Deux cent mille Français cultivent leur cannabis

Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Techno+ –>

L’essentiel des cultivateurs de cannabis en France ne font pas de traffic…

Date : 11/10/2007
Source : http://www.lefigaro.fr/france/20071011.FIG000000302_deux_cent_mille_francais_cultivent_leur_cannabis.html

La PJ vient de démanteler deux « usines » dotées d’un équipement sophistiqué pour alimenter le trafic de drogue dans le Midi.


LES HOMMES de la PJ de Toulon, qui enquêtaient depuis plusieurs mois
sur un trafiquant d’herbe local, n’en ont pas cru leurs yeux. Lundi, au
moment d’investir la villa d’un comparse présumé dans un quartier
résidentiel de La Seyne-sur-Mer (Var), ils ont mis au jour une
véritable usine de production de cannabis. « Le jardin était envahi par plusieurs centaines de plants tandis que le garage et la remise faisaient office de séchoir, relève un policier. Dans
la maison, nous avons aussi découvert des stocks de graine, diverses
lampes et de la documentation spécialisée. Au total, on estime qu’il y
avait là pour plusieurs dizaines de milliers d’euros de marchandise. »

 
Dans le cadre d’une tout autre enquête, à Nîmes, le SRPJ de Montpellier
a découvert le même jour un entrepôt abritant 600 plants sur une
surface d’environ 200 m². Doté d’un système d’éclairage, de chauffage
et d’apport en eau des plus sophistiqués, cette fabrique visait
apparemment à alimenter le marché local. Deux trafiquants présumés
devraient être déférés aujourd’hui.
 
Selon une estimation finalisée tout récemment par l’Obervatoire
français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 200 000 personnes
cultiveraient actuellement leurs propres plants de cannabis sur le sol
français. À en croire les policiers spécialisés, les grosses cultures,
qui nécessitent l’acquisition d’un matériel coûteux et alimentent
souvent les trafics, demeurent peu nombreuses. « En revanche, décrypte le directeur de l’OFDT, Jean-Michel Costes, l’autoculture, marginale au milieu des années 1990, semble depuis lors se diffuser parmi les usagers. »
 
Pour preuve, la soixantaine de commerçants spécialisés dans la vente de
lampes à sodium et autres pots hydroponiques, requis pour faire pousser
de l’herbe « en placard », afficherait une nette augmentation de leurs
ventes depuis quelque temps. Par ailleurs, selon diverses enquêtes
qualitatives, un consommateur régulier sur quatre déclarerait faire
pousser ses propres plants.

1 600 interpellations

Interne en chirurgie et fumeur occasionnel, Jean-Baptiste (*), âgé de
28 ans, cultive ainsi sa propre herbe depuis environ quatre ans. « J’y
suis venu après m’être longtemps approvisionné dans la rue, au risque
de tomber sur un matos de mauvaise qualité ou de me faire dépouiller,
raconte-t-il.
Lorsque je leur en ai parlé, mes parents, qui habitent un petit village
du sud de la France, ont d’emblée accepté d’accueillir mes cultures
dans leur potager à condition que je ne revende pas mon herbe. L’an
dernier, j’ai ainsi récolté près de 1,5 kg de têtes séchées dont j’ai
donné l’essentiel à mes potes. Le seul problème, c’est que j’ai une
trouille bleue de me faire choper dès que je dois transporter mon
herbe. » 

Abritée des regards, tantôt en plein champ tantôt en appartement, et de
petite taille, la grande majorité de ces cultures échappent à la
vigilance des services répressifs qui, l’an dernier, ont procédé l’an
dernier à environ 1 600 interpellations pour détention de graines ou de
pieds – tandis que 115 « cultivateurs » ont été arrêtées pour
« trafic ». 

Le guide du parfait petit planteur sur le Web

Il suffit de taper « cannabis » sur Google pour que, en moins d’une
seconde, plus de 16 millions de réponses s’affichent ! Ou comment, en
deux clics, maîtriser le temps d’exposition quotidien des plants à la
lumière et les techniques de séchage pour éviter les moisissures… Le
must, quelles que soient les générations : créer son « placard à
cannabis », pour 500 euros le m². Des rubriques « bricolage » indiquent
le choix du néon, la puissance de l’éclairage, le câblage électrique…
Le tout agrémenté de photos et de plans, étape par étape.

Derrière ces conseils pour accompagner l’internaute « tous les jours dans sa vie de fumeur » se cache une réalité commerciale. De nombreux liens mènent ainsi vers des sites qui proposent « les graines sélectionnées génétiquement par les meilleurs grainetiers hollandais, au rapport qualité/prix imbattable… »

 

* Le prénom a été modifié.

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