Dernière mise à jour le 16/06/2022 <!– by Techno+ –>
Techno+ a été créée en 1995 par une bande de Technophiles pour « Favoriser l’épanouissement du mouvement culturel Techno ». Et vu l’état actuel on peut se demander « mais qu’est qu’ils ont foutu ?? » Pourtant nous avons été les premiers à fournir des informations objectives sur les drogues pour « Permettre aux teufeurs de mieux gérer leur éventuelle consommation récréative de drogues ».
Les débuts de l’association(1995-1997)
L’idée de l’association est venue au sein d’un groupe de ravers, consommateur récréatifs de drogues. Pour eux-mêmes et les personnes qu’ils voyaient dans les soirées, ils constatèrent des problèmes directement liés à la consommation de produits. Des conseils circulaient entre les consommateurs par le bouche à oreille mais aucune info claire et objective n’existait vraiment sur les drogues. Difficile de faire le tri entre les rumeurs et la vérité.
L’aventure Techno+ a commencé par la rédaction d’un projet établissant un constat de la situation en milieu techno et les stratégies que comptaient développer l’association. Ce projet a été rédigé par 9 personnes en 1995. Les objectifs définis sont dans un premier temps de favoriser l’épanouissement du mouvement culturel « techno » et dans une deuxième temps de promouvoir dans le cadre de la santé communautaire, des stratégies individuelles de réduction des risques.
A l’époque il existait déjà des associations de réductions des risques mais aucune spécialisée sur le milieu techno.
L’idée a donc été de compiler par écrit ce qui se disait entre consommateurs et les informations scientifiques disponibles. C’est comme ça que les premiers flyers sont nés et ils sont depuis le cœur du travail de l’association et de notre identité.En septembre, deux mois après la création de l’association, Thierry Charlois , le président fondateur de Techno+, rencontre André Bénézech, membre de Médecins Du Monde et fondateur de la mission raves au sein de l’association Le Tipi à Marseille. Ces deux associations étaient à l’époque les deux seuls exemples d’associations évoluant au sein du milieu techno. Techno+ a donc bénéficié de sa nouveauté en attirant de nombreuses personnes intéressées par le développement de la santé communautaire.
C’est ainsi qu’après avoir entendu parler du projet fondateur de Techno+, un groupe de « ravers » du milieu Trance, adhérents du CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) est arrivé dans l’association constituant ainsi la 1ère équipe d’intervenants dont l’objectif était de faire connaître l’association auprès des organisateurs.
Plus tard, Thierry Charlois contacta Jean-Marc Priez alors responsable de la prévention sida à Aides pour que les membres de Techno+ fassent une formation sur le SIDA. Jean-Marc Priez était très intéressé, « une association était entrain de se créer en France qui représentait ce que je désirais mettre en place », à savoir travailler au sein du milieu techno dans le domaine de la santé communautaire. Après avoir animé deux week-ends de formation avec Techno+ il décida de tenter cette aventure. L’association Techno+ qui au début n’avait pas de local fut hébergée dans les locaux de Aides, et soutenue par cette association.
Aides est une grosse structure associative bien implantée qui s’occupe de la lutte contre le sida à l’échelle nationale. Son soutien a été très important pour le développement de Techno+.
L’objectif était de permettre que, dans le mouvement techno, « cette histoire d’usage de drogue soit gérée d’une autre façon que la méthode répressive utilisée avant pour les autres drogues ». Il s’agissait de mettre l’accent sur la responsabilité individuelle, c’est à dire, améliorer la prise en compte de la volonté des personnes et de rendre ces personnes responsables de leurs actes. Si les personnes veulent consommer des drogues, c’est leur responsabilité mais elles doivent être au courant de tout ce que suppose une telle pratique : les effets des produits, les risques liés à l’usage de ces produits, la manière de consommer à moindre risque ces produits.
Cet objectif principal, s’accompagnait de la volonté de faire évoluer le regard de la société sur les usagers de drogues et de faire évoluer la politique des drogues en France.
En effet la société critique et interdit la consommation de drogues mais dans la réalité beaucoup de personnes bien insérées socialement avec une vie « normale » sont des consommateurs occasionnels de drogues. Leur pratique est quasiment indétectable. Si ils ne sont pas pris en flagrant délit, leur mode de vie est au moins en apparence tout ce qu’il y a de plus banal.
