Global Drug survey : une enquête au service des consommateurs de drogues

Dernière mise à jour le 09/05/2019

Faites avancer les politiques des drogues en répondant à la plus grande enquête mondiale sur la consommation de drogues légales ou illégales.

Depuis plusieurs années Techno+, comme ses partenaires européens, suit avec attention les travaux du scientifique britannique Adam Winstock, le fondateur et directeur de la Global Drug Survey (GDS). Le 30 septembre 2015, nous avons eu l’occasion d’assister à l’une de ses présentations lors du Symposium sur l’usage récréatif de drogues en Europe et au Luxembourg.

Au moment du lancement de la nouvelle édition de son projet phare, c’est l’occasion de revenir sur celui qui espère par son travail « rendre les drogues, légales ou non, plus sûres pour ceux qui en prennent. »

Comment la plus grand enquête au monde sur les drogues peut (malgré ses limites) nous apprendre des trucs utiles sur comment le monde des drogues évolue.

[le diaporama associé à cette présentation est téléchargeable ici.]

Adam Winstock, directeur de la GDS est visiblement aguerri aux présentations. C’est un bon orateur avec plein d’humour so British. C’est un scientifique avec un CV à rallonge mais aussi un businessman qui doit vendre son enquête mondiale et tous les gadgets autour pour maintenir son projet.

Le but de la Global Drug Survey (GDS) est de rendre les drogues, légales ou non, plus sûres pour ceux qui en prennent.

Adam Winstock est très critique à propos du système addictologique/pharmaceutique actuel qui pour lui n’est qu’un business qui prospère sur la maladie et les problèmes des gens et qui oriente et alimente à tort les politiques publiques dans un modèle prohibitionniste et préventif classique. Il plaide pour une gestion des risques : « Like shit happens, drugs are here for a very long time ! So let’s deal with it.».

Il rappelle que 90 % des consommateurs ne sont pas dépendants ou n’ont pas de problèmes majeur avec les drogues or tout le système est basé sur les 10% restant. Sur cette idée les consommateurs pourraient revendiquer l’usage acceptable des drogues avec le slogan « Nous sommes les 90 % » en référence au mouvement Occupy et son slogan « Nous sommes les 99 % ».

Il veut utiliser la science pour faire changer les représentations et in fine la politique des drogues.

La GDS est un succès qui progresse chaque année. En 2014, plus de 100 000 personnes de + de 50 pays différents ont répondu à la dernière session (contre 15 000, 4 ans plus tôt).

Adam Winstock se sert de l’immense somme des données à sa disposition (dont il est bien conscient des biais : représentativité des répondants, information déclaratives, etc.) pour créer des outils informatifs ou d’évaluations pour les consommateurs. Il crée des partenariats avec d’autres chercheurs à partir de ces données pour avoir des publications scientifiques.

Il a par exemple fait un classement des drogues selon le rapport plaisir/risques qui laisse les drogues légales à la traîne.

Il a aussi développé de nombreuses applications qui utilisent sa base de donnée pour permettre aux gens de s’évaluer et d’obtenir des infos.

Il dénonce les paniques morales médiatiques qui renforcent les croyances et maintiennent le statu quo des 2 côtés sans rien faire avancer. C’est pourquoi il essaye d’inclure les médias comme partenaires de son enquête afin qu’ils développent un discours progressiste sur les drogues. Malheureusement si les médias (trentaine de partenaires) sont très intéressés par la GDS, leurs articles restent encore basiques. Parler différemment des drogues pourrait leur faire perdre des annonceurs publicitaires.

En 2015, il a fait un focus sur le darknet et les NPS qui d’après lui viennent bouger les lignes. Car même si les NPS sont marginaux en terme de consommation (les gens veulent d’abord les drogues classiques y compris sur le net), ils induisent actuellement un nombre significatif d’accident (arnaque, mauvais dosage, effets inattendus…) avec les cannabinoïdes en tête :

  • 1 consommateurs sur 8 termine aux urgences.
  • Dans les banlieues pauvres de New York les cannabinoïdes deviennent le nouveau crack des ados parce que les doses sont moins chères que la vraie beuh.

Il a d’ailleurs plusieurs fois rappelé dans son discours que d’après la GDS le critère le plus important pour les consommateurs devant même la qualité du produit est le prix.

Il a fait un point sur le protoxyde d’azote (N2O, gaz hilarant) qui a fait l’objet d’une cabale médiatique en Angleterre alors qu’il s’agit d’une drogue incroyablement sûre… sauf pour les 1 % de consommateurs qui en prennent plus de 100 doses/session.

Pour conclure, Adam Winstock invite tous ceux qui prennent des drogues (alcool, tabac, médicaments… inclus) à répondre à son enquête surtout si ces consommateurs maîtrisent leur usage et s’ils n’ont jamais été en lien avec des services de santé car les enquêtes ne les représentent pas habituellement.

Les sites et applications d’Adam Winstock :


2 réflexions au sujet de “Global Drug survey : une enquête au service des consommateurs de drogues”

  1. Bonjour je suis sur Clermont-Ferrand et je voudrais faire analyser de la CC car . De nombreux mineurs en depend ici . Un détail écrit pourrait les faire réagir et arrêter cela . A 40 euros le grammes vous imaginez les dégâts. Cordialement à vous

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