser notamment) d’un prod.
  • Bodyload : Effet de la substance sur le corps.
  • Drip : Lors d’une prise nasal, le prod et ses « restes » qui coulent du nez vers la gorge.
  • Drop / redrop : Prise / reprise d’un prod.
  • Plateau : Intensité atteinte après la montée.
  • ROA : Route Of Administration.
  • Set : Allant de pair avec le setting, correspond au mental / humeur au moment de la prise.
  • Setting : Environnement lors de la prise de prods’.
  • SNC : Système nerveux central.

10 conseils pour réduire les risques

Plus que pour tout autre produit, Techno + recommande d’être très vigilant sur le dosage des RC.
Si tu n’es pas en mesure de doser correctement, ne consomme pas.
  1. Renseigne-toi à fond sur une molécule avant de l’expérimenter : dosages, interactions à éviter, mode de prise, etc… (Erowid.org en anglais et Psychonaut.com en français sont des sources fiables).
  2. Si tu as décidé de consommer un RC, fais-le avec des personnes de confiance, dans un contexte rassurant. Évite de consommer seul.
  3. En cas d’état dépressif, d’anxiété ou de problèmes psy, la prise de RC est fortement déconseillée, surtout pour les RC psychédéliques ou hallucinogènes.
  4. Gare aux allergies. À chaque nouvel achat, fais un test allergique : 2 prises d’une toute petite quantité du produit espacées d’au moins 1h30. Puis attends la réaction.
  5. Évite les mélanges (y compris avec l’alcool et les médicaments), d’autant plus si c’est ta première prise.
  6. Attends les effets en fractionnant le dosage en 2 fois (à 1 heure d’intervalle par exemple) ce qui permet de limiter les effets négatifs de la montée, d’éviter le surdosage et de vérifier que le produit est conforme à tes attentes.
  7. Bois de l’eau régulièrement (mais pas de trop grande quantités d’un coup : moins d’un demi litre).
  8. Espace les prises et tes sessions de conso, n’en prends pas régulièrement.
  9. Évite de prendre le volant (reste en vie, on t’’aime !) et d’’entreprendre une activité à responsabilité sous l’effet de ces produits.
  10. Prends garde à la désinhibition, mets une capote et pense au gel lubrifiant !

En cas de surdose

Sensation de « tomber dans les pommes » (malaise vagal) :
S’allonger, jambes relevées, manger quelque chose de sucré, ré-hydrater, se reposer, surveiller. Surtout attendre avant de rebaisser les jambes, la personne doit pouvoir se relever seule, à son rythme.

En cas de perte de conscience :
Si la personne respire, allonge-la sur le côté, défais tout ce qui peut gêner la respiration (col, ceinture…) puis dans tous les cas alerte ou fais prévenir les secours (112). En attendant, appelle la personne par son prénom en lui demandant d’ouvrir les yeux, de serrer ta main. Prévois un truc sucré et reporte-toi aux infos juste au-dessus si la personne reprend conscience. Reste présent·e quand les secours arrivent pour leur dire ce qui s’est passé et notamment ce que la personne a pris.

Coordonnées utiles

L’information objective, sur les risques liés aux pratiques festives et les moyens de réduire ces risques, permet à chacun·e d’adopter une attitude responsable dans ses choix de vie, qu’il s’agisse de consommation de drogues légales ou pas, de risques auditifs, de sécurité routière, de jonglage enflammé, de piercing, de sexualité, d’usage-revente…
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