Tollé chez les médecins contre une « consultation » pharmaceutique

Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Techno+ –>

Les médecins ne veulent pas partager leur monopole avec les pharmaciens…

Source : AFP
Date : 23.05.07

Deux syndicats de médecins, la CSMF et MG-France, ont vivement dénoncé mercredi la signature d’un accord entre les syndicats de pharmaciens et deux mutuelles créant un "bilan personnalisé" réalisé par un pharmacien, qui s’apparente selon eux à "une consultation officinale".
Signé il y a un mois, cet accord prévoit que les pharmaciens puissent réaliser auprès de leurs clients un "bilan personnalisé" de prévention, en contrepartie d’une rémunération de 21 euros remboursée par les deux mutuelles, la Mutuelle des transports de la région lyonnaise (MTRL) et les Assurances du Crédit Mutuel, qui couvrent à elles deux environ 700.000 personnes. Cette "consultation officinale constitue un exercice illégal de la médecine", et conduit "à la confusion des rôles respectifs du pharmacien et du médecin généraliste", a dénoncé dans un communiqué MG-France.

Ce syndicat, numéro un chez les généralistes, a prévenu qu’il "utilisera toutes les voies du droit pour s’y opposer". La CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, a vivement dénoncé, dans un communiqué séparé, cette "consultation officinale décidée sans concertation préalable avec les syndicats médicaux". Pour la CSMF, "il est particulièrement dangereux de mettre en place le principe d’une rémunération du pharmacien alignée sur la consultation du médecin spécialiste de médecine générale à 21 euros, qui va générer la plus grande confusion chez les patients suggérant la possibilité d’une alternative à la consultation médicale".

"L’objectif est de faire le point sur les vaccinations et les bilans médicaux à faire, l’utilisation des médicaments, de conseiller sur l’armoire à pharmacie, de sensibiliser à prendre un médecin traitant", a expliqué à l’AFP Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), signataire aux côtés de l’Union nationale des pharmacies de France (Unps) et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (Fspf). "L’accord prévoit également la prise en charge des médicaments homéopathiques conseillés par le pharmacien à hauteur de 50 euros par an", a-t-il ajouté.

"C’est peut-être maladroit d’avoir calé le tarif de ce bilan sur la consultation du médecin, à 21 euros", reconnaît-il, "mais ce n’est pas une consultation pharmaceutique, c’est de l’éducation thérapeutique sur les médicaments", s’est-il défendu, indiquant vouloir mettre en avant "la complémentarité entre les deux professions".

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