Ceux qui veulent légaliser le haschich au Maroc…

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Un mouvement pour la légalisation du cannabis au Maroc…

Source : http://www.lereporter.ma/article.php3?id_article=6447
Date :18/05/2008

Face à l’inefficacité des
campagnes de lutte contre la production du haschich, des acteurs de la
société civile appellent à la légalisation de sa production au Maroc.
Ne serait-ce que pour l’exploitation de ses atouts pharmaceutiques. Ils
préparent un débat national sur la question.

Le Maroc est la principale source de résine de
cannabis (haschisch), alimentant en particulier le marché européen. La
région du nord où se concentre cette herbe couvre environ 20.000 km².
Cette surface s’étend de jour en jour à d’autres zones. Toutes les
mesures prises pour éradiquer cette culture illégale n’ont pas donné
des résultats satisfaisants.

Partant de ce constat, des acteurs de la société civile
appellent à une autre approche pour traiter cette question. Ils
demandent carrément la légalisation du cannabis au Maroc. Parmi les
défenseurs de cette position figurent Lahbib Haji, avocat et défenseur
des droits humains, docteur Tahar Toufali, professeur universitaire en
science politique, docteur Benacer Hemmou Azday, professeur
universitaire en sciences physiques, Chakib Al Khayari, président de
l’Association du Rif pour les droits de l’Homme, Mohamed Chami,
universitaire et membre de l’Institut Royal de la Culture Amazighe…
Ces derniers sont parmi les auteurs d’un appel qui vient d’être lancé,
servant d’« invitation pour ouvrir un débat public sur la légalisation
de cannabis au Maroc et l’orientation de ses utilisations ». Cette
initiative, vient selon ses initiateurs « après l’échec de la politique
de l’éradication des champs de cannabis au nord du Maroc, orienté par
l’UE et l’ONU, qui a eu deux résultats : l’aggravation de la souffrance
des familles des cultivateurs pauvres à cause de cette éradication des
champs en l’absence d’alternatives. Ce qui se contredit avec la
politique nationale et internationale luttant contre la pauvreté. Et a
fait que beaucoup des trafiquants ont changé leur stratégie en
s’orientant vers le trafic des drogues illicites dures et les armes qui
sont vendus à des groupes criminels et terroristes ».

Les défenseurs de la légalisation du cannabis au Maroc
qui viennent de se constituer en une sorte de groupe de pression,
estiment que la vraie guerre doit être menée contre les trafiquants de
drogues et « non pas contre les champs de cannabis où plutôt contre les
pauvres cultivateurs ». Ils ont lancé l’appel défendant l’idée de
légaliser la culture de cannabis pour des usages thérapeutique et
industriel d’une façon générale, dans le cadre d’une économie
alternative dans les régions où il y a les champs de cannabis. Pour
cela, ils proposent aux autres acteurs et organisations marocaines
d’ouvrir un débat national sur la question. Dans l’appel qu’ils ont
lancé ils proposent « d’organiser des colloques et rencontres
scientifiques et politiques, pour développer les idées sur le sujet
dans un cadre de démocratie et de respect, afin de créer un forum
marocain pour traiter de ce sujet. Et de collaborer avec les chercheurs
et les organisations internationales qui défendent l’usage
thérapeutique et industriel de cannabis ».
Les initiateurs de cette action travaillent d’arrache pieds pour faire
entendre leurs propositions. Pour cela, ils sont en train de mettre sur
pied une première rencontre nationale sur le sujet qu’ils programment
pour le mois prochain.

Les acteurs de la société civile mobilisés autour de la
question de la légalisation de la culture du cannabis, ont également
demandé l’appui d’ONG internationales qui ont de l’expertise et de
l’expérience en cette matière. Notamment l’ENCOD (European Coalition
for Just and Effective Drug Policies) et l’Association Internationale
pour le Cannabis Médical (IACM).

L’ENCOD est une plate-forme fondée en 1993 par des
citoyens européens soucieux ou concernés par la guerre contre les
drogues. Cette ONG est persuadée « qu’il faut remplacer la prohibition
des drogues par une politique raisonnable et juste, pour avoir une
approche humaine permettant de réduire les risques causés par les
stupéfiants ». Pour elle, « mettre un terme à la guerre aux drogues
améliorerait le niveau de vie de centaines de millions de citoyens et
ferait perdre au crime organisé une très grande partie de ses revenus ».

