Suisse : La rave-party, espèce en voie d’extinction

Dernière mise à jour le 18/07/2016

Les grands rassemblements techno disparaissent en Suisse. Surtout à Genève…

Source : http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/culture/detail_culture/(contenu)/181077
Date: 12/01/2008

«Je n’ai jamais vu pire!». Léonard, 26 ans, raver de longue date, est
encore scandalisé par la soirée techno du Nouvel-An qu’il a passé à
Beaulieu. «Le son était mauvais et la décoration absente, mis à part
deux ou trois guirlandes». Bagarres, interventions musclées de la
police, vols, organisation jugée déplorable: les noctambules sont
repartis excédés.

Pour
de nombreux adeptes, ce fiasco ne fait que confirmer la dégradation des
raves-party en Suisse. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: alors que plus
d’une dizaine de raves par an étaient organisées à la fin des années
90, il n’en subsiste aujourd’hui que trois par année à Zurich et Bâle.
Et à Genève? Plus rien.

Qui plus est, les seules
manifestations ayant survécu sont bien souvent boudées par les adeptes,
qui dénoncent leur qualité de plus en plus médiocre. «Les salles sont
petites, il n’y a plus d’effort mis sur le visuel, les lumières ou le
son. On est obligé de se délocaliser en Hollande, seul pays où des
raves aussi bondées qu’un concert des Rolling Stones sont organisées!»,
déplore Marie, Genevoise de 23 ans, dont la première soirée remonte à
1997.

Même les infrastructures s’avèrent parfois
insuffisantes. «Lors la dernière rave qui a eu lieu à Dietlikon il y a
trois ans, il n’y avait que deux toilettes pour plusieurs milliers de
filles!», raconte Julie, 25 ans.

Du coup, l’engouement tel qu’il
pouvait exister il y a dix ans s’est peu à peu effondré. «Avant, le
soir d’une rave, les wagons étaient bondés de jeunes. Aujourd’hui, les
trains sont vides. On se déplace à quatre ou cinq, pas plus», regrette
Jennifer, 26 ans.

Passé de mode

A
Genève, la dernière rave a eu lieu en 2001 à Palexpo. «Il n’y a plus le
public pour ces grands rassemblements, ni les salles appropriées pour
les y accueillir», estime Christian Kupferschmid, patron de la Lake
Parade. «Les deux raves organisées à Palexpo début 2000 ont coûté cher
et n’étaient pas remplies. Si on créait à nouveau un grand événement
techno, on n’arriverait pas à réunir plus de 2000 personnes!»

Alvaro
Arias, DJ et organisateur des raves de Palexpo, estime que la faute
revient à «la mentalité genevoise»: «Alors qu’ils payent quatre-vingts
francs l’entrée pour une fête à Zurich, les Genevois ne veulent pas
mettre ce prix lorsqu’ils sont chez eux.»

Selon la plupart des promoteurs suisses de ce type
de soirées, plusieurs facteurs culturels expliquent cette dégringolade.
A commencer par l’évolution des goûts musicaux, désormais plus
éclectiques. «Aujourd’hui, les jeunes écoutent autant de la musique
électronique que du hip-hop, alors que dans les années 90 les deux
styles étaient très démarqués», explique Arnold Meyer, organisateur d’Energy, rave
qui a lieu chaque année après la Street Parade de Zurich. Aujourd’hui,
la mode est donc moins à l’esprit «techno» pur tel qu’il pouvait
exister il y a dix ans. Beaucoup d’adeptes sont passés à autre chose,
préférant varier les styles.

La Lake Parade reflète bien ce changement. «A la
base très tournée vers la techno, la manifestation genevoise est
devenue populaire», explique Christian Kupferschmid. Effectivement, les
camions de la parade sont aujourd’hui également dédiés à la disco, à la
musique latino ou au hip-hop.

Aucun avenir

Dernier point, qui
nous rappelle que le temps passe aussi pour les fêtards: «Les ravers
ont vieilli», ajoute Arnold Meyer. «Les clubs et les festivals ont pris
le relais dans leurs loisirs.»

Et à l’avenir? Selon les organisateurs, aucune
chance que le mouvement rave ne renaisse. Le marché n’est plus là et la
plupart des organisations ont mis la clé sous le paillasson. Arnold
Meyer de conclure: «Avec la baisse de la demande, beaucoup de
promoteurs ont fait un fiasco et ont bien vite décidé de tout arrêter.
Désormais, les petits événements continueront d’exister, avec seulement
de temps en temps, une rave-party.»

3 réflexions au sujet de “Suisse : La rave-party, espèce en voie d’extinction”

  1. Sauf que les free party ça n’a rien à voir avec les RAVES des année 90 et ce ne sont plus des RAVERS mais des teufeurs surtout à ne pas confondre merci!!!!!!!

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