Des agents pour réguler les soirées trop arrosées

Dernière mise à jour le 26/07/2016

La ville de Rennes mise sur la médiation pour éviter les dérapages festifs des jeunes dans les rues…

Source : http://www.rennes.maville.com/Des-agents-pour-reguler-les-soirees-trop-arrosees-/re/actudet/actu_loc-700247——_actu.html
Date : 09-09-2008

La Ville va faire appel à des médiateurs d’un nouveau genre pour prévenir les débordements des jeudis et vendredis soir.

« Défonce rapide », « alcoolisation massive des jeunes », « parents dans le déni »… Didier
Le Bougeant ne mâche pas ses mots en présentant la délibération n° 35
du conseil municipal, qui a fait sa rentrée hier soir. L’adjoint au
maire en charge des questions de santé propose à ses collègues de
mettre en place une médiation d’un nouveau type pour lutter contre les
soirées beuverie en centre-ville.

L’idée ? Mettre des adultes
dans les rues de Rennes les jeudis et vendredis, de 17 h à 4 h du
matin. Des médiateurs chargés de dialoguer avec les fêtards en première
partie de soirée (17 h-23 h) pour les inciter à freiner leur
consommation. Des agents plus expérimentés, en deuxième partie de
soirée (23 h-4 h) pour « rappeler les règles », prévenir un maximum de débordements, désamorcer des conflits naissants.

Halte au « poubelle-djembé » !

En
ajoutant ce dispositif expérimental aux nombreuses actions déjà
entreprises pour canaliser les fêtards (Nuit des 4 Jeudis, campagne de
communication « A ta santé ! », réaménagement de la place Sainte-Anne…) la municipalité espère obtenir de nouveaux résultats.

« La prohibition ou l’abstinence comme unique norme ne permettent pas de convaincre et de soigner », explique Didier Le Bougeant. Pour autant, « les habitants du centre-ville ont droit au repos légitime », souligne l’élu de la majorité.
« Il est inacceptable de tolérer les cris, les concours de djembé sur
les poubelles, les rues ou porches transformés en urinoirs géants, les
pelouses jonchées de cadavres de verres. »

Les
médiateurs de deuxième partie de soirée auront la lourde tâche de
convaincre les fêtards de mettre la pédale douce, de sorte qu’il ne
soit pas nécessaire « de déplacer une patrouille de police pour faire arrêter des jeunes qui jouent du poubelle-djembé ».

La
fermeté de ce discours donne le sourire à Bruno Chavanat, le président
du groupe Union pour Rennes Capitale. Pour un peu, il l’aurait bien vu « dans la bouche de Benoît Caron », un de ses collègues de l’opposition réputé pour ses prises de position (dures) sur la question.

Doris Madingou prend tout de même la parole au nom du groupe UMP pour qualifier le projet de « réponse partielle aux enjeux ». L’opposition, qui considère que « les objectifs ne sont pas très précis et les résultats attendus pas très clairs », propose à la Ville de se doter de « trois objectifs ». Un, se doter d’indicateurs de mesures précis du bruit généré par les rassemblements nocturnes. Deux, programmer « la rénovation des 500 immeubles dangereux » du centre-ville. Trois, « instaurer un dialogue entre étudiants et habitants ».

Mise en place en octobre

Les
élus adoptent finalement le projet à l’unanimité, les élus UMP votant
favorablement pour le projet. Le maire devrait signer dès cette semaine
les appels d’offres nécessaires au recrutement des agents de prévention
et des médiateurs nécessaires au lancement du projet. Si la Ville
trouve des entreprises ou des associations spécialisées en capacité d’y
répondre, ce personnel d’un nouveau type pourra entrer en scène dès le
mois d’octobre.

Coût estimé de cette opération pour la Ville :
180 000 ?, taxes comprises, par an. Le prix d’une tranquillité à
retrouver dans le centre-ville de Rennes ?

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