Salvia et BZP: prochaines drogues sur la sellette?

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Apr?ès la récente interdiction de l’iboga et de l’ayahusca en France, quel sera le prochain? Au moins deux prétendants dans le collimateur…

Mardi 17 Avril 2007
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Au jeu des gendarmes et des dealers, les premiers ont par définition un temps de retard sur les seconds. De nouvelles drogues aparaissent (ou refont surface) chaque année. Jusqu’à ce que leur notoriété et leur commerce naisssants, plus que leur dangerosité d’ailleurs, n’attirent les autorités. Qui finissent immanquablement pas interdire. Alors à qui le tour? Apr?ès la récente interdiction de l’iboga et de l’ayahusca en France, quel sera le prochain? Au moins deux prétendants semblent dans les frémissants du tableau des stupéfiants.

A ma droite la Salvia divinorum ou "sauge des devins". Une plante d’origine mexicaine aux effets hallucinogènes peu comparables à d’autres (sans être forcément "plus forts"), fumée en pétard et que certains présentent comme un "substitut légal" au cannabis. Peu répandue jusqu’au milieu des années 90, elle n’est en effet classée que dans quelques pays (dont l’Australie, la Belgique, le Danemark, l’Italie…) Rien en France et presque rien aux Etats-Unis (seuls cinq Etats l’ont interdit), où sa popularité croissante lui vaut toutefois quelques ennuis. Dont celui d’avoir déjà été classée comme une "drogue à problème" par la DEA, qui s’interroge désormais sur son éventuelle interdiction, depuis qu’elle est largement disponible sur le Net. Et comme les "problèmes" qui touchent les Etats-Unis finissent toujours par nous arriver, les (rares) amateurs français de Salvia risquent de connaître bientôt le même sort que ceux d’iboga et d’ayahuasca. Pourtant, affirme le Pr Bryan Roth, l!

‘Américain qui a isolé la salvinorin A (élément psychoactif), "il n’y a pas de preuve de toxicité ni aucun décès rapporté dans la littérature médicale" et peu de potentiel de dépendance. Ses utilisateurs sont simplement "momentanément désorientés".

A ma gauche, c’est moins poétique, la BZP ou benzylpipérazine, un stimulant de type amphétamine dont le Conseil de l’Union européenne a demandé fin mars le placement sous surveillance par l’OEDT (Office européen des drogues et toxicomanies). Lequel rendra son rapport sur les risques sanitaires et sociaux au mois de juin.

La BZP a été signalée pour la première fois en 1999, treize Etats membres en ont rapporté des saisies en 2006 et cinq l’ont déjà placée sous contrôle. Comme les Etats-Unis depuis 2004. Souvent vendue comme "legal ecstasy" à "base de plantes", ces principaux dangers seraient, à en croire l’OEDT: "l’hypertension, la tachycardie (battements rapides du coeur) et les attaques, de même que l’anxiété et l’insomnie, certains symptômes durant parfois jusqu’à 24 heures." Reste que malgré ce dossier à charge relativement léger, le sort de la BZP paraît déjà largement scellé, victime de son succès croissant.

Ainsi vont les règles du gendarme et du dealer: ce n’est pas la dangerosité d’une drogue qui décide de son interdiction mais le fait que le dealer s’y soit intéressé le premier.

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