Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Kritik –>
La France voudrait comme l’Allemagne utiliser internet pour enrayer la consommation de shit chez jeunes…
Source : REUTERS
Date : 22/05/2008
[NdT+ : D’après l’association Allemande de santé communautaire Drugsout , le site dont parle cet article serait davantage un outil d’incitation à l’arrêt qu’une véritable évaluation de la consommation de la personne.]
«Quit the shit», ou comment «abandonner la
fumette» grâce à un site web, aura-t-il bientôt
sa version française ? Sans être la panacée, ce
programme d’accompagnement à l’arrêt du cannabis
testé en Allemagne depuis 2004 séduit désormais
la très sérieuse Association nationale des
intervenants en toxicomanie (Anit). Au point que
ces professionnels qui accueillent depuis de
nombreuses années des usagers dans des structures
publiques de soins (1) organisaient hier à Paris
une rencontre avec les responsables du programme
allemand. Objectif : entendre d’autres façons de
faire.
Anonyme. «Partout dans les pays occidentaux, la
consommation de cannabis par un public jeune pose
un problème de société» , souligne Baptiste
Cohen, directeur du groupement d’intérêt public
Drogues, alcool, tabac info service (Datis). Pour
ces intervenants, la situation peut se résumer
ainsi : «En diversifiant l’offre de soins, on
peut permettre à chacun, en fonction de son
parcours, de trouver la solution qui lui
conviendra le mieux.» D’où l’idée d’assaisonner –
peut-être – «Quit the shit» à la française. La
force de ce programme, c’est de toucher à 80 %
des usagers qui ne se sont jamais adressés
auparavant à une structure de soins. C’est
souvent ce qui fait l’attrait d’Internet : un
accès à n’importe quelle heure du jour ou de la
nuit, anonyme et gratuit. Moyenne d’âge, entre
20 et 25 ans. Pas des adolescents donc, ce qui
n’a rien de surprenant quand on sait qu’un fumeur
de joints ne songe à s’arrêter qu’au bout de cinq
à huit années d’une consommation régulière.
Sur le site www.drugcom.de, la page «Quit the
shit» invite donc à suivre ce programme en
cinquante jours (sept semaines). Première étape :
évaluer sa propre consommation, et donc son degré
de dépendance. Sur les 1 300 usagers actuellement
inscrits, 90 % souffrent d’une dépendance
problématique. Deuxième étape : tenir un journal
en ligne, en répondant à une série de questions :
«As-tu fumé aujourd’hui ?» Si oui, «combien de
grammes, et dans quel contexte ?» Si non,
«comment t’en es-tu passé, et pour quelle raison
[pas envie, plus de stock, pas d’argent, etc.] ?»
Puis l’usager note la qualité de sa journée :
bonne ou mauvaise. Derrière l’écran, des
psychothérapeutes formés au tchat. Pour autant,
ce programme n’a rien d’une prise en charge psy :
en cinquante jours, chaque usager passe au
maximum quatre heures et demie à discuter en
ligne avec un thérapeute.
Panoplie. Peter Tossman, directeur de «Quit the
shit», défend ses résultats : 25 % des inscrits
vont jusqu’au bout et se débarrassent de cette
dépendance (le programme comprend un suivi tous
les trois mois). 25 % sont orientés vers une
structure de soutien psychologique plus
classique. Et 50 % abandonnent en cours de route
– ce qui est courant en toxicomanie. P as une
formule magique, donc. C’est «un outil de plus,
complémentaire», avance Jean-Pierre Couteron,
président de l’Anit. L’idée serait donc d’élargir
la panoplie antidépendance quand on a plutôt
tendance en France à s’en remettre à de vraies
prises en charge par des psys.
(1) En accord avec la Mission interministérielle
de lutte contre la drogue et la toxicomanie
(Mildt).