BZP : Nouvelle drogue placée sous contrôle dans l’ensemble de l’UE et interdite Nouvelle-Zélande

Dernière mise à jour le 26/07/2016

BZP : un nouveau stupéfiant officiel en Europe et en Nouvelle-Zélande…

Source : http://www.emcdda.europa.eu/attachements.cfm/att_49695_FR_BZPDecision2008FinalFR.pdf
Date : 03/03/2008

L’Europe
a aujourd’hui répondu aux préoccupations concernant la consommation de
la drogue stimulante appelée BZP, en la soumettant à des «mesures de
contrôle et des dispositions pénales» dans tous les États membres de
l’UE. La décision par le Conseil de l’UE (1)
a été adoptée aujourd’hui au stade final d’une procédure en trois
étapes mise au point pour répondre à de nouvelles drogues psychoactives
potentiellement dangereuses dans l’UE (2).

La décision du
Conseil repose sur les constatations d’un rapport formel d’évaluation
des risques de la BZP, rédigé en 2007 par le comité scientifique de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), avec la participation d’experts de la Commission européenne, d’Europol et de l’Agence européenne des médicaments (EMEA) (3).
Présenté à la Commission européenne et au Conseil de l’UE le 31 mai
2007, le rapport examinait les risques sanitaires et sociaux de cette
drogue, ainsi que les données concernant le trafic international et la
criminalité organisée.

La décision du
Conseil stipule: «étant donné qu’elle présente des propriétés
stimulantes et un risque pour la santé et qu’elle est dépourvue
d’avantages médicaux, et pour respecter le principe de précaution, il
convient de contrôler la BZP», tout en adaptant les mesures de contrôle
aux «risques relativement peu élevés que comporte cette substance».

Par conséquent, il
est demandé aux États membres de l’UE de prendre, dans un délai d’un
an, les mesures nécessaires pour soumettre la BZP à: «des mesures de
contrôle, proportionnées aux risques que présente cette substance» et
aux «sanctions pénales» prévues à leurs lois nationales (à leur tour
conformes aux conventions des Nations unies sur les drogues). Huit
États membres de l’UE (la Belgique, le Danemark, l’Estonie, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, Malte et la Suède) contrôlent déjà la BZP aux termes des lois sur le contrôle des drogues ou autres lois équivalentes. Deux États membres (l’Espagne et les Pays-Bas) la réglementent dans le cadre de leurs lois liées aux médicaments.

La BZP
(1-benzylpipérazine) est une drogue psychoactive qui appartient au
groupe des dérivés de pipérazine (qui comprend des substances telles
que la mCPP et la TFMPP). À l’instar des amphétamines et des
méthamphétamines, la BZP est un stimulant du système nerveux central.
Ses consommateurs signalent des effets semblables à ceux de ces
substances, bien que la BZP soit moins puissante (environ 10% de la
puissance de la D-amphétamine). Tandis que la pipérazine est largement
utilisée depuis de nombreuses années comme vermifuge pour animaux, la
BZP n’a jamais été employée à une telle fin.

Les risques
sanitaires ou les effets secondaires signalés par les consommateurs de
BZP sont, entre autres: vomissements, maux de tête, douleurs
abdominales/nausée, angoisse, insomnie, sautes d’humeur et confusion;
certains symptômes pouvant durer jusqu’à 24 heures. Les rapports
cliniques de patients consommateurs de BZP suggèrent des liens entre la
consommation de la drogue et des crises grand mal, bien que cette
constatation repose sur un très petit nombre de cas. De la BZP a été
trouvée dans quelques prélèvements post-mortem, mais le rôle de la
drogue dans les décès n’est pas connu car d’autres substances ou
circonstances interviennent également.

La BZP a été
signalée pour la première fois à l’OEDT et à Europol par le biais du
système d’alerte rapide pour les nouvelles drogues en 1999, mais une
hausse du nombre de signalisations de la BZP aux agences a été
constatée fin 2006. Au cours des deux dernières années, des produits
contenant de la BZP ont fait l’objet d’une commercialisation agressive
par divers détaillants et sites internet, en tant que produits
euphorisants «naturels» ou «à base de plantes», ainsi que comme
alternatives légales à l’ecstasy («Legal E», «Legal X») (4), induisant
les consommateurs potentiels en erreur quant à la sécurité de la
drogue. Un grand nombre de comprimés et capsules de BZP contiennent de
la TFMPP; la combinaison des deux substances imitant certains effets de
l’ecstasy.

À ce jour, 15 États membres de l’UE et la Norvège, non membre, ont signalé à Europol et/ou à l’OEDT des saisies de BZP sous forme de poudre, de capsules ou de comprimés, variant de petites saisies (Belgique et Grèce) à jusqu’ 64 900 comprimés (Royaume-Uni).

