Dernière mise à jour le 21/06/2021

Speed

Qu’est-ce donc ?

Le speed se présente sous forme de poudre, de pâte, de cristaux (ice ou cristal) ou de gélule. Le plus souvent il est blanc mais parfois on en trouve d’autre couleur (rose, jaune…). « Normalement », le speed contient des amphétamines synthétiques (amphétamines, méthamphétamines ou dérivés amphétaminiques divers). Les amphétamines sont des psychostimulants prohibés par la loi appartenant à la famille des phényléthylamines, tout comme le MDMA, le 2CB, le DOB etc…).
Le speed est très souvent coupé avec des excipients inactifs ou des produits psychotropes (éphédrine, caféine…). Cela explique en partie son faible prix.Le speed peut se :

  • Gober : Gélule ou poudre enveloppée dans une feuille de papier à cigarette car il faut éviter de mettre le speed en contact avec les muqueuses et les dents (goût amer).
  • Sniffer : Forme de prise très répandue. Attention à ne pas se repasser les pailles, risque de transmission des hépatites (voir « le sniff propre »).
  • Fumer : La technique pour fumer l’’ice ou le cristal est la même que pour fumer le crack : dans une pipe.
  • Shooter : Méthode très risquée (surdose, contamination par le sida, voir « le petit manuel du shoot à moindres risques » édité par ASUD). Les utilisateurs signalent un flash tout de suite après l’’injection.

Les effets, c’est quoi ?

Par voie orale, les premiers effets apparaissent entre ½ heure et 1 heure après absorption.
En sniff, il faut compter quelques minutes.
En injection ou fumé, les effets sont immédiats.La plupart des teufeurs qui prennent du speed (généralement en sniff), le font pour rester en forme et danser toute la nuit.
Les psychostimulants tels que le speed stimulent à la fois l’’activité physique et comportementale, et la vigilance. Au début, tu peux ressentir une certaine euphorie, un sentiment de bien-être. En libérant la dopamine dans le cerveau, le speed entraîne une hausse de ton amour propre, tu as la tchatche, tu te sens invincible.Le speed augmente le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la pression artérielle et la température du corps.C’’est également un coupe faim (on utilisait les amphétamines dans le traitement de l’’obésité).Une action hallucinogène des amphétamines à dose forte et prolongée peut apparaître lorsque l’’accoutumance a fait disparaître leur fonction excitante.

Les effets des amphétamines durent de 4 à 6 heures. L’’ice, une forme de méthamphétamine, est réputée pour agir au moins 8 heures, et même jusqu’’à 24 heures après la prise.

La descente est assez désagréable.

Le dosage est très différent selon les personnes. Si c’’est ta première prise, prend une petite dose, deux à trois fois moins que les habitués, et attend les effets.

Mais c’est aussi …

Tout d’’abord le risque de surdosage. Lors d’’ingestions massives ou en injection, des cas de pathologies aiguës ont été signalées : des décès par trouble du rythme cardiaque, des hémorragies du cerveau, ou des hyperthermies fulminantes (élévation extrême de la température du corps, parfois mortelle). Il est donc important de s’’aérer, faire des pauses et boire de l’’eau régulièrement. Évite de prendre du speed particulièrement si tu as des problèmes cardio-vasculaires ou d’’hypertension.

De plus, à doses élevées, les amphétamines peuvent provoquer une bouffée psychotique aiguë, genre crise de paranoïa, bouffée qui peut devenir chronique, même si tu n’’es apparemment pas prédisposé. Un traitement psychothérapeutique et médicamenteux (neuroleptiques et antidépresseurs) est alors nécessaire. Dans le cas d’une consommation massives et prolongée pendant des mois ou des années, certains consommateurs ont développé des maladies psychiatriques que les traitements médicamenteux n’’arrivaient plus à résorber !
Évite de prendre du speed particulièrement si tu es dépressif ou si tu as des antécédents psychiatriques.

Prendre du speed pour tenir le coup pendant 24 heures voir plus, continuer à faire la fête tout le week-end, sans dormir, sans manger, épuise considérablement l’’organisme. Tu peux donc faire un malaise. Si tu répètes ces marathons régulièrement, tu prends le risque d’’affaiblir ton état général, d’’avoir des troubles du sommeil, du rythme cardiaque. Ton humeur devient instable, tu t’’énerves pour un oui pour un non, la déprime s’’installe. Tu risques de subir une dépression, voir des problèmes psychiatriques.

La descente peut être difficile : le speed force ton corps à puiser dans ses réserves et sur-active tes neurones. Par contrecoup, les effets déplaisants de la descente sont à l’opposé des effets recherchés : épuisement, abattement, apathie, déprime, nervosité, agressivité, crispation des mâchoires, voir crise de tétanie ou psychose ! Les effets négatifs de la descente sont d’’autant plus important que le mode de prise est rapide (shoot, fumette, sniff).

