Dernière mise à jour le 20/06/2021

Champis

Qu’est-ce donc ?

Qu’on les appelle Psilo, Psi, Champis, Champ’, Mush, Mushrooms, Champotes ou selon leur provenance (Mexicains, Hawaïens…), de nombreux champignons produisent des effets hallucinogènes. On peut les trouver sous différentes formes (entiers ou en morceaux, frais ou séchés).

Les plus couramment rencontrés sont de type Psilocybe. Leur principe actif est la psilocybine qui se transforme en psilocine dans le corps dont la concentration peut varier d’un champignon à l’autre.

Nous ne parlerons pas ici des champignons dits “délirogènes”, comme l’amanite-tue-mouche, qui contiennent d’autres principes actifs (muscarine…).

À moins d’une analyse en laboratoire, il est impossible de connaître la dose de principe actif contenu dans un champignon. Il faut donc toujours commencer par de petites quantités afin de tester leur puissance.

Attention !!

De nombreux champignons se ressemblent. Leur identification étant délicate, il est donc très facile de les confondre avec des champignons non consommables ou (mortellement) toxiques. En cas de doute lors d’une cueillette, il vaut mieux s’abstenir.

Les effets, c’est quoi ?

Les effets induits par ces champignons sont proches de ceux du LSD mais d’une plus courte durée. Attention à certains champignons particulièrement puissants.

L’intensité et la durée des effets dépend de l’espèce consommée, de la manière dont les champignons ont été cultivés, conservés et préparés. Même en les cultivant soi-même (ce qui est interdit en France) il peut y avoir des différences de puissances inexplicables d’un champignon à l’autre, d’une box à l’autre.

L’ambiance, le lieu de consommation, l’entourage et l’humeur influencent également les effets du « voyage ».

La plupart des gens apprécient mieux les effets des champignons en plein air que dans un endroit fermé.

Montée

Selon la quantité ingérée, le mode de consommation (fumé, gobé, en infusion) et ton état l’arrivée des effets varie de 30 minutes à 2 heures.

Tu peux alors ressentir une angoisse plus ou moins forte, un sentiment d’énergie dans le corps, une impression de voir les choses différemment, une agitation. Des troubles digestifs sont relativement fréquents (nausées, vomissements), surtout avec de forts dosages. Parfois tu peux même ressentir une gêne respiratoire. C’est l’intoxication qui produit les effets !

Phase d’exaltation

De 4 à 6 heures lorsque les champignons sont mangés.

Selon la dose, qui est très difficilement évaluable, une grande variété d’effets peuvent être rencontrés : changements brusques des émotions, fous rires, sentiments d’introspection, pertes de repères, sensations exacerbées, une altération de la perception du temps, des hallucinations visuelles (évite de conduire) et auditives (évite de rester collé·e aux enceintes).

Mais c’est aussi …

Dilatation des pupilles, agitation, nervosité, troubles de l’équilibre, somnolence, difficultés à communiquer, hyper ou hypotension, bradycardie ou tachycardie (diminution ou augmentation des battements du cœur).

Des phénomènes de « flash-back », c’est-à-dire l’impression de revivre une partie des effets d’un trip passé ont été décrits, parfois des mois après une prise. Souvent liés à la prise d’autres produits (pas forcément hallucinogènes), à la fatigue ou à de fortes émotions, ils sont généralement de courte durée. Si tu as l’impression que des effets de ton trip (par exemple l’impression d’être à moitié dans un rêve ou de ne plus savoir qui tu es) continuent pendant plusieurs semaines après la prise, ce n’est pas un flash-back, par contre c’est sans doute un signe qu’il vaut mieux lever le pied pendant quelques temps.

Gare au bad trip !

Plein de raisons peuvent conduire le voyage à prendre une tournure difficile à vivre et incontrôlable : surdosage, montée difficile, sensibilité individuelle, mauvais environnement, problèmes persos non réglés… A posteriori on trouve souvent des explications pour comprendre pourquoi une personne a fait un bad trip mais avant c’est quasiment impossible à prévoir : il y a une part inexplicable dans le fait que des fois ça passe, des fois ça casse.. Rappelle-toi donc qu’on est jamais totalement à l’abri et choisis l’environnement de tes trips en conséquence (présence d’amis pour te « gérer » en cas de souci, endroit rassurant pour te poser si besoin…).

Un bad trip peut prendre énormément de formes différentes (en fait il n’y en a pas deux exactement pareils) mais certains éléments reviennent souvent : anxiété, paranoïa et sentiment de persécution, impression de ne plus réussir à penser normalement, pensées ou visions effrayantes impossibles à chasser… Cela peut aller jusqu’à la crise de panique, la violence, parfois même dirigée contre soi-même.

