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Teknoz 2005 : Stupéfiants. Sévères condamnations…
mardi 28 juin 2005
Le Télégramme – Bretagne © Le Télégramme
Catherine Merrer
Sans parler du drame du week-end dernier à Carnoët, sous la
responsabilité judiciaire du parquet de Guingamp, le tribunal se
spécialise dans les affaires de trafic de stupéfiants et les
comparutions immédiates. Des peines exemplaires continuent à être
prononcées.
Vendredi, deux premières affaires de trafic de stupéfiants liées au
Tek’Noz étaient jugées en comparution immédiate. Dans l’une, les deux «
convoyeurs » d’herbe de *cannabis* (3,614 kg) ont été condamnés à un an d’emprisonnement ferme. Dans la seconde affaire, les trafiquants de cachets d’*ecstasy* (400 unités) et de *cocaïne* (25 g) ont écopé d’un et deux ans de prison.
« Un vaste supermarché de la drogue »*
Hier matin, trois autres jeunes étaient présentés au parquet, toujours
selon la procédure de comparution immédiate, dans deux affaires
distinctes. L’après-midi, l’audience habituelle du tribunal
correctionnel de Guingamp devait être perturbée, et en partie reportée,
à cause d’une seule affaire concernant quinze personnes. Aujourd’hui,
toute la journée, des affaires jugées en comparution immédiate
devraient encore se succéder.
Les réquisitions du substitut du procureur, Béatrice Bréard, sont
sévères. « J’attends des réponses rapides et fermes du parquet »,
avait-elle prévenu dès vendredi. Hier matin, annonçant que « les
prévenus font partie de ces opportunistes, Parisiens pour la plupart,
qui viennent pour dealer », elle a expliqué « parler en connaissance de
cause, pour l’avoir vu » : « Un vaste supermarché de la drogue où
toutes sortes de produits sont librement proposés à la vente, sans
aucune forme de précaution, jusqu’aux bombonnes de gaz utilisées dans
les hôpitaux pour les anesthésies. On a vu des produits tout à fait
rares, qu’on n’avait pas vus depuis des années. On ne trouve pas ça
n’importe où (lire ci-dessous). Je crois qu’il ne faut pas se leurrer
sur ce type de rassemblement. »
Code de la santé publique
L’un des trois prévenus, hier matin, était poursuivi, entre autres,
sous le chef de « provocation à l’usage de stupéfiants ». « Il s’agit
d’une disposition spéciale du Code de la santé publique, a plaidé son
avocat commis d’office, M e Papion. Ce texte-là a été prévu pour les
directeurs de publication. Quand on a vu, par exemple, des émissions de
télévision grand public avec des défenseurs de la libre circulation du *cannabis*.
Cela n’a rien à voir avec les circonstances de l’interpellation. Il n’y
a pas de provocation à l’usage de stupéfiants dans un endroit qui est
un supermarché de la drogue. Ces gens-là n’attendent pas qu’on vienne
les chercher… L’État a d’ailleurs sa part de responsabilité, a-t-il
renchéri. Soit on interdit, soit on n’interdit pas. C’est un vrai
problème de responsabilité d’État. »
Le tribunal de Guingamp fait jurisprudence
« Vous avez posé une jurisprudence, vendredi, en condamnant à deux ans ferme un individu pour vente de cachets d’*ecstasy*,
lance le substitut aux juges. Je ne vois pas de différence dans
l’action. Nous sommes sur la provocation à l’usage de stupéfiants, je
ne parle même plus de trouble à l’ordre public. » Les jugements de
vendredi dernier, particulièrement exemplaires, serviront donc de
précédents. Les peines prononcées hier, casier judiciaire vierge ou
pas, quantité de produits importante ou pas, sont aussi sévères.