Dernière mise à jour le 26/07/2016 <!– by Techno+ –>
Y a-t-il eu un lien entre les émeutes en banlieues et la pénurie de cannabis en novembre dernier….
Source : Revue de presse de la MILDT du 27/01/2006
Sous le
titre « J’ai plus de shit ! » la revue culturelle TECHNIKART affirme
que « quelques semaines avant les émeutes des banlieues, la France a
été frappée par une grosse pénurie de cannabis ». Question du journal
« Rareté de la résine, hausse vertigineuse des prix : et si tout était
lié ? ». Le magazine « a enquêté sur cette étrange coïncidence ».
Affirmant « c’est un contact de province qui nous a mis sur cette piste
alléchante » lequel « connaît bien les filières d’approvisionnement »
et « fréquente les gros discounters », la revue rapporte son point de
vue « depuis huit mois on ne trouve plus de shit. Ça fait 20 ans que je fume et je n’ai jamais vu une situation comme celle là ».
Le magazine qui assure que tous les témoignages concordent sur ce
point, faisant état de prix en hausse et de produit médiocre, souligne
que les « regards inquiets de milliers de consommateurs se tournent en
direction du le sud » sachant que 70 à 90% du haschisch de l’Hexagone
provient du Maroc. La chercheuse Kenza Afsahi affirme « la politique
du gouvernement marocain a changé (…) ils ont publiquement annoncé
qu’ils voulaient éradiquer les cultures (…) ils encouragent les
paysans à abandonner le cannabis et lorsque ce n’est pas le cas ils
envoient l’armée qui détruit les champs ». Le journal qui note que
la production de cannabis a connu une baisse notable de 3070 tonnes de
résine en 2003 à 2760 en 2004, mais que ces chiffres seuls ne suffisent
pas à expliquer la pénurie, rapporte que selon Nacer Lalam, spécialiste
de l’économie souterraine, « l’autre facteur important, c’est le renforcement de la répression et des contrôles depuis les attentats de Madrid ».
Et le journal d’assurer que selon « les observateurs de terrain » au
plus fort de la pénurie « il ne restait plus sur le marché que 10% du
haschisch habituellement en circulation ». Selon Kenza Afsahi « le
cannabis a toujours été utilisé par le peuple pour résister aux
situations difficiles, un peu comme la feuille de coca permet de
marcher pendant des heures sans ressentir la fatigue », ce que le rappeur Ideal J transcrit ainsi « un nuage de fumée me contient / dans un simple joint ma rage je contiens ».
D’après Technikart, pour ces raisons « il est difficile de croire que
cette pénurie massive (…) n’ a pas joué un rôle important dans les
émeutes de banlieue ». Un usager-revendeur dit « les jeunes avaient les crocs. Beaucoup n’avaient rien à fumer, la tension était palpable ». Nacer Lalam reconnaît pour sa part que cette pénurie « a pu constituer un facteur contextuel non négligeable dans la crise récente ». Selon lui « ce sont les études sociologiques sur le terrain qui devront déterminer dans le futur son impact réel ».
Question du mensuel « cette diminution des doses de sédatif en
circulation dans le corps social peut elle expliquer plus largement le
climat électrique que connaît actuellement la France et dont le dernier
épisode en date est la mise en déroute du train Nice Lyon par une bande
de jeunes surexcités ? ». Alain Labrousse, fondateur de l’observatoire
géopolitique des drogues, répond « Dans les années 80, sur l’île
Maurice une campagne d’éradication du cannabis avait débouché sur une
épidémie d’héroïne. Chez nous la coke est aujourd’hui la menace
principale ». Précisant que s’ils ne plongent pas le nez dans la
poudre, les jeunes des quartiers fument aujourd’hui du hasch aux effets
plus violents en provenance d’Afghanistan, des Pays Bas ou du Pakistan,
le magazine explique qu’alors « que le shit marocain vous transforme en
philosophe de rez-de-chaussée », inhibant tout passage à l’acte, le
cannabis batave « fait pousser des ailes de warrior survolté » ce qui
expliquerait « l’actuel climat à la Orange mécanique qui plane sur l’hexagone ». Un policier déclare «
s’il y a aujourd’hui en France une paix sociale relative, c’est grâce
au cannabis. Sans ça les banlieues auraient explosé bien avant (…)
Grâce au cannabis les jeunes restent cantonnés à un petit trafic qui ne
fait pas trop de vagues. Si tu leur enlèves ça ils vont passer à des
choses beaucoup plus dures comme des braquages ». Considérant que
dans de nombreux quartier la résine de cannabis « fait figure d’ultime
ciment social », le magazine rapporte le témoignage de Kader, auteur du
livre « Dealer » et ancien trafiquant « Aujourd’hui à Clignancourt le shit a quasiment disparu, les jeunes vendent du crack ». Et de conclure « qu’à l’entendre, le temps où le Marocain coulait à flot fait presque figure de paradis perdu ».
alléchante » lequel « connaît bien les filières d’approvisionnement »
et « fréquente les gros discounters », la revue rapporte son point de
vue « depuis huit mois on ne trouve plus de shit. Ça fait 20 ans que je fume et je n’ai jamais vu une situation comme celle là ».