L’ENCOD rassemble des représentants des usagers de
drogues et des parents concernés, des travailleurs sociaux et
sanitaires, des experts, des entrepreneurs, des citoyens et des
activistes de toute l’Europe.

Quant à l’Association Internationale pour le Cannabis
Médical, elle a été fondée en mars 2000. Il s’agit d’une société
scientifique qui défend l’amélioration du cadre légal pour
l’utilisation thérapeutique du cannabis et de ses principes actifs les
plus importants (les cannabinoïdes) dans les applications
thérapeutiques ainsi que la promotion de la recherche et de la
diffusion des informations. L’IACM prône le droit des médecins de
discuter avec leurs patients de l’utilisation médicale du cannabis.

Des milliers de familles dépendent du cannabis

Un accord de coopération a été signé en février 2003
entre l’Office des Nations Unies pour la lutte contre la Drogue et le
Crime (ONUDC) et le Gouvernement marocain à travers l’Agence du Nord
qui a été désignée par le gouvernement comme l’institution chargée de
l’élaboration et de la réalisation, en collaboration avec l’ONUDC, d’un
programme d’actions de lutte contre les drogues illicites et la
criminalité organisée au Maroc.

Pour la mise en oeuvre de la première étape de ce
programme, l’APDN et l’ONUDC, avec l’appui du Ministère de
l’Agriculture et du Développement Rural, ont réalisé en 2003 une
enquête socio-économique sur la culture du cannabis dans les régions du
Nord. Les résultats de cette enquête ont démontré que la population
s’adonnant à la culture du cannabis est de 804.000 personnes, soit
96.600 familles, chaque famille dégageant un revenu annuel ne dépassant
pas 3600 dirhams par personne, soit 51% de leur revenu annuel.

Pour approfondir la réflexion liée à la culture du
cannabis, 3 enquêtes complémentaires ont été menées en 2004 : une étude
sur la sociologie de la culture du cannabis dans le Rif Central avec
l’Association Interdisciplinaire pour le Développement et
l’Environnement TARGA ; une enquête sur les surfaces cultivées en 2004
(une carte d’occupation du sol dans les provinces du Nord) avec le
Centre Royal de Télédétection Spatiale et une autre enquête
scientifique sur les rendements et la qualité du cannabis et de ses
produits dérivés avec le Laboratoire de Recherches et d’Analyses
Techniques et Scientifiques, LARATES (Gendarmerie Royale).

 

 

Cannabis, La plante la plus étudiée au monde

Le professeur Abderrahmane
Merzouki, scientifique biologiste et enseignant-chercheur à la faculté
des sciences de Tétouan, se penche depuis des années sur les vertus
scientifiques de la plante du cannabis. Il nous livre ses secrets à ce
sujet et nous parle de l’importance de la légalisation du cannabis au
Maroc…

En tant que scientifique, vous suivez
la culture du cannabis au Maroc depuis des années. Pouvez-vous nous
parler du développement de cette culture ?

Ma rencontre avec la plante du cannabis date de l’année
1989 lors d’une rencontre avec un chercheur americain, le seul qui
avait publié un article scientifique sur la culture du cannabis dans le
Rif, suite à une expédition dans la région en 1966 (T. Mikuriya :
Cannabis crops in Rifian mountains ; Economic Botany, 1967). En 1991,
j’ai proposé un projet multidisciplinaire pour financement à la
communauté Européenne (Appel d’offre STD3) impliquant quatre
départements de l’université de Grenade (Botanique, physiologie
végétale, pédologie et génétique). La réponse fut négative vu la
sensibilité du sujet à l’époque. Cette première démarche m’a ouvert les
portes pour des collaborations fructueuses qui se sont soldées par de
multiples projets financés par différents organismes (Junta de
Andalucia, Université de Grenade, AECI- Agencia Espanola de Cooperacion
Internacional, OTRI-Empresas Granada ; Sannica Biotech Canada). Dix ans
après, nos recherches ont abouti à la publication de nos travaux dans
des revues scientifiques et à la présentation d’une thèse d’Etat sur
« La taxonomie, Biologie et Ethnobotanique de la culture du cannabis
dans le Rif ». Durant la période 1989-2007, j’ai été témoin des
évolutions relatives à cette culture, essentiellement sur le plan
social.

