Mode de Consommation

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Non, nous n’allons pas vous parler de la tendance défonce automne/hiver 2012 mais plutôt des différentes façons de consommer des produits. En effet il y en a plusieurs (injection, sniff, inhalation, ingestion, suppositoire, cataplasme…) et chacune d’entre elles a des avantages et inconvénients spécifiques.
En gros, indépendamment du produit, la façon de le consommer influe sur sa rapidité d’action, sur la durée des effets  et sur leur intensité, mais aussi sur les risques de nécroses (destruction des cellules en contact avec le produit), sur les risques de transmission de maladies (d’où l’importance d’une bonne hygiène des mains, des supports et du matériel utilisé ainsi que de pas les partager), et sur les risques d’overdose et de dépendance.
Commençons par l’inhalation (fumer, respirer dans un ballon ou les émanations d’une bouteille, chasser le dragon…) qui est le mode d’administration le plus rapide : le produit passe par les poumons et est directement envoyé au cerveau via la circulation sanguine. La surface d’absorption est immense (dépliés les poumons d’un être humain pourraient recouvrir un terrain de foot !) mais particulièrement fragile. A plus ou moins long terme selon le produit, ce mode de consommation peut donc endommager irrémédiablement les voies respiratoires.
L’injection est le second mode de consommation le plus rapide. Outre les risques de contamination, ce qui pose problème avec l’injection c’est surtout le point d’accès : à force d’injection répétées les veines durcissent et il devient de plus en plus difficile de s’injecter. De plus l’introduction d’un corps étranger directement dans le corps peut entraîner des infections voire des abcès. Autre point négatif : beaucoup de personnes se plaignent de difficultés à « revenir » vers d’autres modes de consommation après avoir pris goût à l’injection notamment parcequ’ils ne parviennent pas à retrouver des effets aussi intenses. Le risque de dépendance à cette pratique (et au produit) est important.
Ensuite vient le sniff. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les produits sniffés sont absorbés par les muqueuses des cloisons nasales (un système de filtration empêche les particules d’arriver jusqu’aux poumons) mais une partie est aussi ingérée quelque minutes après le sniff, lorsque la trace « coule » dans la gorge. Ici aussi la surface d’absorption est fragile, c’est pourquoi on recommande aux sniffeurs de rincer régulièrement leurs cloisons nasales (il faut bien renverser la tête en arrière pour que l’eau ou le sérum physiologique « coule » jusqu’à la gorge et ne nettoie pas que les narines).
En dernier vient l’ingestion (gober, manger, boire). Plus long à agir, ce mode de consommation est aussi celui qui dure le plus longtemps. Mais la grande différence avec les autres modes de consommation est la réversibilité de l’ingestion. En effet, grâce à un merveilleux mécanisme naturel (j’ai nommé la régurgitation ou gerbe pour les intimes), l’estomac est capable d’évacuer le trop plein d’un produit qu’il n’a pas apprécié. Si on prend l’exemple d’un produit psycho-actif très consommé en France et dont la dose mortelle est assez proche de la dose effective, au hasard : l’alcool, on imagine le nombre d’overdoses mortelles (comas éthyliques) que notre amie la gerbe a évité… Oui, le vomi ça sauve des vies ! Mais attention ce n’est pas un remède miracle, pensez au LSD, si vous comptez sur la régurgitation pour limiter vos perches, bin c’est pas gagné… Autre point négatif, l’ingestion fait passer le produit dans le système digestif ce qui peut le perturber et l’endommager durablement (foie, estomac, reins…).
Bref les avantages et inconvénients des différents modes de consommation varient aussi selon les vulnérabilités de chacun et les produits consommés. D’autant que tous les modes de consommation ne conviennent pas à tous les produits. Deux exemples : la cocaïne ne se fume pas telle quelle (le principe actif disparait avec la combustion) et la kétamine ne s’ingère pas (rapidement dégradée dans l’estomac, elle défonce très peu tandis que ses effets néfastes sur le système urinaire, eux restent intacts, c’est pourquoi on conseille de ne même pas avaler ce qui coule dans la gorge lorsqu’elle est prise en sniff…).
Avant de vous quitter, rappelons donc qu’aucun mode de consommation ne protège des overdoses, bad trips, addictions et autres dangers liés à la consommation des drogues… Take care !

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