Évidemment un bad trip est un moment fort en émotion (certains pensent qu’il ya toujours un apprentissage possible dans ce genre d’expérience) et peut s’avérer traumatisant, cependant attention à ne pas confondre bad trip et « rester perché »… S’il est possible de décompenser (exprimer un déséquilibre psychique) après une prise d’hallucinogène, c’est heureusement beaucoup plus rare que de faire un bad trip. De plus, contrairement à une idée répandue, une décompensation n’est pas forcément désagréable : la personne peut avoir l’impression d’accéder à un état de conscience supérieur : elle peut communiquer avec la nature… etc. C’est alors d’autant plus difficile à gérer pour les proches que dans ce cas la personne refusera leur aide.

En cas de bad trip

Il est difficile de sortir soi-même d’un bad trip mais c’est possible !

N’oublie pas que tu as pris un prod et que les effets vont passer : tu ne deviens pas fou, tu es juste défoncé·e, ça ne va pas durer !

Fais confiance à tes amis : s’ils te disent que tout va bien, que personne ne te veut du mal, ils ont sans doute raison !

Essaye de lâcher la pression, vouloir trop contrôler son trip est le meilleur moyen de le faire foirer…

La musique aide souvent à sortir des pensées en boucle : écoute le son !

S’il y a une association de RDR à proximité, on est toujours là en cas de problème.

Descente

De 2 à 6 heures pendant lesquelles il est souvent difficile de trouver le sommeil.

Que dit la loi ?

En France, les champignons hallucinogènes sont inscrits au tableau des stupéfiants : la possession, l’usage, la production, le transport, l’achat, la vente et la cession à titre gratuit de stupéfiants sont interdit par le Code Pénal et le code de la Santé Publique.

9 conseils pour réduire les risques

  1. Renseigne-toi du mieux possible sur la qualité et l’’effet du produit. Tous les champis n’ont pas les mêmes effets.
  2. Attention aux doses, au sein d’une même espèce les champignons peuvent avoir une puissance différente. La première fois, prends-en moitié moins qu’un habitué.
  3. Si tu as décidé de prendre des champis, fais-le toujours avec des gens de confiance, dans un contexte rassurant.
  4. Il est fortement déconseillé de consommer d’autres substances avec les champignons y compris l’alcool. Le mélange des produits multiplie les risques dont celui de faire un bad trip. Attention aux interactions médicamenteuses (antidépresseurs tricycliques, I.M.A.O).
  5. Évite d’’avoir l’’estomac plein car la digestion est fortement perturbée. Mais il est essentiel d’avoir mangé quelques heures avant de consommer pour éviter à l’organisme de s’épuiser.
  6. Lors de la descente, mange des produits vitaminés et sucrés (fruits, bonbons…).
  7. Il est préférable de ne pas consommer de champignons en cas de fragilité psychologique (angoisse, dépression…) ou psychiatrique.
  8. Évite de prendre le volant et d’’entreprendre une activité à responsabilité sous l’effet du produit.
  9. Prends garde à la désinhibition et n’’oublie pas le gel et les préservatifs.

En cas de surdose

Sensation de « tomber dans les pommes » (malaise vagal) :
S’allonger, jambes relevées, manger quelque chose de sucré, réhydrater, se reposer, surveiller. Surtout attendre avant de rebaisser les jambes, la personne doit pouvoir se relever seule, à son rythme.

En cas de perte de conscience :
Si la personne respire, allonge-la sur le côté, défais tout ce qui peut gêner la respiration (col, ceinture…) puis dans tous les cas alerte ou fais prévenir les secours (112). En attendant, appelle la personne par son prénom en lui demandant d’ouvrir les yeux, de serrer ta main. Prévois un truc sucré et reporte-toi aux infos juste au-dessus si la personne reprend conscience. Reste présent quand les secours arrivent pour leur dire ce qui s’est passé et notamment ce que la personne a pris.

Coordonnées utiles

  • Urgences – Secours : 112
  • Drogues Alcool Tabac Info Service :
  • Sida Info Service : 0 800 840 800
  • Hépatites Info Services : 0 800 845 800
L’’information objective, sur les risques liés aux pratiques festives et les moyens de réduire ces risques, permet à chacun d’’adopter une attitude responsable dans ses choix de vie, qu’il s’agisse de consommation de drogues légales ou pas, de risques auditifs, de sécurité routière, de jonglage enflammé, de piercing, de sexualité, d’usage-revente…
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