Dernière mise à jour le 10/05/2019 <!– by Kritik –>
Suite à quelques cas de comas et un décès liés à la consommation de GBL dans des clubs parisiens on entend de plus en plus parler de ce produit… Descentes de police dans des clubs, fermetures administratives d’établissements, articles ultra alarmistes dans la presse : on entre clairement dans ce que les sociologues nomment « panique morale », un moment où la société se crispe et où la machine médiatico-politique s’emballe voir déraille carrément.
Depuis l’absinthe accusée carrément de «rendre fou» en France à la fin du XIX – ce qui avait été «prouvé» par des expériences pseudo scientifiques aujourd’hui démenties – jusqu’aux sels de bains ou à la flakka (en réalité de la MDPV et de l’alpha PVP) actuellement accusés aux USA de «rendre cannibale» (là aussi sans aucune preuve valable, voir notre article publié dans ASUD journal juste ici), les drogues sont régulièrement la cible de paniques morales. Si régulièrement que pour ceux qui s’y intéressent ça finit par devenir lassant…
Voir même carrément agaçant quand ce sont ceux justement qui en font les frais qui participent à la psychose… Ainsi on a un peu mal aux yeux quand on lit la lettre ouverte d’un collectif de professionnels de la nuit aux ministres de l’intérieur et de la santé qui demande carrément la fouille du public par des agents agréés par le ministère de l’intérieur ! Une dose moyenne de GBL fait à peine plus d’1 mL et se consomme sans autre préparation que d’être déposée dans une boisson… Autant dire que pour empêcher le public d’en consommer c’est la fouille intégrale et systématique de tout le public qu’il faudrait mettre en place. Est-ce vraiment ce qu’imagine ce collectif ? En plus de ne servir à rien (si ce n’est peut-être à «couvrir» les organisateurs), ce type d’actions participe à faire virer l’ambiance à la psychose ce qui n’est utile pour personne. Les attaques en règle contre les milieux alternatifs nous restent aussi en travers de la gorge («nos établissements sont des ilots dans la lutte contre la drogue, des phares dans la nuit […] ce qui n’est pas le cas des soirées privées et lieux alternatifs urbains tiers lieux où se développent des pratiques permissives»)…
Il est essentiel que les organisateurs et le public se mobilisent pour lutter contre les risques liés à ce produit, on a vu l’efficacité de ce type de mobilisation lorsqu’en 2008, là aussi suite à plusieurs incidents et fermetures de salles, le milieu gay a décidé de prendre le problème lié au GBL à bras le corps et qu’en quelques mois les incidents ont spectaculairement diminués.
Cependant ce n’est pas en tombant nous-même dans la psychose qu’on pourra faire évoluer les choses et plutôt que d’appeler de grandes mesures à l’efficacité pour le moins discutable : une campagne de prévention grand public, une table ronde sur le GBL, de l’analyse de drogues (très bonne idée mais pas adapté pour le GBL) et un guichet unique de déclarations, il existe des actions simples, concrètes et faciles à mettre en œuvre. Et de ce côté-là les grands phares dans la nuit que sont ces établissements pourraient se tourner du côté des organisateurs « alternatifs » (Le Péripate, le syndicat Socle qui regroupe une vingtaine d’organisateurs…) qui nous ont sollicités il y a déjà plusieurs mois sans tambour ni trompette afin de développer des formations pour leurs équipes sur la gestion des risques liés au GBL et pour réfléchir aux moyens concrets d’éviter les incidents. Ne plus laisser trainer de verres ou de bouteilles abandonnés, former ses équipes, faire systématiquement appel à des associations de RDR et tenter de s’autonomiser sur cet aspect (maraudes régulières réalisées par des bénévoles formés)… autant d’idées simples et efficaces qui limitent les incidents. Bref on s’abstiendra de rappeler que pour l’instant tous les fameux cas de comas médiatisés ont eu lieu dans ces «phares dans la nuit» car nul n’est à l’abri d’un incident et car le but n’est pas de se tirer dans les pattes mais d’avancer ensemble pour réduire les risques et éviter les incidents qui font virer la fête au cauchemar (cf.: Violences sexuelles, surdoses, accidents et décès, le côté obscur de la fête)
Bref ça ne veut pas dire que de notre côté nous ne nous inquiétons pas aussi de voir la consommation de GBL se diffuser dans des milieux où les gens ne connaissent pas ce produit. A vrai dire ça fait même depuis 2009 qu’on surveille attentivement ce produit qu’on croise régulièrement sur les événements où nous intervenons sans qu’il ne pose de problèmes majeurs mais dont on sait qu’il possède plusieurs caractéristiques dangereuses :
- Un gros risque de dépression respiratoire (potentiellement mortel) en cas de surdosage ou d’association avec l’alcool.
- La dépendance physique qu’il peut entraîner (d’autant qu’il est impossible à acheter en petite quantité, les gens se retrouvent donc avec plusieurs centaines de doses à la maison, de quoi vriller facilement)
- Et surtout la méconnaissance des participants aux soirées techno et free parties de ce produit qui longtemps est resté cantonné au milieu gay.
Mais n’est-il pas possible de parler de ce produit et des risques qu’il induit sans tomber dans la psychose ?
Yeeeessssss
Et attention à l effet « je vend du papier «
Qui maximise tout ces effets de paniques morales
Voir la tentative avortée avec la coke
« Surdosee « qui nous ramene BFM a ASUD
Le tout dans un contexte Opioides crisis
C’est pas hyper juste de faire un papier et un même article sur le GHB et le GBL car ce sont de drogue complètement différente et dans leur manière d’agir d’une montre montre-moi un progressivement alors que l’autre monte de manière fulgurante et descendent toutes les deux de la même manière.
Salut,
Merci pour cette remarque. Effectivement dans notre flyer Flyer GHB / GBL nous précisons que le GBL est transformé par le corps en GHB, la montée est effectivement plus longue surtout lors des premières prises car le corps n’a pas encore fabriqué l’enzyme qui permet de transformer le GBL et GHB. En revanche attention aux prises suivantes car la montée est bien plus rapide car l’enzyme est déjà présente.