L’usage de drogues ne connaît pas de limite d’âge, selon l’OEDT

Dernière mise à jour le 26/07/2016

La consommation de drogues chez les vieux : un phénomène négligé…

Source : http://www.emcdda.europa.eu/html.cfm/index875EN.html
Date : 03/04/2008

«La
consommation de substances est un phénomène
généralement associé aux jeunes générations,
alors que ce type de problème ne connaît pas de limite
d’âge», déclare l’agence
sur les drogues de l’UE (OEDT). Dans la
dernière édition de sa série Objectif
drogues publiée aujourd’hui
sous le titre «Consommation de
drogues chez les personnes âgées: un phénomène
négligé», elle
déclare: «les prévisions pour les années à
venir sont inquiétantes». 

L’Europe
connaît un vieillissement marqué de sa population, plus
d’un quart de la population européenne aura 65 ans et
plus d’ici à 2028. Le briefing précise: «Selon
des estimations, le nombre de personnes âgées
connaissant des problèmes liés à la prise de
substances ou nécessitant un traitement des troubles liés
à l’abus de ces dernières devrait plus que doubler
entre 2001 et 2020».

Bien que l’usage
de drogues illicites soit moins fréquent chez les personnes
âgées que chez les jeunes, sa prévalence
augmente, poursuit l’article. En Europe, le pourcentage de patients
âgés de 40 ans et plus, traités pour une
dépendance aux opiacés, a plus que doublé entre
2002 et 2005 (passant de 8,6% à 17,6%). Des estimations en
provenance des États-Unis indiquent que le nombre de personnes
de 50 ans et plus nécessitant un traitement pour
consommation de drogues illicites pourrait progresser de 300% entre
2001 et 2020.

Wolfgang Götz,
directeur de l’OEDT, déclare:
«Cet accroissement du nombre d’adultes âgés
connaissant des problèmes de consommation abusive va faire
peser de nouvelles contraintes sur les services thérapeutiques.
Les programmes qui, habituellement, traitent essentiellement des
populations jeunes vont devoir s’adapter aux besoins de cette
catégorie plus âgée.»

Le vieillissement
peut conduire à de nombreux problèmes qui constituent
des facteurs de risque pour l’abus de substances, déclare
l’article. Il peut s’agir notamment de problèmes sociaux
(soucis financiers), psychologiques (dépression) et physiques
(troubles médicaux douloureux).

Le briefing
fait part des inquiétudes soulevées notamment par
l’usage problématique par les personnes âgées de
drogues délivrées sur ordonnance ou en vente libre. Cet
usage peut être ‘délibéré ou
involontaire’ et de gravité variable. Les sujets de plus de
65 ans consomment un tiers environ de toutes les drogues
prescrites sur ordonnance, dont souvent des benzodiazépines et
des analgésiques opiacés. Les femmes âgées
sont plus susceptibles d’abuser de médicaments sur ordonnance
que les autres groupes, et souvent, leurs problèmes passent
inaperçus.

Les chiffres
disponibles indiquent que les personnes âgées sont
relativement plus exposées au risque de l’alcoolisme. En
Europe, 27% des personnes âgées de 55 ans et plus
déclarent boire de l’alcool quotidiennement. La consommation
simultanée d’alcool et d’autres drogues peut occasionner
des problèmes chez les sujets plus âgés
(accidents, blessures), même avec une consommation légère
ou modérée d’alcool.

Parmi les adultes
âgés consommateurs de substances, nombreux sont ceux qui
sont en contact régulier avec les services médicaux, en
raison de leurs problèmes de santé. Cependant, les
troubles liés à l’usage de substances dans ce groupe
passent souvent inaperçus ou sont mal diagnostiqués par
les professionnels de la santé, dû à un manque de
formation ou des critères de diagnostic insuffisants. Des
procédures de dépistage améliorées
pourraient être introduites pour détecter l’usage de
substances dans ce groupe, plus particulièrement l’abus de
médicaments (p. ex. renouvellements de prescription ou
prescriptions multiples; tolérance).

«Les
réalités du changement démographique et les
besoins croissants en services des consommateurs abusifs
vieillissants font peser des contraintes financières sur les
ressources existantes», déclare le briefing. «Ne
rien faire en soi à un coût, pouvant même
s’accroître en raison des crises ultérieures. Les
dépenses globales encourues pour cette classe d’âge
pourraient être réduites en mettant en place, en temps
opportun, des interventions efficaces dans des environnements
adaptés.»

L’étude complète est disponible en Français à l’adresse : http://www.emcdda.europa.eu/publications/drugs-in-focus

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