Rapidement, l’association fut contactée par de nombreuses personnes motivées par ce projet. Elles désiraient intégrer l’association parisienne ou créer une association équivalente dans d’autres régions françaises.
Dès 1996 l’association parisienne est contactée par un groupe de Lille qui souhaitait monter une association similaire Techno + Lille devenue par la suite Spiritek.
Les choses ont commencé à bien marcher du côté des interventions menées dans les teufs et il a fallu se poser la question du financement de Techno+ durant ces deux premières années car se déplacer dans les raves, monter un chill out (espace de repos en rave), distribuer des flyers et des outils de réduction des risques, tout cela a un coût. A cette époque, Techno+ vendait sur son stand de la nourriture, du café, des boissons. Grâce à cela et à la récupération de matériel, l’association arrivait à vivre. Mais s’autofinancer dans ces conditions obligeait les bénévoles à se transformer en vendeurs (perte de temps et de motivation), condamnait l’association à vivre dans l’insécurité, (pourront-ils subvenir aux besoins de l’association dans une semaine, un mois…) et empêchait ou du moins compliquait toutes tentatives de développement.
Les deux premières années de Techno+ furent marquées par la recherche de partenaires, par la volonté de faire connaître Techno+ dans le domaine de la réduction des risques, dans les services de la santé publique… Thierry Charlois prenait contact avec Drogues Info Service, avec la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie)… A force de travail et de temps Techno+ est devenu connue et reconnue. C’est grâce à cette démarche que le ministère de la Santé a entendu parler de Techno+ et que l’association a pu réellement se développer.
L’âge d’or : reconnaissance publique et développement (1997-2001)
Fin 1997, Techno+ a reçu pour la première fois une subvention du ministère de la Santé par l’intermédiaire de la DGS (Direction Générale de la Santé). Le fait de recevoir une subvention a bouleversé l’évolution de Techno+.
C’est l’époque où rave et ecstasy faisaient la une des médias. T+ représentait alors une action innovante sur un terrain auquel personne n’avait accès.
L’association avait les moyens alors d’engager un salarié. Thierry Charlois devint le premier salarié de Techno+ sous le titre de responsable associatif, la charge de président fut alors attribuée à Jean-Marc Priez.
Entre 1997 et 2000, et grâce à l’argent public qu’elle recevait, Techno+ a favorisé l’émergence d’antennes de l’association en province. Ce sont ainsi créées Techno+ Pays d’Oc à Montpellier (1998), Techno+ Sud Ouest à Toulouse (1999), Techno+ Grand Ouest à Nantes (2000). En fait Techno+ proposait aux personnes qui voulaient monter une association similaire dans une autre ville, de monter cette nouvelle association sous le nom de Techno+, à condition de signer une convention imposant le respect du nom et de l’éthique de Techno+.
Techno+ fonde avec d’autres associations européennes issues de la scène techno le projet Basics. En Europe, des associations ayant la même vocation que Techno+ existaient et nous allions tenté de les mettre en contact et d’échanger des informations sur leur savoir-faire, leurs observations… Ce réseau fut subventionné par la Commission Européenne en 2001. L’objectif était de développer une banque d’information relative aux stratégies de réduction des risques en milieu techno.
En 2000 Techno+ ouvrit un local ouvert au public à Paris. La volonté de développer un aspect culturel dans Techno+ et celle de rendre l’association plus accessible rendait nécessaire le recrutement de nouveaux salariés. En effet, les 60 volontaires ne pouvaient pas accorder tout leur temps à l’association. Techno+ n’était pas pour eux un travail mais une activité qui leur permettait d’allier à travers leur engagement, l’utile (faire de la réduction des risques en milieu techno) à l’agréable (rencontrer des gens qui appartiennent au milieu techno, aller en teuf…).
Pour investir le local et le rendre vivant, Techno+ se dota alors de nouveaux salariés. L’association passa de un à six employés. Thierry Charlois conservait le poste de responsable associatif, mais il y avait désormais:
- un responsable des interventions (qui s’occupait d’organiser le planning des interventions, qui entretenait le camion, qui préparait le matériel d’intervention et entretenait ses stocks…).