Est-ce que cette culture a une particularité au Maroc par rapport à d’autres pays

La seule particularité de cette culture dans notre pays
relève du social. Les caractéristiques particulières de la région
montagneuse du Rif et son histoire de zone marginalisée ont fait de
cette culture, une culture de subsistance incontournable pour la
population locale.

Que pouvez-vous nous dire de l’intérêt
que peut présenter la plante du cannabis sur le plan pharmaceutique et
celui scientifique en général ?

Actuellement, avec le pourcentage d’articles
scientifiques publiés périodiquement, on peut considérer le cannabis
comme la plante la plus étudiée au monde pour ses potentialités
médicinales. A partir de l’année 1998, quatre nouveaux médicaments ont
vu le jour. Le dernier en date est Sativex, un produit de GW
Pharmaceutical, un spray pour les douleurs chroniques. Cette entreprise
pharmaceutique s’est consacrée au cannabis en regroupant des dizaines
de chercheurs de haut niveau dans son siège en Angleterre. Parmi ces
chercheurs, E. Russo, un neurologue de l’université du Montana avec qui
on collabore sur le thème « Cannabis et vision ». Ce chercheur a eu la
bonté de financer ces recherches en nous sponsorisant le matériel
scientifique pour ces recherches. Notre première publication sur ce
thème nous a ouvert la voie pour l’étude d’un aspect nutritionnel lié à
la consommation du cannabis. Recherche que nous menons en collaboration
avec une équipe de nutritionnistes de l’université de Grenade et qui a
bénéficié ces deux dernières années d’un financement de l’AECI
(Espagne).

Les officiels combattent la culture du
cannabis et mettent en avant surtout les effets néfastes de cette
culture sur l’environnement. Qu’en pensez-vous ?

Dire que le cannabis et sa culture ont des effets
néfastes sur l’environnement relève de l’ignorance et du manque
d’informations sur cette plante. Alors que des pays, où l’avis des
scientifiques est pris en considération, autorisent sa culture pour
pallier des effets néfastes sur l’environnement (la surexploitation des
forêts par exemple).

Avez-vous des propositions au sujet de l’exploitation de cette plante au Maroc ?

Lors de la présentation de ma thèse d’Etat en 2001 se
trouvait parmi les membres des jurés, un éminent scientifique marocain,
Dr. Abdelmalek Benabid qui voulait que mes propositions soient
transmises aux autorités responsables de l’espace montagneux qui sont
les Eaux et Forêts. J’ai su que des bribes de discussions ont eu lieu
mais sans aucune perspective. En 2002, une proposition concrète fut
élaborée suite aux travaux de recherches menés dans le cadre de deux
projets financés par le gouvernement autonome andalous « Perspectiva
etnobotanica en la posible sustitucion del cultivo de cannabis en el
Rif », en collaboration avec le groupe de recherche que dirige Joaquin
Molero Mesa et « Desarrollo local en Zoumi : Plan de sostenibilidad
para potenciar los recursos endogenos » et en collaboration avec le
groupe de recherche en sociologie que dirige Jose Sanchez Alhama.
Il faut signaler que la problématique de la culture du cannabis dans le
Rif est complexe et la proposition de solutions pour cette culture, qui
reste aux yeux de la loi illicite, nécessite l’élaboration d’un plan
stratégique intégré pour la substitution et la réorientation des
produits de cette culture. Malheureusement on assiste autour de cette
problématique de la culture du Cannabis à des propositions farfelues
comme la substitution du Cannabis par le maïs pour la production du
biodiesel.

Aujourd’hui, un groupe pour la légalisation du cannabis est en cours de constitution au Maroc. Qu’en pensez-vous ?