Le magazine qui assure que tous les témoignages concordent sur ce
point, faisant état de prix en hausse et de produit médiocre, souligne
que les « regards inquiets de milliers de consommateurs se tournent en
direction du le sud » sachant que 70 à 90% du haschisch de l’Hexagone
provient du Maroc. La chercheuse Kenza Afsahi affirme « la politique
du gouvernement marocain a changé (…) ils ont publiquement annoncé
qu’ils voulaient éradiquer les cultures (…) ils encouragent les
paysans à abandonner le cannabis et lorsque ce n’est pas le cas ils
envoient l’armée qui détruit les champs ». Le journal qui note que
la production de cannabis a connu une baisse notable de 3070 tonnes de
résine en 2003 à 2760 en 2004, mais que ces chiffres seuls ne suffisent
pas à expliquer la pénurie, rapporte que selon Nacer Lalam, spécialiste
de l’économie souterraine, « l’autre facteur important, c’est le renforcement de la répression et des contrôles depuis les attentats de Madrid ».
Et le journal d’assurer que selon « les observateurs de terrain » au
plus fort de la pénurie « il ne restait plus sur le marché que 10% du
haschisch habituellement en circulation ». Selon Kenza Afsahi « le
cannabis a toujours été utilisé par le peuple pour résister aux
situations difficiles, un peu comme la feuille de coca permet de
marcher pendant des heures sans ressentir la fatigue », ce que le rappeur Ideal J transcrit ainsi « un nuage de fumée me contient / dans un simple joint ma rage je contiens ».
D’après Technikart, pour ces raisons « il est difficile de croire que
cette pénurie massive (…) n’ a pas joué un rôle important dans les
émeutes de banlieue ». Un usager-revendeur dit « les jeunes avaient les crocs. Beaucoup n’avaient rien à fumer, la tension était palpable ». Nacer Lalam reconnaît pour sa part que cette pénurie « a pu constituer un facteur contextuel non négligeable dans la crise récente ». Selon lui « ce sont les études sociologiques sur le terrain qui devront déterminer dans le futur son impact réel ».
Question du mensuel « cette diminution des doses de sédatif en
circulation dans le corps social peut elle expliquer plus largement le
climat électrique que connaît actuellement la France et dont le dernier
épisode en date est la mise en déroute du train Nice Lyon par une bande
de jeunes surexcités ? ». Alain Labrousse, fondateur de l’observatoire
géopolitique des drogues, répond « Dans les années 80, sur l’île
Maurice une campagne d’éradication du cannabis avait débouché sur une
épidémie d’héroïne. Chez nous la coke est aujourd’hui la menace
principale ». Précisant que s’ils ne plongent pas le nez dans la
poudre, les jeunes des quartiers fument aujourd’hui du hasch aux effets
plus violents en provenance d’Afghanistan, des Pays Bas ou du Pakistan,
le magazine explique qu’alors « que le shit marocain vous transforme en
philosophe de rez-de-chaussée », inhibant tout passage à l’acte, le
cannabis batave « fait pousser des ailes de warrior survolté » ce qui
expliquerait « l’actuel climat à la Orange mécanique qui plane sur l’hexagone ». Un policier déclare «
s’il y a aujourd’hui en France une paix sociale relative, c’est grâce
au cannabis. Sans ça les banlieues auraient explosé bien avant (…)
Grâce au cannabis les jeunes restent cantonnés à un petit trafic qui ne
fait pas trop de vagues. Si tu leur enlèves ça ils vont passer à des
choses beaucoup plus dures comme des braquages ». Considérant que
dans de nombreux quartier la résine de cannabis « fait figure d’ultime
ciment social », le magazine rapporte le témoignage de Kader, auteur du
livre « Dealer » et ancien trafiquant « Aujourd’hui à Clignancourt le shit a quasiment disparu, les jeunes vendent du crack ». Et de conclure « qu’à l’entendre, le temps où le Marocain coulait à flot fait presque figure de paradis perdu ».