Cocaïne : dans un bon cadre de vie les souris sevrées ne rechutent pas

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Expérience : des souris bien dans leur cage ne consomme plus de cocaïne…

Source : AFP
Date : 30/10/2008

Les conditions de vie jouent un rôle
majeur dans le traitement de la dépendance aux drogues et la
prévention de la rechute, du moins chez les souris, selon une étude
réalisée par des chercheurs du CNRS et publiée dans les comptes
rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS).

Pour la première fois des chercheurs
de l’Institut de physiologie et biologie cellulaire (CNRS/Université
de Poitiers) ont mis en évidence que "des conditions
environnementales positives et stimulantes facilitent le sevrage à
la dépendance à la cocaïne", selon un communiqué du Centre
national de la recherche scienctifique (CNRS, France). Marcello
Solinas, Mohamed Jaber et leur équipe ont sevré des souris rendues
dépendantes à la cocaïne, en les plongeant dans ce qu’ils
appellent un "environnement enrichi" : grandes cages munies
d’une petite maison, roue pour courir, tunnels et autres jouets
"changés une fois par semaine" afin de stimuler leur
curiosité et leur activité sociale et physique. Ils ont pu
constater que les souris ne montraient pas de comportements liés
chez les animaux à la dépendance, comme par exemple une "préférence
de place" pour la recherche de la drogue.

 

Selon les chercheurs, "trente
jours d’exposition à un environnement enrichi abolissent
complètement les comportements caractéristiques de la dépendance".
Ils expliquent ce changement par la "réduction de l’activation
induite par la cocaïne d’un ensemble de structures cérébrales
impliquées dans la transmission dopaminergique et ayant un rôle
connu dans la rechute".

Pour les chercheurs, ces résultats, "à
portée médicale et sociétale", suggèrent que "les
conditions de vie des personnes dépendantes devraient être
considérées comme faisant partie de leur thérapie" et qu’un
"énorme effort" devrait être réalisé pour leur assurer
de meilleures conditions telles que stimulation sociale, physique et
intellectuelle. "Si les conditions environnementales sont
pauvres, s’affranchir de l’addiction peut être une tâche
extrêmement difficile", soulignent-ils, estimant même que
l’environnement "enrichi" pouvait être considéré comme
"préventif".

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