Analyses au 11 avril 2008 : Coke, Cannabis et 2-cb

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Actuellement 3 produits font l’objet d’une information publique suite à leurs analyses début 2008 :

  • Des taz marrons portant un logo en forme d’étoile contiennent du 2-CB. Ci-desous le recto puis le verso du comprimé.
  • Toujours de la beuh coupée aux microbille de verre comme depuis 2 ans à présent
  • De la coke coupée à la phénacétine, un produit anti-douleur toxique pour les reins et cancérigène.

Comprimé au 2-CB

Les cachets analysés contenait environ 10mg de 2-CB. Il s’agit d’un hallucinogène de synthèse à ne pas prendre pour du MDMA. Pour plus d’information consultez notre page sur ce produit.

Herbe coupée au verre 

Cette information est une redite des alertes similaires depuis 1 an et demi. Elle est consultable sur cette page.

Cocaïne coupée à la phénacétine

Depuis
le début des années 2000, la phénacétine
est de plus en plus fréquemment retrouvée dans les
poudres de cocaïne. Cette molécule, précurseur du
paracétamol, a été commercialisée en
France jusqu’en 1994 pour ses propriétés antalgiques (anti-douleur) et
antipyrétiques (anti-fièvre). Elle a été retirée du
marché en raison de sa néphrotoxicité et de son
potentiel carcinogène.

Circulation

La
consommation de cocaïne a concerné, en 2005, 200.000
personnes parmi les 15-39 ans.

Selon
les données de l’Observatoire français des drogues et
des toxicomanies (OFDT). de l’Office Central de Répression du
Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) et des laboratoires
des douanes, 20 à 50 % des échantillons de cocaïne
analysés en 2006 étaient coupés par de la
phénacétine. Les teneurs en phénacétine
étaient en général comprises entre 20 et 30%
(maximum 50%).

Caractéristiques

La
phénacétine se présente sous la forme d’une fine
poudre blanche, sans odeur et ayant un léger goût amer.
Ces caractéristiques sont similaires à celles de la
cocaïne. Il ne semble exister aucun moyen simple, pour les
usagers, de distinguer de la cocaïne coupée de
phénacétine d’une poudre non coupée.

Dans
l’enquête conduite en 2006 par l’OFDT sur la cocaïne, la
majorité des usagers interrogés ignorait la présence
de phénacétine dans la cocaïne consommée.
Certains parlaient de poudre de « mauvaise qualité ».

Données
cliniques et toxicité

Toxicité
aiguë

    Les
    symptômes marquant un surdosage de phénacétine
    sont les suivants :

    • Cyanose
      secondaire à la formation de méthémoglobine

    • Anémie
      fonctionnelle pouvant être à l’origine de crises
      d’angor, voire d’un collapsus cardiovasculaire

    • Dépression
      respiratoire ;

    • Boutons et hyperthermie ;

    • Atteinte
      centrale se manifestant par une prostration ou un état
      hallucinatoire qui précède le coma ;

    • Atteinte
      cellulaire du foie possible.

Toxicité
chronique

La
toxicité chronique se manifeste principalement par une insuffisance rénale. Les
premiers symptômes de cette néphropathie apparaissent
après une prise quotidienne de 1g de phénacétine
par jour (par voie orale) pendant 3 ans.

La
phénacétine est classée comme «
potentiellement carcinogène » pour l’homme et ce,
quelle que soit la dose consommée.

Ces
données concernent la toxicité de la phénacétine
administrée par voie orale. Sa toxicité par voie nasale
ou injectable, de même que la toxicité de l’association
phénacétine / cocaïne (ou d’autres substances dans
le cas des poly-consommateurs), n’ont pas été
spécifiquement explorées.

Données
cliniques

A
ce jour, aucun décès ou intoxication grave après
consommation de poudre de cocaïne coupée à la
phénacétine n’a été attribué
directement à la phénacétine.

Une
explication pourrait être que les doses absorbées
n’atteignent pas le seuil de toxicité aiguë. Il peut
aussi s’agir du fait que cette intoxication n’est pas évoquée
par les cliniciens ou non reconnue en raison de signes cliniques
atypiques liés à la concomitance des deux toxiques.

Conduite
à tenir

Les
symptômes signalés ci-dessus doivent conduire à
interroger le malade ou son entourage, sur une éventuelle
consommation de cocaïne. Ils inciteront à faire
rechercher la phénacétine, produit de coupe de la
cocaïne, par un laboratoire d’analyse toxicologique. Si de la
poudre non utilisée reste disponible, son analyse
toxicologique est nécessaire pour le diagnostic étiologique.

Le
traitement sera symptomatique devant les différents symptômes
ou syndromes (insuffisance rénale aiguë ou chronique ;
dépression respiratoire ; cytolyse hépatique ; coma :
hyperthermie ; anémie anémie hémolytique). En
cas de méthémoglobinémie évoquée
devant un patient cyanosé et confirmée par
spectrophotométrie, un traitement hospitalier intraveineux de
bleu de méthylène peut être prescrit, selon la
symptomatologie.

Conclusion

En
conséquence, compte tenu de l’importance de la consommation de
cocaïne en France, de la proportion (ou quantité) élevée
de phénacétine dans les échantillons analysés,
de sa toxicité importante et des risques sanitaires
supplémentaires que sa présence fait courir. il est
recommandé d’être vigilants sur les possibles conséquences
à court et long terme de l’absorption de cocaïne coupée
avec de la phénacétine.

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