Free Party du Nouvel An : le principal danger était la Police !

Dernière mise à jour le 13/10/2020

Communiqué du 27 janvier 2011

Le 31 décembre 2010, 3000 personnes étaient présentes pour fêter le réveillon en free-party. Cela s’est déroulé dans une carrière au Mesnil-le-Roi (78).

Notre association, Techno +, était présente, pour mettre à la disposition du public du matériel de réduction des risques (alcootests, préservatifs, pailles propres, bouchons d’oreille..), des flyers d’information sur les pratiques festives à risques et un espace de repos (« Chill out »).

Arrivés sur place, nous avons constaté que le site, entièrement souterrain, présentait un risque d’intoxication au monoxyde de carbone (CO).

Un puit d’aération étant bouché, le taux de CO généré par les groupes électrogènes a effectivement commencé à augmenter. Certains organisateurs équipés de testeurs de CO préconisaient au public de sortir s’aérer régulièrement. Les pompiers et le SAMU sont arrivés sur place vers 4h et ont mis en place une soufflerie ce qui a malheureusement été contre-productif et fait grimper le taux de CO au fond de la grotte.

Les secours se sont donc mis d’accord avec les organisateurs pour faire progressivement évacuer les lieux, le temps d’assainir l’air. Une fois le taux de CO redescendu en dessous des normes réglementaires, la soirée pourrait reprendre. Le but étant de ne pas créer de mouvement de panique ni de sentiment de frustration chez un public voyant sa soirée du jour de l’an s’interrompre en pleine nuit.

Entre temps, un dispositif de forces de l’ordre impressionnant s’était déployé à l’entrée de la carrière, empêchant chaque participant venu s’aérer, de rentrer à nouveau, les laissant ainsi sans affaires (la température avoisinant le zéro), parfois sans leur véhicule et dans l’impossibilité de rejoindre leur groupe d’amis. Si une personne avait le malheur d’insister, elle était violemment ramenée en bas du chemin, parfois à coups de matraques.

S’est alors vite accumulée dans la rue, une foule assez importante de gens face à plusieurs rangées de gendarmes. A débuté peu à peu un spectacle effrayant où se sont mêlés tirs de flash-ball, coups de matraques, coups de pieds et de taser sur des personnes à terre parfois en sang et tout cela dans une atmosphère de gaz lacrymogène. Enfin vers 11h, les forces de l’ordre ont lancé un assaut à l’intérieur de la grotte contre une centaine de personnes qui rangeaient le matériel de sonorisation.

Notre équipe de volontaires présente sur place s’est retrouvée prise au piège en essayant d’aider les gens à aller s’aérer à l’entrée de la carrière. Les forces de l’ordre les ont jetés hors de la grotte, les empêchant jusqu’à la fin de l’évènement de rentrer et tout simplement de circuler pour mener à bien leur mission d’information et d’assistance. L’équipe s’est retrouvée disloquée, sans aucun moyen de communiquer et donc de se coordonner. Devant la violence des attaques policières et l’absence de considérations des forces de l’ordre, ils ne leur pas été possible de venir en aide aux personnes blessées.
Selon les pompiers, il y a eu 3 blessés légers au gaz et une centaine de blessés liés aux violences policières, dont une dizaine assez gravement. Une personne a reçu 7 décharges de taser et une jeune fille a été défigurée par 2 tirs de flash-ball en plein visage ! Des pompiers ont également été bousculés et blessés.

Ce bilan catastrophique est la conséquence d’une décision prise par les forces de l’ordre, sans aucune concertation avec les secours et les organisateurs, Mettant ainsi en danger des milliers de personnes, les forçant notamment à reprendre le volant en étant encore alcoolisées. S’il y avait un risque lié au monoxyde de carbone, rien ne justifiait la barbarie policière dont nous avons été témoins. Les autorités ont clairement abusé de leur pouvoir et sciemment maltraité le public (voir la photo d’une participante), étant conscientes que le monoxyde l’obligeait à sortir de la grotte. Ils ont tout simplement organisé un véritable guet-apens afin de se défouler sur une foule paniquée et majoritairement pacifique.

Comment expliquer une évacuation aussi musclée à l’aide d’armes extrêmement douloureuses, d’une population venue simplement faire la fête ?

A quel niveau de la chaîne de commandement, l’ordre d’agir sans aucune possibilité de dialogue et dans la plus grande violence, a-t-il été donné ?

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