Rave-party : Technopol et Techno+ dénoncent la stigmatisation

Dernière mise à jour le 11/10/2020

Technopol s’associe à Techno+, l’association pionnière de RDR (réduction des risques) fondée en 1995, pour rappeler que la scène électronique est suffisamment consciente des risques en milieu festif pour encadrer les risques sanitaires. Et ce, même sans l’appui des autorités, qui entretiennent depuis plusieurs années cette clandestinité en refusant le dialogue.

Une polémique sur les dangers des « fêtes illégales » est apparue dans la presse au lendemain d’unefête techno non autorisée, durant laquelle une jeune femme a du être hospitalisée.

Rappel des faits : Samedi 16 février 2013, une équipe de Techno+ composée de quatre secouristes intervenait sur une free party organisée à Amilly (Loiret). Vers 1h du matin, le malaise d’une jeune femme, qui venait d’arriver sur le site dans un état de fragilité apparente, a été notifié à l’équipe. Cette jeune femme a été immédiatement prise en charge par Techno+, qui après évaluation de son état, a immédiatement contacté les pompiers qui ont procédé à son évacuation de la fête.

Le traitement par les médias locaux autour de cet incident force à rappeler quelques points.

Les autorités publiques ont leur part de responsabilité. 99% des événements déclarés en Préfecture sont interdits. En refusant le dialogue, l’État et les collectivités locales se rendent responsables de cette « illégalité » ! Une étude menée en 2011 par Techno’tonomy auprès des municipalités le démontre.

Il est aussi faux de croire que les organisateurs de free parties sont incapables de gérer les risques sanitaires, bien au contraire. Rappelons qu’en 2008, M. J-L Dumont, député PS de la Meuse et en charge d’une mission parlementaire sur la question des grands rassemblements musicaux, écrivait dans un rapport commandé par le Premier Ministre : « Ce milieu a su mieux que d’autres produire des gardes fous, générer des stratégies de réduction des risques et s’entourant d’associations de santé communautaire visant à informer et à protéger ceux qui pourraient être tentés par des comportements à risque ». L’existence même de nos associations et la gestion de cet accident le prouvent.

Le rôle des médias n’est pas non plus anodin. Les journalistes ayant traité cet accident, au lieu d’en souligner la bonne gestion, ont préféré accabler ses organisateurs, sans néanmoins prendre le soin de vérifier les assertions des forces de l’ordre. L’amalgame systématique « Tekno = danger » a toujours cours de nos jours et démontre la pertinence de nos actions.

Cette stigmatisation fait oublier que l’immense majorité de ce type d’événement se déroule sans incident, sans nuisances… et sans intérêt médiatique ! Durement réprimé depuis plus de vingt ans, ce mouvement continue de se développer. Des centaines de free parties ont lieu chaque année, rassemblant des dizaines de milliers de personnes. Celles-ci sont conduites à l’illégalité par l’absence de volonté politique de reconnaître cette culture concrètement sur le terrain. Le régime de déclaration mis en place en théorie s’avère en pratique être un régime d’autorisation.

Pire, notre culture s’est vue affublée d’une loi injuste dans le paquet sécuritaire de l’après 11 septembre (art 53 de la Loi Sécurité Quotidienne dite « LSQ). Ce texte est appliqué de façon exclusivement répressive. Technopol a d’ailleurs attaqué au Conseil d’État le décret d’application parce qu’un régime d’autorisation était mis en place. Au nom des droits fondamentaux de se réunir et de s’exprimer, l’association a considéré que ce décret était liberticide.
Le maigre dialogue qui existait entre 2002 et 2006 avec le Ministère de l’Intérieur avait permis de faire légèrement évoluer la situation. Depuis, la répression envers notre culture ne cesse d’augmenter. L’alternance politique des dernières élections présidentielles n’y a pour le moment rien changé.

La rave d’Amilly pose aussi la question de l’artiste amateur. Le statut de la pratique amateur, toujours régi par le décret n°53-1253 du 19 décembre 1953, ne prend pas en compte la réalité des musiques actuelles depuis l’avènement du 45 tours ! Le consensus sur cette question semble total entre syndicats d’artistes, syndicats d’employeurs, élus, ministères de la Culture et du Travail pour ne pas accorder aux particuliers la possibilité de pratiquer la musique à des fins non commerciales. Pourtant, cette pratique est partout… et l’histoire de la scène électronique démontre qu’une voie non commerciale est possible sans que notre éco système n’en soit affecté.

Aujourd’hui, en 2013, après vingt ans de fêtes techno, les autorités devraient comprendre que ce mouvement ne s’éteindra pas de lui même et ne représente pas un danger pour ses participants.

Technopol et Techno+ sont ouverts au dialogue tant avec les pouvoirs publics que les élus locaux.

Le changement, c’est urgent !

Contacts :
Techno+, Fabrice
Mob. 06 03 82 97 19
Mail : tplus@technoplsus.org

Technopol, Tommy Vaudecrane
Mob. 06 16 29 35 97
Mail : tommy@technopol.net

Tecnoplus.org / Technopol.net

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