- un responsable de l’accueil du local (qui s’occupait d’ouvrir le local pour que celui-ci soit ouvert au public durant la semaine et qui s’occupait de toute la maintenance du local).
- un responsable de la réduction des risques au niveau du contenu (qui mettait à jour les informations de réduction des risques et formait les volontaires).
- un responsable du développement culturel de l’association et du développement artistique du chill-out (il organisait des événements culturels comme des expositions au local et des prestations dans le chill lors des interventions, il s’occupait de plus de la décoration du chill).
- un animateur de l’atelier mix qui donnait des cours de mix au local
De plus, l’association finançait un salarié dans chacune des trois antennes de Techno+. Ils étaient chargés de développer ces associations et leurs actions dans leur région.
La transformation de Techno+ était importante, l’’association était passée d’une petite asso à une grosse structure présente dans 4 villes, 9 salariés et 100 volontaires.
Crise financière, culturelle et politique (2002-2005)
L’année 2002 fut marquée par la mise en application de l’amendement Mariani anti-free party ainsi que les élections présidentielles (Jean-marie Le Pen au second tour) et le gel républicain qui en découla. Par gel républicain il faut entendre, le retard dans le paiement des subventions allouées à certaines associations, dû au prochain changement de gouvernement. En effet il convient de limiter les dépenses du gouvernement au pouvoir afin de permettre au prochain gouvernement de bénéficier des moyens nécessaires à la mise en place de sa politique future. Techno+ comme de nombreuses associations eut de graves difficultés financières en 2002, à cause de ces retards de paiement.
Le retard de ces subventions ajouté au refus de subvention de la part de la région Ile-de-France, plongea Techno+ dans une profonde crise financière.
Jean-Marc Priez toujours président de l’association eut pour rôle de sauver financièrement l’association pour l’année 2002, alors que le fonctionnement de l’association au quotidien était assumé par Fabrice, vice-président et futur président de l’association. Techno+, n’était plus capable d’entretenir ces neufs salariés, elle n’était plus capable de financer le local de la rue Timbaud à Paris.
Heureusement, des volontaires avaient envie de se battre pour sauver Techno+. Ils étaient près à s’investir d’avantage pour que l’aventure ne se termine pas.
Cette période de crise, a permis à Techno+ de se remettre en question et de redéfinir ses priorités.
La présidence de Fabrice, marqua une étape importante dans la vie de Techno+. Il repris une association en pleine déroute, sans local, avec beaucoup moins d’adhérents, mais une association qui avait envie de se battre pour continuer sa mission. Pour cela le fonctionnement devint plus horizontal avec la mise en place en 2003 du principe de l’Assemblée Générale Permanente qui valorise la participation active des volontaires dans les prises de décisions de l’association.
Dès l’an 2000, au moment d’une forte médiatisation du mouvement techno, le député UMP Thierry Mariani déposa un amendement anti-free party. Combattu farouchement par le mouvement et rejeté par la majorité socialiste début 2001, cet amendement revint par la petite porte au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 avec le paquet législatif anti-terroriste dits Loi de Sécurité Quotidienne. Le décret d’application de cette loi ne fut promulgué que le 3 mai 2002, en plein teknival du 1er mai, entre les 2 tours de l’élection présidentielle Chirac-Le Pen, par le ministre socialiste Daniel Vaillant. Dès lors la répression systématique des organisateurs de soirées par la saisie immédiate du matériel de sonorisation fut mise en place. Le mouvement fit un coup de force en août 2002 lorsque UFO organisa un teknival de 25000 personnes le 15 août entre la frontière française et Italienne au Col de l’Arche auquel Techno+ participa avec le Tipi.
Le nouveau ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkosy pris alors le dossier en main en proposant d’encadrer et légaliser les teknivals par la suite.
Fin 2002, en plus des problèmes financiers et de la cabale contre les free parties, un procès fut intenté à Techno+, portant sur la diffusion de deux flyers via internet. C’est Jean-Marc Priez, président de l’association au moment de la parution de ces deux flyers, qui fut accusé en tant que représentant juridique de l’association pour les faits jugés. Les adhérents se sont donc tous sentis concernés par cette accusation, et ont participé à la défense de l’association lors des interventions notamment, où les volontaires faisaient signer une pétition en faveur de Techno+. A cette époque lors des interventions, les volontaires parlaient beaucoup du procès.
