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Fumer modéremment que des joints ne nuit pas aux résultats scolaires…
Source : http://www.exduco.net/news.php?id=2573
Date : 09/11/2007
Une étude de l’UNIL et du CHUV démontre qu’une faible consommation de
cannabis ne nuit pas aux performances scolaires. Du moins pour les
jeunes qui ne cumulent pas les joints et le tabac.
Sur la base d’une enquête réalisée auprès de 5’263 gymnasiens et
apprentis entre 16 et 20 ans, l’Institut de médecine sociale et
préventive de l’UNIL et du CHUV vient de publier un article dans la
prestigieuse revue Archives of Pediatric and Adolescent Medicine,
démontrant qu’une faible consommation de cannabis ne nuit pas aux
performances scolaires des jeunes.
La recherche de Joan-Carles Suris et de ses collègues Pierre-André
Michaud, Christina Akré et André Berchtold révèle que les consommateurs
de cannabis occasionnels et exclusifs ont de meilleurs résultats
scolaires que ceux qui cumulent cannabis et tabac. Les amateurs
exclusifs de cannabis fument également moins de joints que les
consommateurs des deux substances et ont aussi moins tendance à
s’enivrer, voire à consommer d’autres drogues illégales. Par rapport à
ceux qui s’abstiennent de toute fumée (cannabis et tabac), les amateurs
exclusifs de cannabis tendent à avoir des relations un peu meilleures
avec leurs amis, une pratique sportive plus soutenue… mais des
rapports un peu moins bons avec leurs parents. Toujours par rapport aux
stricts abstinents, l’enquête ne relève pas davantage de problèmes
psychologiques ou sociaux chez les amateurs exclusifs de cannabis.
Sur les 5’263 jeunes interrogés, on compte 455 fumeurs exclusifs de
cannabis, 1’703 consommateurs de tabac et de cannabis et 3’105 non
fumeurs absolus. Chez les adeptes exclusifs de cannabis, on compte
71,6% de garçons et seulement 28,9% de filles. Les chercheurs formulent
l’hypothèse que les campagnes anti-tabac ont fait leur effet du moins
sur les garçons, qui pensent alors consommer un produit plus naturel
avec le cannabis. Du côté des jeunes fumant joints et cigarettes, on
trouve 59,7% de garçons et 40,3% de filles.
Ces résultats qui dédramatisent une faible consommation de cannabis ne
présument pas du devenir de ces jeunes consommateurs : s’en
tiendront-ils à long terme au cannabis seul ou vont-ils se mettre aussi
au tabac ? En effet, tout indique que l’usage du cannabis peut précéder
et renforcer la consommation de tabac. Plus banale que le joint, la
cigarette peut remplacer ce dernier dans certaines situations, un
«effet substitutif» souligné par Joan-Carles Suris.
A titre indicatif, parmi les 455 fumeurs exclusifs de cannabis, 56%
n’avaient pas fumé plus de un ou deux joints le mois précédent
l’enquête, une proportion qui tombe à 34% chez les jeunes consommant
également du tabac. Si une faible consommation de cannabis sans cumul
avec d’autres substances n’est pas alarmante, il ne faudrait pas non
plus banaliser l’usage du cannabis, estiment les chercheurs.