Un autre risque vient de la tolérance aux amphétamines qui est très importante. Un consommateur assidu peut avoir besoin de 20 fois la dose initiale pour ressentir les mêmes effets qu’’au début. Cela augmente le risque de tomber dans l’’habitude de l’’usage. Le speed est un produit dont il est facile de ne plus pouvoir se passer : il ne « défonce » pas vraiment (on croit donc pouvoir gérer ses activités habituelles), la descente est difficile (on est donc tenté d’’en reprendre) et l’’épuisement consécutif à la prise répétée est une bonne raison d’’en reprendre pour atténuer la fatigue et la déprime.
Bref, on en devient vite accro.

Il est également risqué de mélanger le speed à certains autres produits. Par exemple avec :

  • l’’alcool, car cela augmente la toxicité au niveau du foie. Évite donc le mélange speed/alcool si tu as une hépatite (déjà que l’alcool tout seul est contre-indiqué…).
  • le LSD ou l’’ecsta en fin de marathon. On a remarqué que de nombreux malaises ou bad trip étaient dus au fait que des teufeurs avaient gobé un trip ou un ecsta après plusieurs heures à faire la fête sous speed. C’’est la fatigue masquée par le speed qui déclenche alors le malaise ou le bad trip.

L’’utilisation du speed chez les femmes enceintes ou en allaitement peut être nuisible pour le bébé, les amphétamines passent dans le lait maternel et à travers le placenta.

De nombreux consommateurs réguliers de speed se plaignent d’’avoir des problèmes de peau : points noirs, boutons.

Si tu crois que le speed développe les capacités sexuelles, sache que très vite tu devras augmenter les doses pour retrouver l’’ardeur de la première prise, ce qui entraînera une diminution réelle tes performances.

Prendre du speed en sniff ou en shoot présente des risques. En particulier, il ne faut pas se repasser une paille ou une seringue, car les risques de transmission de maladies dont les hépatites (sniff, shoot) et du sida (shoot) sont très importants.

11 conseils pour réduire les risques

  1. Renseigne-toi du mieux possible sur la qualité et l’’effet du produit. Le speed est très souvent coupé.
  2. Fais attention aux doses. Les premières fois, prend moitié moins que les habitués.
  3. Si tu as décidé de prendre du speed, fais-le avec des personnes de confiance, dans un contexte rassurant.
  4. Évite de consommer plusieurs produits en même temps. Le mélange de substances différentes multiplie les risques et est dans certains cas très dangereux. Évite particulièrement les mélanges avec l’alcool et l’’ecstasy.
  5. Évite de prendre du speed en cas de fatigue, problèmes cardio-vasculaires, d’’hypertension, d’’épilepsie, d’’asthme, de tétanie, problèmes psychologiques, de dépression, et pour les femmes, si tu es enceinte ou en allaitement.
  6. Lors de la descente, repose-toi, mange des produits vitaminés et sucrés. C’’est moins risqué que d’’en reprendre….
  7. Bois de l’’eau régulièrement (mais pas de trop grandes quantités d’’un coup), fais des pauses, aère-toi.
  8. Le speed entraîne une grande fatigue ainsi qu’’un éventuel état dépressif momentané. Espace tes prises et repose-toi les jours suivants.
  9. Si tu sniffes du speed, utilise ta propre paille pour éviter les contaminations. Si tu le shoot, utilise ta propre seringue pour éviter la transmission des hépatites et du sida.
  10. Évite de prendre le volant et d’’entreprendre une activité à responsabilité.
  11. Même très sûr de toi, n’’oublie pas les préservatifs et prévois du gel lubrifiant, les amphét’ assèchent les muqueuses (et puis c’’est plus agréable !).

En cas de surdose

Sensation de « tomber dans les pommes » (malaise vagal) :
S’allonger, jambes relevées, manger quelque chose de sucré, ré-hydrater, se reposer, surveiller. Surtout attendre avant de rebaisser les jambes, la personne doit pouvoir se relever seule, à son rythme.

En cas de perte de conscience :
Si la personne respire, allonge-la sur le côté, défais tout ce qui peut gêner la respiration (col, ceinture…) puis dans tous les cas alerte ou fais prévenir les secours (112). En attendant, appelle la personne par son prénom en lui demandant d’ouvrir les yeux, de serrer ta main. Prévois un truc sucré et reporte-toi aux infos juste au-dessus si la personne reprend conscience. Reste présent·e quand les secours arrivent pour leur dire ce qui s’est passé et notamment ce que la personne a pris.

Coordonnées utiles

  • Urgences – Secours : 112
  • Drogues Alcool Tabac Info Service :
  • Sida Info Service : 0 800 840 800
  • Hépatites Info Services : 0 800 845 800
L’’information objective, sur les risques liés aux pratiques festives et les moyens de réduire ces risques, permet à chacun·e d’’adopter une attitude responsable dans ses choix de vie, qu’il s’agisse de consommation de drogues légales ou pas, de risques auditifs, de sécurité routière, de jonglage enflammé, de piercing, de sexualité, d’usage-revente…
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