L’Iran expérimente des distributeurs de seringues pour toxicomanes…

Dernière mise à jour le 26/07/2016

En Iran, seringues gratuites pour les injecteurs mais peine de mort pour les dealers…

Source : AFP
Date : 16.04.08 | 14h24

Des distributeurs de seringues pour toxicomanes vont être installés à Téhéran dans le cadre d’une expérience visant à réduire la transmission des virus du sida et de l’hépatite, a rapporté l’agence Fars. Cinq distributeurs seront installés dans des centres de soins pour toxicomanes de la capitale afin que "des préservatifs, seringues, bandages et pansements soient disponibles en insérant une pièce de monnaie", a dit le vice-directeur de l’agence de lutte contre les stupéfiants, Mohammad Reza Jahani. Les distributeurs, qui fonctionnent avec des pièces de 500 rials (environ 3 centimes d’euros), sont de fabrication iranienne. "Les distributeurs vont être utilisés pendant une période d’essai de trois mois, et si c’est un succès ils seront installés dans d’autres centres de soins", a-t-il expliqué, "afin de protéger (les toxicomanes) contre le sida et l’hépatite". M. Jahani avait indiqué l’an dernier que l’Iran comptait 250.000 utilisateurs d’héroïne par injection. Les autorités estiment que le pays compte environ deux millions d’utilisateurs réguliers de drogues, pour une population de 70 millions. L’Iran, voisin de l’Afghanistan et du Pakistan, est une des principales voies d’exportation des productions d’opium, héroïne et cannabis vers les marchés occidentaux. Le pays est aussi touché par le fléau des drogues de synthèse, comme les amphétamines, produites sur place. L’Iran a essayé de changer son approche du traitement de la toxicomanie en considérant les toxicomanes comme des "criminels ayant besoin de traitement", plutôt que d’un séjour en prison.

Pendaisons d’un violeur et de deux trafiquants de drogue

Un homme reconnu coupable du viol d’un jeune garçon et deux autres de trafic de drogue ont été pendus dans la ville iranienne d’Ispahan (centre), selon la presse mercredi. Gholam R., 48 ans, a été exécuté mardi pour le viol d’un garçon de dix ans en 2006, selon le journal Teheran Emrouz. Deux autres, identifiés par leurs seuls prénoms Esmaïl et Rassoul, ont été pendus pour trafic de drogue et détention d’armes. Ces pendaisons portent à au moins 60 le nombre d’exécutions en Iran depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP établi à partir d’informations de presse. Les autorités ont lancé l’an dernier une campagne pour améliorer "la sécurité de la société", qui s’est traduite entre autres par une forte augmentation du nombre de peines capitales. Au total, 317 personnes ont été exécutées en 2007, contre 177 en 2006, selon Amnesty international. Le meurtre, le viol, l’attaque à main armée, le trafic de drogue ou encore l’adultère sont passibles de la peine de mort en République islamique.

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