L’alcool et le marketing des jeunes

Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Kritik –>

Les jeunes ont-ils besoins de produits adaptés pour avoir envie de boire ?

 Source : Revue de presse de la MILDT du 07/02/2006 

FEMME ACTUELLE qui titre sur « Les jeunes cibles des marchands
d’ivresse », indique que selon l’enquête menée par le journal « les
grandes marques d’alcool se démènent pour contourner la loi afin de
séduire les jeunes »
. Gros plan sur une fête organisée au Cap d’Agde par Yannick, quand il était « responsable alcool  »
au sein du bureau des élèves d’une grande école. D’après le magazine,
pour organiser ce week – end d’intégration, le jeune homme n’avait eu
aucun mal à trouver un partenaire et un contrat avait été signé avec un
gros industriel français qui avait fourni 1000 bouteilles pour 7000
euros avec pour contrepartie des banderoles et une tente à son
enseigne. Yannick se souvient « des commerciaux qui assuraient les
animations, distribuaient des T shirts, stylos, casquettes, (…)
parkas tous au logo de la marque
 ». L’hebdo qui souligne que 60 Millions de consommateurs décortique, dans son dernier numéro, les nouvelles méthodes mises en place par les industriels depuis la loi Evin (voir revue de presse du 31 janvier),
évoque également le témoignage d’un ancien commercial chez un fabricant
de boissons alcoolisées qui proposait des animations dans les bars près
des lycées et s’est aussi intéressé aux clubs de jeunes sportifs.
Considérant que cette stratégie est « hélas payante », puisque le
nombre de jeunes de 17 ans consommant régulièrement de l’alcool est en
augmentation, la revue observe surtout que les jeunes ont modifié leur
façon de boire avec des comportement qui se rapprochent de ceux des
pays anglo- saxons, à savoir s’enivrer rapidement. Le journal qui
relève que les partenariats ayant pour but de faire consommer de
l’alcool sont interdits, observe que pourtant aucun fabricant n’a
jamais été poursuivi mais que désormais quelques grandes écoles
commencent à poser des limites. D’après Le magazine, aujourd’hui les
fabricants s’attaquent à une autre cible : les femmes, et ils recrutent
de plus en plus de commerciaux femmes pour promouvoir leurs produits
« jusque dans les salons de coiffure ». Conclusion – dissuasion du
journal qui avertit ses lectrices qu’une canette de 50 cl de bière
aromatisée à la vodka apporte 208 calories.

A noter une interview de Marie Jeanne Husset, directrice de la rédaction de 60 Millions de consommateurs qui rappelle que les fabricants ont « d’abord inventé les « prémix » très sucrés pour «  faire passer en douceur les jeunes de 13-14 ans du soda à l’alcool  » puis « les bières (…) aromatisées pour séduire les jeunes filles qui n’apprécient pas leur goût amer », avec d’autres « astuces » comme « colorer
les boissons en fluo, leur donner des noms russes évoquant la vodka
très à la mode, choisir pour les étiquettes des motifs exploitant le
courant gothique
 » . Quand on lui demande ce qu’il faut faire, elle répond « dénoncer
les méthodes marketing agressives des fabricants à la limite de la
légalité. Quand on touche à la jeunesse certaines précautions sont à
prendre. L’alcool est une drogue, un produit qui entraîne la même
dépendance, expose au même danger que la cocaïne ! C’est aux pouvoirs
publics d’agir
 ».

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