Chasse aux Ravers à Paris : des dizaines de blessé-es lors d’une Fête de la Musique Libre

Dernière mise à jour le 18/07/2016

Communiqué de presse du dimanche 21 juin 2009

Ce samedi 20 juin 2009, une quinzaine de chars sonorisés et plusieurs milliers de Ravers ont défilé dans une ambiance festive à l’occasion d’une « Free Parade », manifestation en faveur des valeurs d’autonomie, de partage, de gratuité et de liberté. En cette veille de fête de la musique, cet événement était aussi porteur d’un message d’alerte et d’inquiétude des acteurs et des actrices de cette scène musicale.

Cette mobi­li­sa­tion visait à dénon­cer la répres­sion que subit la Tekno Libre (musi­que techno non-mar­chande), fai­sant ainsi écho aux mani­fes­ta­tions de la semaine passée, qui avaient ras­sem­blé plus de 1000 teu­feurs et teu­feu­ses dans les rues d’Évreux et de Mulhouse. C’est en effet toute une mou­vance musi­cale et cultu­relle qui est en proie à une répres­sion dras­ti­que­ment durcie depuis quel­ques mois, dont le « tra­di­tion­nel » Teknival du 1er mai 2009 (fes­ti­val auto­géré ras­sem­blant plu­sieurs mil­liers de Ravers et dont Nicolas Nabot 1er s’était engagé à faci­li­ter la tenue chaque année) a cons­ti­tué le point d’orgue : plus de 30 « Sounds Systems » fran­çais ont été arbi­trai­re­ment saisis par les auto­ri­tés de l’État, qui ont réqui­si­tionné tout le maté­riel de sono­ri­sa­tion de ces col­lec­tifs musi­caux, artis­ti­ques et cultu­rels -maté­riel dont la valeur peut être esti­mée à deux ou trois mil­lions d’euros- ! (voir la liste des sound-sys­tems saisis). Des cen­tai­nes de per­son­nes se retrou­vent ainsi dépos­sé­dées (voire rui­nées) pour avoir voulu offrir des fêtes auto­no­mes et non-com­mer­cia­les. Une répres­sion sans pré­cé­dent en près de 20 ans de Zones d’Autonomie Temporaire fes­ti­ves…

À l’ère du numé­ri­que, saisir le maté­riel sonore n’est il pas une nou­velle forme d’auto­dafé ?

À la fin de cette Free Parade les mani­fes­tant-es ont décidé de pro­lon­ger la « teuf » au bois de Boulogne, en célé­brant dès minuit une Fête de « leur » Musique, conçue comme une légi­time mise en accu­sa­tion de la réduc­tion crois­sante du droit d’expres­sion des artis­tes et musi­ciens ama­teurs lors des fes­ti­vi­tés offi­ciel­les du 21 juin.

Fête de la musi­que Paris 2009

Quelques cen­tai­nes de per­son­nes se trou­vaient déjà sur le site lorsqu’une cin­quan­taine d’agents de la B.A.C et de poli­ciers en tenues anti-émeute, bien­tôt rejoints par de nom­breux ren­forts, ont vio­lem­ment chargé la foule à coups de matra­ques. Les gens se sont alors regrou­pés pour éviter les coups et pro­té­ger le maté­riel sonore. En dépit de cette réac­tion mani­fes­te­ment paci­fi­que, la police a pour­suivi les char­ges au moyen de gre­na­des lacry­mo­gè­nes et de pis­to­lets flash-balls, par­fois de façon par­ti­cu­liè­re­ment dan­ge­reuse (tirs tendus ou même à bout por­tant, en direc­tion du buste ou du visage, etc.). Des indi­vi­dus à terre ont été roués de coups de pieds et asper­gés de gaz ; un han­di­capé, membre de Médecins du Monde (MDM), fut même jeté hors de son fau­teuil rou­lant avant d’être molesté au sol. Au pas­sage, les forces de police ont volon­tai­re­ment dété­rioré des véhi­cu­les et du maté­riel appar­te­nant aux fêtards.

Empêchant l’accès aux véhi­cu­les, la police a pen­dant plu­sieurs heures conduit une véri­ta­ble « chasse aux Ravers », n’hési­tant pas à lâcher des chiens à leur pour­suite… Une atti­tude d’autant plus para­doxale que les Sound Systems avaient com­mencé à partir dès l’inter­ven­tion poli­cière.

Tandis que les mem­bres de Médecins Du Monde ten­taient d’effec­tuer des pre­miers soins, les poli­ciers ont inter­dit l’accès aux pom­piers venus secou­rir les blessé-es. En plus des dizai­nes de blessé-es à déplo­rer, nombre de per­son­nes se trou­vent en état de choc suite à cette longue nuit où les forces de l’ordre ont fait preuve d’une vio­lence inconce­va­ble face à des jeunes qui dan­saient pai­si­ble­ment au bord d’un lac atten­dant l’aube d’un 21 juin nor­ma­le­ment placé sous les aus­pi­ces de la musi­que…

Nous deman­dons donc la libé­ra­tion immé­diate des quatre inter­pelé-es et la res­ti­tu­tion de tous les Sound Systems saisis, ainsi que l’arrêt des pour­sui­tes judi­ciai­res à l’encontre des acteurs et des actri­ces de la mou­vance Tekno !

Collectif des Sound Systems

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Quelques conseils pour réduire les risques judiciaires

Il ne faut jamais accepter les comparutions immédiates car vous n’avez pas le temps de préparer votre défense ni de choisir un avocat !
En cas d’arrestation mieux vaut connaitre les trucs et astuces :
version courte : http://91.121.198.19/spip/IMG/pdf/pensebete_francais.pdf
version longue : http://91.121.198.19/spip/IMG/pdf/guide_juridique_fr_II.pdf

Si vous avez des photos/vidéos ou témoignages, merci de contacter freeparadeparis@gmail.com

si vous êtes inculpes (ou proches d’un-e inculpe-e) ou si vous avez été blesses merci de nous contacter au plus vite freeparadeparis@gmail.com

Il faut que les blessés portent plainte. Pour cela, aller vite se faire
examiner par le médecin de (pour cela il faut qu’il soit « réréquisitionné » par la police ou la gendarmerie, c’est à dire qu’il faut demander à un OPJ un papier « réréquisitionnant » ce médecin). seule l’UMJ est agréée par la justice. A Paris c’est à l’hôtel Dieu.
Le médecin de l’UMJ attribuera un nombre de jours d’ITT : plus ce nombre de jours est important et plus les chances que la plainte aboutisse le sont aussi.
Ensuite les blessés doivent aller porter plainte à la police des polices.
si vous avez besoin d’aide et de conseils juridiques, contactez nous freeparadeparis@gmail.com

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« Au vent qui sème la tempête, se récolte les jours de fête »

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