Le rapport
d’évaluation des risques révèle peu d’informations sur la synthèse, le
traitement ou la distribution à grande échelle de la BZP, ou sur le
rôle de la criminalité organisée dans ces processus. Cela peut être
expliqué par l’absence de contrôles dans certains pays, qui élimine la
nécessité d’une production illicite étant donné que la drogue est
disponible auprès de détaillants de substances chimiques.

La BZP ne possède
aucune valeur médicale établie ou reconnue, et il n’existe pas de
médicaments autorisés contenant la substance dans l’UE. La décision
prise aujourd’hui par le Conseil stipule que placer la drogue sous
contrôle dans les États membres de l’UE pourrait aider à éviter des
problèmes d’application des lois et de coopération judiciaire à
l’échelle internationale. La BZP ne fait pas actuellement l’objet d’une
évaluation par le système de contrôle des drogues des Nations unies.

Drogue – La Nouvelle-Zélande interdit les "party pills"

Source : Reuters
Date :14.03.08

Les noctambules néo-zélandais se sont rués vendredi sur les stocks de "party pills" au lendemain de l’annonce de la prochaine interdiction de ces pilules euphorisantes. Le parlement a voté jeudi le classement
comme stupéfiant de l’ingrédient actif de ces pilules, le benzylpipérazine (BZP). Il a donné jusqu’au 1er avril aux distributeurs pour écouler leurs stocks. Les défenseurs de cette "drogue légale", surnommée Frenzy ou D-lite, font valoir qu’elle ne provoque pas d’accoutumance et éloigne ses utilisateurs de produits comme l’alcool ou le tabac. Des professionnels de la santé ont cependant noté plusieurs cas de coma après des mélanges pilules-alcool. D’un coût d’une trentaine de dollars les quatre, les pilules sont en vente libre dans les commerces de proximité ou les stations-service. Selon la loi votée jeudi, tout utilisateur risquera des amendes et jusqu’à trois mois de prison à l’expiration d’un délai de grâce au 1er octobre.

Notes:
(1) Décision du Conseil adoptée formellement lors de la réunion du Conseil environnement le 3.3.2008 à Bruxelles.
Cote Document
6603/08: Proposition de décision du Conseil définissant la
1-benzylpipérazine (BZP) comme nouvelle drogue de synthèse qui doit
être soumise à des mesures de contrôle et à des dispositions pénales.

http://register.consilium.europa.eu/servlet/driver?lang=FR&typ=Advanced&cmsid=639&ff_COTE_DOCUMENT=6603%2F0
8&ff_COTE_DOSSIER_INST=&ff_TITRE=&ff_FT_TEXT=&ff_SOUS_COTE_MATIERE=&dd_DATE_DOCUMENT=&dd_DA
TE_REUNION=&dd_FT_DATE=&fc=REGAISFR&srm=25&md=100&ssf=&rc=1&nr=1&page=Detail

Note point "I/A"— http://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/08/st06/st06603.fr08.pdf

Cote Document
6573/08: Décision du Conseil définissant la 1-benzylpipérazine (BZP)
comme nouvelle substance psychoactive qui doit être soumise à des
mesures de contrôle et à des dispositions pénales.

http://register.consilium.europa.eu/servlet/driver?lang=FR&typ=Advanced&cmsid=639&ff_COTE_DOCUMENT=6573%2F0
8&ff_COTE_DOSSIER_INST=&ff_TITRE=&ff_FT_TEXT=&ff_SOUS_COTE_MATIERE=&dd_DATE_DOCUMENT=&dd_DA
TE_REUNION=&dd_FT_DATE=&fc=REGAISFR&srm=25&md=100&ssf=&rc=1&nr=1&page=Detail

(2)Décision du Conseil
2005/387/JAI du 10 mai 2005 relative à l’échange d’informations, à
l’évaluation des risques et au contrôle des nouvelles substances
psychoactives [Journal officiel L 127, 20.5.2005]. Voir également la brochure de deux pages décrivant la procédure à l’adresse http://www.emcdda.europa.eu/?nnodeID=17869 (en anglais).

(3)Voir le communiqué de presse de l’OEDT n°3/2007 à l’adresse http://www.emcdda.europa.eu/?nnodeID=875 et le rapport d’évaluation des risques à l’adresse http://www.emcdda.europa.eu/?nnodeid=1346 (en anglais).

(4)Des produits
contenant de la BZP ont été vendus sous divers noms de marque, dont:
Pep pills (Pep original, Pep X, Pep twisted, Pep love); Funk pills
(Flying Angel, Twisted), JAX; Red Eye Frog (Californian Sunrise,
Strawberry Fields) Triple X (XXX), Efx.

Laisser un commentaire