La démarche menée par le groupe aura au moins
l’avantage de lancer un débat sur la problématique qui affecte
directement des milliers de familles dont la survie dépend directement
de la rente de cette culture. En ce qui me concerne, l’information sur
ce groupe m’a été transmise par des collègues de l’IACM (Association
Internationale pour le Cannabis Médicinal). Le groupe avait demandé des
informations sur les expériences de légalisation du cannabis dans
d’autres pays. J’ai été sollicité par un membre du Groupe pour
participer à un éventuel débat concernant la démarche de la
légalisation. En tant que chercheur ma participation ne pourra tourner
qu’autour des aspects scientifiques de cette plante et de sa culture.

Vous êtes membres d’ONG qui ?uvrent
pour l’utilisation médicale du cannabis. Quel pourrait être l’apport de
telles associations pour le mouvement marocain de légalisation du
cannabis ?

A vrai dire je suis membre de sociétés scientifiques et
non d’ONG au sens strict du terme. Le Maroc est un pays souverain avec
son arsenal juridique. La recherche de solutions à la culture du
Cannabis doit être la nôtre, loin des pressions hypocrites de
l’étranger. Ce mouvement doit s’armer de patience et d’une démarche
scientifique au sens large du terme car le combat vaut la peine.

 

 

Réactions

Sur le site d’ENCOD (European
Coalition for Just and Effective Drug Policies) un Marocain a procédé à
une comparaison entre la production de l’alcool et la production du
cannabis. Voici ses déductions.

« Il parait incroyable que la politique de répression
du cannabis ne soit pas davantage critiquée par les pays qui en sont
traditionnellement producteurs. Comment se fait-il qu’il n’y ait jamais
personne pour s’étonner de ce que la production d’alcool soit
subventionnée et celle du cannabis persécutée. Comment se fait-il que
l’on se fasse les premières fortunes par le commerce de ce poison dont
les ventes ainsi que le nombre des victimes progressent parallèlement
partout dans le monde. La dangerosité n’est pas décisive dans ce
domaine où l’irrationnel semble régner en maître… Les morts de
l’alcool sont sûrement bien moins graves que ceux, introuvables du
cannabis. Depuis des siècles, les paysans marocains sont des
spécialistes reconnus de la culture d’un produit apprécié dans le monde
entier. Ce cannabis pourrait les faire vivre mais au lieu de ça ils
sont combattus et criminalisés. Où est la logique de ce raisonnement ?
Pourquoi les dirigeants de ce pays ne défendent-ils pas leur culture
lorsqu’elle est attaquée et bafouée. Pourquoi ne combattent-ils pas
aujourd’hui des décisions internationales prises par leurs
colonisateurs ? Ils approuvent ? Au regard de la sécurité sanitaire,
ils ne devraient pourtant pas avoir honte de leur cannabis dans un
monde où les parlementaires français eux ont trouvé le moyen de faire
l’apologie de l’alcool dans un livre blanc qui a fait croire que le
bilan de la consommation de vin par exemple, était positif. Le vin
représente 60% de la consommation alcoolique en France et donc 60% de
ses 45.000 morts. Ce chiffre qui est très sous estimé est quand même
impressionnant non ? ».

 

Franjo Grotenhermen :
« Nous ne pouvons pas soutenir cet appel »

Franjo Grotenhermen, président de
l’Association Internationale pour le Cannabis Médical (IACM) à Cologne
et collaborateur scientifique du Nova-Institut à Hürth a été sollicité
par le groupe qui appelle à la légalisation du cannabis au Maroc. Nous
lui avons posé trois questions expresses en relation avec le sujet.

 

Un groupe de Marocains vient de lancer un appel pour la légalisation du cannabis. Est-ce que vous allez les soutenir ?

L’IACM n’a pas de position tranchée en ce qui concerne
la légalisation générale du cannabis. Cependant, nous soutenons tout
effort qui pourrait faciliter l’utilisation médicale de cette plante.
Ceci signifie que nous ne pouvons pas soutenir un appel pour la
légalisation générale du cannabis. Mais nous voyons d’un bon ?il toute
action qui vise à conforter son utilisation dans le domaine médical.

 

L’Association Internationale pour le
Cannabis Médical milite pour la légalisation de la culture du cannabis
à des buts pharmaceutiques. Est-ce que vous avez déjà mené des actions
au Maroc dans ce sens ?

