Impossible d’éradiquer le dopage des sportifs

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Et si le dopage le dopage était légale…
Source : Revue de presse de la MILDT du 07/06/2006

LE MONDE qui signale que des chercheurs suisses plaident pour la légalisation du dopage »,
publie, au bas du précédent article, une interview de Bengt Kaiser et
Alexandre Mauron, professeurs à la faculté de médecine de l’université
de Genève, ainsi que d’Andy Mian, maître de conférence à l’université
de Paisley (Royaume Uni).
Indiquant qu’ils souhaitent «  discuter de l’alternative d’une légalisation du dopage sous contrôle médical  », les chercheurs disent s’inquiéter de l’évolution de «  la guerre antidopage »,
sachant qu’il ne sera jamais possible de l’éradiquer complètement dans
le sport d’élite. Précisant que dans les activités sportives du grand
public le dopage est aussi en augmentation, les chercheurs estiment
qu’en poussant le dopage dans la clandestinité «  la croisade antidopage induit des pratiques dangereuses » (produits d’origine douteuse, partage de seringues). Selon eux, « en terme de santé publique la guerre antidopage pourrait bien être un non sens ».
Interrogés sur le danger que représente le dopage pour la santé, les
universitaires répondent que faire du sport d’élite est également
dangereux pour la santé et « qu’un médecin de sport devrait être
libre dans ses choix thérapeutiques afin de minimiser l’impact sur la
santé de la pratique du sport de haut niveau
 ». Evoquant
l’argument de l’inégalité des chances, ils objectent qu’il paraît
illogique d’interdire le recours à des produits en tolérant d’autres
facteurs tels que les prédispositions génétiques ou l’accès aux
technologies. Concernant les autorisations à usage thérapeutique (AUT)
qu’ils jugent « compliquées et coûteuses », ils estiment qu’il
serait préférable d’investir cet argent dans des campagnes de
prévention notamment auprès du grand public. Les chercheurs jugent
toutefois évident que certains produits comme la cocaïne ne devraient
jamais être utilisés car le danger lié à sa consommation est beaucoup
trop grand, alors que pour beaucoup d’autres produits interdits « on ignore si leur utilisation sous contrôle médical présente des dangers » quand un «  un suivi médical et scientifique des athlètes permettrait de développer un savoir et une épidémiologie basés sur des preuves  ».
Soulignant que pour l’instant un tel changement paraît impossible vu
l’envergure du mouvement antidopage, ils affirment que la pratique du
dopage continuera avec une augmentation des problèmes de santé liés à
un abus de substances en général dans la population. Les chercheurs
indiquent que leur souhait est que leur modèle « permette de
démythifier le dopage à travers une description scientifique des effets
sur la performance et la santé des produits dits dopants
 » mais aussi qu’une « approche
pragmatique de prévention en santé publique permette de limiter les
dangers liés à l’accès toujours plus facile aux produits
pharmaceutiques résultant de l’avancement des connaissances biomédicales
 ». Et de conclure que la légalisation du dopage n’entraînerait « pas
davantage de morts ou de maladies (…) mais potentiellement une baisse
globale des effets sur la santé de l’abus des substances en général
dans toute la population
 ».

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