Smash Repression : le mouvement italien de résistance aux lois anti-freeparty

Dernière mise à jour le 22/05/2024

Naples 11-12/02/2023

La Coordination Nationale des Sons (CNS), le Fonds de Soutien Juridique des Sons (FSJS), Techno+ et Freeform étaient présents à Naples lors de l’assemblée nationale des 11 et 12 février dernier. Organisée par Smash Repression à l’initiative des collectifs italiens en lutte contre le décret anti-rave et la répression que subissent les cultures alternatives, l’assemblée réunissait des collectifs et des personnes venues de toute l’Italie et impliquées dans l’organisation de free parties ou dans la vie des squats de grandes villes du pays.

Pour rappel, depuis Novembre 2022, organiser et participer à une rave party est devenu un délit spécifique en Italie, défini par l’article 633-bis (ancien 434-bis) du Code Pénal.

Le nouveau gouvernement de centre-droit a adopté un décret-loi sanctionnant les rassemblements sauvages de plus de 50 personnes, caractérisés comme une « Invasion de terrains ou de bâtiments, dangereuse pour l’ordre public, la sécurité publique ou la santé publique ». La peine peut aller de trois à six ans de prison pour les organisateurs, de 1 à 4 ans pour les personnes participantes, et l’amende de 1 000 à 10 000 €. La sanction est en outre assortie de la confiscation du matériel. 

Pour couronner le tout, les orgas sont, de plus, soumis aux conditions de surveillance et de détention extrêmes telles que définies par l’article 41bis qui est normalement fait pour les mafieux et les terroristes.

C’est dans ce climat politique hostile que nos camarades italiens se sont réunis, sur deux jours et dans deux squats napolitains différents, afin d’échanger sur les thèmes suivants :

  • Réduction des risques
  • Intersectionnalité, luttes féministes et consentement
  • Convergences des luttes
  • Organisation et méthodes de communication internes et externes pour résister contre la répression      
  • Défendre les free parties en Italie
  • Soutien des organisations françaises

Ce furent pour nous deux jours très enrichissants qui nous ont montré à la fois la richesse, la force et la solidarité de la culture alternative en Italie, mais aussi la jeunesse de la lutte contre ces lois spécifiques contre les free parties. Si elles ont été votées en décembre et ne sont pas encore rentrées en application, la répression s’est fortement intensifiée depuis l’élection du gouvernement d’extrême-droite de Giorgia Meloni en septembre dernier .

C’est sous la force et dans l’urgence que les collectifs italiens doivent s’organiser et lutter pour éviter la disparition de leur culture. Cette loi présente un risque mortel pour les free parties mais aussi pour la vie culturelle et festive dans les squats qui pourrait aussi tomber sous le coup de la loi.  

Lors de ces échanges, nous avons lu la déclaration commune de soutien aux collectifs italiens écrite par nos organisations et pu projeter le documentaire « Un pied chéper, un pied sur terre » de l’association Techno+.

Nous avons partagé notre expérience en termes d’organisation et de soutien juridique à l’échelle nationale. Nous avons aussi informé nos frères et sœurs italiens que le soutien s’organisait déjà en France et que des actions fortes étaient déjà en cours de préparation. Elles prendront différentes formes, notamment par la collecte de fonds afin de les aider à entreprendre des actions juridiques contre cette loi injuste et pour défendre juridiquement les premières victimes de la répression. 

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