Le procès de Techno+ était aussi celui de la politique réduction des risques liés aux usages de de drogues contre laquelle se battait le ministère de l’intérieur depuis des années. Techno+ incarnait à elle seule, le soutien à 2 populations désignées comme à l’origine de troubles à l’ordre : les amateurs de free-party et teknivals et les consommateurs de drogues. A ce titre l’association revendiquait aussi bien le droit à la fête libre et alternative, que l’usage récréatif de drogues, le tout dans une approche pragmatique visant à responsabiliser les individus plutôt que de prohiber leur pratiques. Moins connue et plus fragile que des associations militant pour les mêmes causes telles que AIDES ou Médecins du Monde qui d’ailleurs diffusaient exactement les mêmes informations reprochées à Techno+, attaquer Techno+ revenait à remettre en cause
Après un premier procès gagné en 2003 pour vice de procédure, l’État fit appel afin de juger l’affaire sur le fond. Ce procès très politique fut plusieurs fois repoussé et finalement tenu en mars 2004. Pendant ce temps, Techno+ et ses soutiens et notamment l’Association Française pour la Réduction des risques liés aux usages de drogues, profitèrent de l’écriture d’une loi de santé de publique en 2004 qui devait enfin légaliser la politique menée depuis 20 ans et justifier les subventions versées en ce sens depuis 10 ans, pour y faire inscrire la protection juridique des intervenants. Ce fut chose faite dans le décret référentiel des actions de réduction des risque pour usagers de drogues paru le 14 avril 2005. Le 18 avril 2005, la justice relaxa Techno+ de toutes les charges d’accusation d’incitation et de facilitation à l’usage de drogues. Ceci fait depuis jurisprudence et les conseils de consommation de drogues à moindres risques pour lesquels Techno+ avait été accusé font désormais partie des recommandations sanitaires !
Le combat judiciaire a été long, il a duré trois ans, mais heureusement, l’association était soutenue par des milliers de personnes, des associations, des élus et des institutions comme la MILDT ou le ministère de la Santé. Lors des interventions, les teufeurs venaient se renseigner auprès des volontaires sur l’évolution de l’affaire. Ce procès a permis à Techno+ de réaffirmer la légitimité de son action. Il a permis à Techno+ d’être reconnue publiquement une deuxième fois comme une association utile à sa communauté, le milieu techno.
L’âge de raison : remonter la pente (2005-2009)
Presque au même moment la politique de réduction des risques s’institutionnalisa et le mouvement techno se civilisa. Techno+ est sur les 2 fronts : accompagnant les collectifs des sound system dans les négociations ministériels et défendant sa spécificité d’équipe mobile d’intervention communautaire en milieu festif.
La crise étant passée, l’association peut alors se concentrer sur son développement en s’adaptant à la fois à la nouvelle loi sur la réduction des risques qui favorise le secteur professionnel et celle sur les free parties qui sanctionne durement les soirées de plus de 500 personnes. Techno+ doit faire face à une augmentation du nombre de soirées plus petites qu’auparavant mais doit aussi pour maintenir ses subventions participer à des projets institutionnels de plus en plus chronophages.
L’association fête ses 10 ans avec l’édition du livre de textes, de croquis et de documents d’archives.
Ce changement s’incarne dans la présidence de Clémence Eveno de 2006 à 2010. En effet l’institutionnalisation de la réduction des risques liés à la l’usage de drogues ouvre des opportunités de carrières dans ce secteur. Beaucoup de volontaires de cette période, se découvre comme Clémence, grâce à Techno+, une voie professionnelle et militante dans ce secteur. De plus le retour à une situation financière stable permet cette année à Techno+ de reprendre un local en colocation puis d’engager des salariés (un responsable administratif, un responsable des actions de terrain et responsable de la veille sur les pratiques festive à risques).
L’association développe alors de nouveaux projets innovants : un site web permettant de mener des actions de réduction des risques à distance à partir de 2005 (conseils en ligne et envoi de matériel par la poste), diffusion de la réduction des risques dans le milieu des clubs (projet Fêtez Clairs de la ville de Paris depuis 2006), mise à jour ses flyers et création d’un nouveau par an depuis 2007, réalisation de flyers-vidéos sur les drogues dès 2008, etc.
