Légalisation du cannabis: le débat est lancé au Maroc

Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Techno+ –>

Au Maroc, un
collectif demande que la production de canabis soit encouragée…

Source
:
www.laprovence.com
Date
: 10-10-2008

Vingt
mille km², soit 2,7% de la superficie totale du Maroc. Ce n’est
pas là un espace qui serait réservé à
l’une des villes nouvelles que le royaume chérifien voudra
créer, mais c’est bien la surface sur laquelle pousse le
chanvre (le cannabis), surtout dans le nord du pays.

Cet
indicateur a été donné en 2004 par l’Office des
Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC). En
2008, la situation n’a pas beaucoup changé.

Aujourd’hui
encore, l’organisation onusienne considère le Maroc commela
principale source de résine de cannabis (haschisch),
alimentant en particulier le marché européen.

Un
usage médical Les différentes campagnes lancées
par les autorités marocaines, avec l’aide européenne,
pour éradiquer la culture de "l’herbe illicite",
sont donc loin de réussir.

C’est
ce qui apporte de l’eau au moulin d’un collectif nouvellement créé
et qui milite pour que la production du cannabis dans le royaume ne
soit pas éradiquée, mais plutôt encouragée.

Composé
de militants associatifs, de juristes et de scientifiques, tous
Marocains, ce collectif n’y va pas par quatre chemins, il se donne
pour nom "Groupe pour la légalisation de la culture du
cannabis au Maroc". L’un de ses membres, Chakib Khiyari,
président de l’association du Rif pour les droits de l’Homme,
est catégorique : "Le cannabis présente des
avantages évidents qu’il est possible d’explorer et exploiter
de manière positive, dans un cadre tout à fait légal".
Abderr Ahmane Merzouki confirme : "Il est
aujourd’hui scientifiquement prouvé que le cannabis peut bien
être utilisé notamment dans le domaine médical et
celui du textile". Ce biologiste et enseignant chercheur à
la faculté des sciences de Tétouan (au nord du Maroc),
proche du collectif, précise que le cannabis est la plante la
plus étudiée au monde.

Selon
lui, cette herbe a déjà été à la
base de quatre nouveaux médicaments en 1998, dont un spray
connu et reconnu contre les douleurs chroniques.

"Notre
cause n’est donc pas la même que celle des militants pour la
‘dose légale’ de haschich", tiennent à préciser
tous les membres du collectif.

Pour
défendre ce qui semble être, malgré tout,
l’indéfendable au Maroc, Khiyari et Merzouki avancent un autre
argument, social celui- là. Comme les autres membres du
collectif, ils affirment vouloir "contribuer à
l’instauration d’une économie véritablement alternative
puisque le recours aux plantations dites alternatives a montré
ses limites dans les régions du nord du Maroc où la
culture du cannabis fait florès".

Même
si elle est officiellement interdite, cette culture, d’après
un rapport publié sur le site du Sénat français,
ferait vivre environ 80.0000 personnes, soit 2,5% de la population
totale du Maroc.

Pour
se faire entendre, le Groupe pour la légalisation de la
culture du cannabis au Maroc multiplie ces derniers jours les
réunions et les demandes d’appui, financier notamment, en vue
d’organiser prochainement un colloque international à Rabat
sur le sujet.

Son
objectif premier est de dissiper l’écran de fumée qui
entoure la question.

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