NOUVEL AN : TECHNO+ SE FAIT VOLER UN GROUPE ÉLECTROGÈNE PAR LA POLICE

Dernière mise à jour le 22/05/2024 <!– by Techno+ –>

Techno+ est une association de santé communautaire qui intervient dans le milieu festif depuis 28 ans. Ses actions sont reconnues par différents organismes d’État (Ministère de la Jeunesse et des Sports, MILDECA, Ministère de la Santé, Direction Générale de la Santé, etc) ainsi que par certaines collectivités territoriales (Agences Régionales de Santé, Mairie de Paris, etc), en plus de certains organismes (Fond de Lutte Contre les Addictions).

L’équipe de Techno+ Île-de-France intervenait dans le cadre de ses missions lors d’une soirée organisée pour le Nouvel An 2023. L’équipe a mis en place  un stand, un chillout et un dispositif d’analyse de produits.

Dans les alentours de minuit et demi, une brigade de la Police Nationale de Vitry-sur-Seine arrive sur le site. Les volontaires présent.e.s vont se présenter au commissaire de police avec leurs pièces d’identité et un numéro de téléphone pour pouvoir être contactés. Bien que les médiateurs aient déjà donné leur identité et que Techno+ n’ait rien à avoir avec ledit organisateur, le commissaire insiste auprès de Techno+ pour avoir la carte d’identité l’orga.

Stand et chill out

Les policiers leur précisent qu’un autre collectif avait tenté de s’installer sur ce même site quelques heures auparavant, mais finissent tout de même par partir en souhaitant une bonne soirée aux volontaires et aux médiateurs. 

Vers 2h du matin, 16 camions de Gendarmerie Mobile arrivent sur site, en appui de la brigade de police nationale. Les gendarmes mobiles encerclent l’entrepôt qui rassemble moins de 200 fêtards. Cette mobilisation nous semble démesurée pour une si petite fête. Le commissaire nous explique qu’il n’y aura pas d’utilisation de la violence, même si leur présence armée à un si grand nombre à une heure tardive de la nuit peut déjà être perçue comme violente par le public. Il ajoute qu’il n’est plus l’heure de négocier puisque aucun organisateur ne s’est désigné et qu’il est maintenant temps pour tout le monde de quitter les lieux. 

Une ligne de gendarmes passe derrière l’entrepôt en direction du dancefloor afin de saisir le matériel sonore, tandis qu’une autre se positionne au niveau de notre groupe électrogène (permettant d’alimenter notre dispositif) le débranche et… le renverse. Alors que nous tentons de discuter avec les gendarmes pour le remettre droit, 2 gendarmes s’en approchent et partent avec. 

Nous allons immédiatement retrouver le commissaire en expliquant que le  matériel appartient à l’association. Le commissaire nous répondra “Votre matériel a servi à l’organisation de la soirée, si vous voulez le récupérer, vous n’avez qu’à écrire au substitut du procureur.” tout en ajoutant avoir bien compris que Techno+ n’était pas l’organisateur de la soirée. 

Nous demandons alors un procès verbal ou un récépissé attestant de la saisie du matériel, afin d’avoir un suivi de la saisie, requête à laquelle il essuya un refus catégorique. Après avoir rangé dans le noir tout le matériel d’intervention entourés de gendarmes nous encerclant de plus en plus près, notre équipe finit par sortir du site en camion avec tout notre matériel chargé à l’exception du générateur… Du côté des orgas, la quasi-totalité de leur matériel a été saisi.

NB : Le groupe en question était un prêt d’un volontaire qui n’était pas présent ce soir-là, le groupe principal de Techno+ étant déjà utilisé pour une autre intervention dans le Maine-et-Loire, nous avons évidemment établi un contrat de prêt à titre gracieux entre ce volontaire et l’association.

Quelques jours plus tard, un bénévole présent ce soir-là ainsi que notre Présidente se rendent au commissariat de Vitry-Sur-Seine avec les papiers de l’association ainsi que le contrat de prêt, afin de tenter de réclamer ledit groupe. 

Arrivés au commissariat, ils feront face à un mur. Le personnel de l’accueil ayant reçu pour ordre de ne rien dire, ils repartiront avec comme seule information qu’une enquête est en cours et que des auditions auront lieu. Impossible de récupérer la moindre information quant au dossier en cours, ni même quelconque information attestant du fait que le groupe électrogène soit bien arrivé jusqu’aux locaux de la police.

Pour résumer, nous pouvons témoigner d’une saisie de matériel d’une association mandatée pour intervenir sur des fêtes techno légales et illégales, financée par l’État, et protégée par des décrets (voir article L3411-8 du Code de la Santé Publique), matériel lui-même prêté donc normalement protégé de la confiscation (article article 131-21 du Code pénal). 

Cet événement n’est pas sans rappeler la saisie de notre camion qui s’était déroulée en Janvier 2021 à la suite de la manifestation “Manifestation de Soutien à la Maskarade”. Une volontaire avait été priée de se rendre au commissariat du 13ème arrondissement avec le camion chargé du matériel d’intervention. Ils souhaitaient l’interroger malgré la présentation des documents officiels de l’association témoignant de la légalité de l’action. Le véhicule a finalement été rendu à l’association la semaine d’après faisant uniquement perdre du temps et de l’énergie aux volontaires ainsi qu’aux policiers chargés de la saisie, qui ont finalement reconnu le caractère légal de l’intervention. 

À ce jour, le 17 janvier 2023, aucune audition ni relance de la part de la police n’ont été effectuées, nous laissant dans le flou le plus total quant à cette affaire.

La répression abusive des free-parties dure depuis bientôt 30 ans, et les associations de RDR ne sont pas exemptées.

Nous demandons l’arrêt de la répression du mouvement free-party, l’ouverture d’un réel dialogue entre acteurs de la sphère politique et ceux de la fête libre, ainsi que la restitution de notre matériel dans les plus brefs délais afin de mener à bien nos actions.

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