Non.

 

Pensez-vous que les bienfaits du cannabis sont plus importants que ses méfaits ?

Tout dépend de l’usage qu’on veut bien en faire.

 

 

Joep Oomen, fondateur d’Encod :
« Nous voulons installer une coordination au Maroc »

Joep Oomen, fondateur de
l’European Coalition for Just and Effective Drug Policies (Encod) est
le coordinateur de l’Observatoire européen des drogues et des
toxicomanies. Encod fait partie des ONG internationales qui ont été
sollicitées pour soutenir l’initiative visant la légalisation du
cannabis au Maroc. Dans cet entretien, son fondateur parle de cette
initiative et des Marocains membres de son organisation.

 

Un groupe de Marocains vient de lancer un appel pour la légalisation du cannabis. Est-ce que vous les soutenez ?

On estime que c’est une initiative excellente. Mais il
faut réaliser que c’est un chemin long et difficile. Jusqu’à
maintenant, les autorités européennes ont soigneusement réussi à éviter
un débat ouvert et public sur la question. La raison est qu’elles
savent que si un jour ce débat commence, il y a peu de doutes qu’il
aboutisse à la légalisation…

 

ENCOD milite pour mettre un terme à la
guerre aux drogues, et donc, elle est pour la légalisation de la
culture du cannabis. Est-ce que vous avez déjà mené des actions au
Maroc dans ce sens ?

Non, on a toujours limité nos activités à l’Europe.
Mais notre but est de collaborer avec toutes les organisations (au
niveau européen et international) actives sur le terrain pour mettre un
terme à la prohibition internationale du cannabis et autres drogues.
Parce qu’on estime que cette politique constitue la cause la plus
importante des problèmes associés a la production, le trafic et la
consommation de cette substance.

 

Pensez-vous qu’une politique de légalisation sera bénéfique aux cultivateurs et non pas aux trafiquants ?

La légalisation du cannabis amènerait plus de
transparence dans le commerce de gros et de détail, une qualité et un
contrôle des prix plus stricts. Et ce, tout en limitant les dommages et
risques associés à sa consommation. Cela réduirait notablement
l’implication de la mafia dans le business et le marché noir. En plus,
ça faciliterait les multiples usages de cette plante, incluant les
utilisations médicales et industrielles qui accompagnent le
développement de l’humanité depuis des millénaires.

 

La légalisation ne serait pas plutôt un
couvert pour les trafiquants de drogue pour agir plus à l’aise,
toujours au détriment des cultivateurs ?

Tout le contraire. Avec la légalisation, on peut
commencer à réguler le trafic, à contrôler les conditions de
production, l’élaboration des produits, qualité, prix, mouvements
financiers, distribution (limites d’âge). En d’autres termes, le
contrôle du trafic passera du canal des organisations criminelles aux
mains des autorités, en collaboration avec des organisations qui sont
intéressées dans un marché transparent au profit des cultivateurs et
des consommateurs.

 

Est-ce qu’il y a des Marocains qui font partie de votre association ?

Oui, dans quelques organisations membres d’Encod il y a
des Marocains qui s’identifient à nos objectifs et propositions. Parce
que, entre autres, ils sont convaincus que la prohibition du cannabis
est utilisée par des autorités européennes pour stigmatiser et
criminaliser des communautés nord-africaines en Europe.

 

Combien il y a de Marocains membres de votre association ?

Encod est composée d’organisations et d’individus. Je
ne connais pas tous les membres. Mais de ceux que je connais, il y a au
moins un Marocain très actif dans l’organisation de la Marche Mondiale
pour le Cannabis à Paris qui s’appelle Khalid Khaktouni.

 

Est-ce qu’il y a une section régionale d’Encod au Maroc ou une sorte de coordination ?

Pas encore, mais on est très intéressé et nous
réfléchissons à la possibilité d’initier cette coordination. Et ce,
comme on l’a déjà fait avec des organisations des producteurs de la
feuille de coca et autres organisations dans la région andine en
Amérique du Sud pour défendre la légalisation de la culture de coca là
bas, qui a aussi des connotations culturelles depuis des milliers
d’années.

 

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