En 2007, après avoir obtenu une modification favorable de la loi l’année précédente, le gouvernement bloque les négociations. Sarkosy n’est plus ministre de l’Intérieur mais président et sa successeure Michèle Alliot-Marie n’y porte aucun intérêt et demande à Matignon de faire écrire un rapport parlementaire faire avancer ce dossier. Le député Jean-Louis Dumont est nommé pour ce travail. Techno+ y participe. Le résultat en juin 2008 félicite le mouvement techno pour sa gestion des évènements et prône pour de nombreux assouplissements législatifs sensés. Le ministère de l’Intérieur n’est pas de cet avis et procède le week end du 1er mai 2009 à la plus grosse saisie de l’histoire du mouvement lors de 3 teknivals différents en région parisienne, dans l’est et dans le sud. Plus d’un million d’euros de matériel est saisis. Les 2 branches du mouvement techno, divisés depuis 2007 entre légalistes et autonomistes ne parviennent plus à avancer sur le plan national.
En interne l’association formalise son fonctionnement et écrit un projet pluriannuel qui lui permet d’obtenir en 2009 en ses premières subventions pluriannuelles auprès du ministère de la Santé et peut se projeter à moyen terme. 2009 est l’année d’un certain accomplissement où Techno+ est parvenu à retrouver son niveau de fonctionnement perdue en 2002 : la notoriété est grande, les volontaires sont nombreux, les soutiens aussi, Techno+ dispose d’un grand local parisien, la Commission Européenne donne son feu vert pour un projet de 3 ans avec nos partenaires du réseau BASICS et sous l’impulsion d’un volontaire de Paris parti à Nantes, une équipe se forme dans cette ville…
Mutations et retour du militantisme (2010-2014)
En 2010 Techno+ se lance un défi : organiser pour ses 15 ans une fête anniversaire, chose que l’association n’a jamais réussi à faire. Toutes les tentatives ont dû être annulées. Pari réussi cette fois lors d’une soirée au Cabaret Sauvage à Paris.
Dans le cadre du projet Européen NEWIP (Milieu festif, Responsabilisation et Bien-être), Techno+ coordonne de 2010 à 2013 les interventions de santé dans les gros festivals d’été.
Durant ces années, le monde bouge et Techno+ doit reste à l’affut :
- Drogues : ces années sont marquées l’essor de la consommation de drogues via internet (forum, vente en ligne et nouvelles substances) qui déborde sur le milieu techno.
- Réduction des Risques : à partir de 2009, le mouvement de la réduction des risques liés aux usages de drogues crée un buzz persistant autour de la création de salle de consommation de drogues à moindre risque en France. Au niveau international cette critique prend aussi de l’ampleur et permet de pouvoir afficher ce type de position.
- Mouvement techno : la répression augmente alors que le mouvement est désorganisé. Les forces de l’ordre et l’autorité judiciaire ne respecte pas toujours leur propre loi. De violents affrontements entre des teufeurs et des CRS ou gendarmes mobiles ont parfois lieu.
L’occasion pour l’équipe de se renouveler. Adrien Héliot devient président en 2011 de Techno+ et entame alors une période de mutation pour l’association qui doit s’adapter à cette nouvelle donne.
Techno+ affirme de plus en plus ses valeurs anti-prohibitionnistes et le droit à l’usage récréatif de drogues en participant et signant différents textes de l’AFR, de l’Appel du 18 joint, de la marche mondiale du cannabis, etc.
Techno+ dénonce la répression des free parties dans des communiqués en 2011, crée un observatoire de la répression en 2012 puis lance un manifeste contre la répression des amateurs de techno en 2013 signé par 15000 personnes. L’association participe aux nouvelles négociations mise en place par le gouvernement en 2014.
Techno+ travaille sur les Research Chemical (RC) ces nouvelles drogues sans statuts juridiques en lançant plusieurs flyers à ce sujet à partir de 2012.
L’équipe de Nantes a grossi au point que les volontaires sont aussi nombreux que ceux de Paris. L’association entreprend alors une restructuration interne lui permettant de fonctionner en antennes relativement autonomes. En 2014 sont officiellement créées les antennes Techno+ In Da Free (T+ IdF basé à Paris) et Techno+ à l’Ouest (T+ Ouest basé à Nantes).