Lausanne ne pourra pas tester les pilules d’ecstasy

Dernière mise à jour le 26/07/2016

Le canton de Vaud s’oppose à la municipalité de Lausanne sur la pratique du testing…

http://www.toxicoquebec.com/actus/index.php?2007/07/08/2017-lausanne-ne-pourra-pas-tester-les-pilules-decstasy
dimanche 8 juillet 2007

La
municipalité n’aura pas la possibilité de subventionner le testing des
pilules d’ecstasy, dans le cadre de son nouveau dispositif toxicomanie.
Le canton a, pour l’heure, décidé de ne pas donner de bases légales à
cette pratique.

Favorable
à l’analyse des pilules d’ecstasy en soirée, Lausanne devra patienter.
Les autorités cantonales ont en effet décidé de ne pas donner les bases
légales à cette pratique, pourtant répandue en Suisse alémanique. Cette
décision n’empêchera toutefois pas la ville de mettre des moyens
financiers à disposition de Prevtech, une association dont les stands
de prévention sont très présents dans les milieux techno depuis 1999.

 

Rappelons que le testing consiste à contrôler sur place la nocivité
des pilules d’ecstasy, grâce à un laboratoire mobile.
Malgré le préavis négatif du Conseil d’Etat, Jean-Christophe Bourquin
ne monte pas aux barricades. Le directeur de la Sécurité sociale à
Lausanne n’interprète pas ce choix comme «un non ferme». «Je ne pense
pas que cela signifie que Pierre-Yves Maillard est contre le testing;
simplement qu’il faut procéder petit à petit, en soutenant d’abord la
prévention.»

 

Prévention ou incitation?

Le conseiller d’Etat à la tête du Département de la santé et de
l’action sociale confirme d’ailleurs les impressions du municipal
lausannois. Pierre-Yves Maillard explique ainsi qu’«il n’aurait pas
forcément été constructif d’introduire cette mesure aujourd’hui, alors
que Lausanne est encore en plein débat sur le local d’injection. Il ne
faut pas brûler les étapes avec des sujets aussi délicats.» Car si les
partisans du testing estiment qu’il s’agit là d’un excellent moyen pour
entrer en contact avec les consommateurs et les mettre en garde, les
opposants assurent au contraire que c’est une incitation à la prise de
pilules.

La position défavorable du Canton concernant l’analyse d’ecstasy
n’affecterait par contre pas sa politique de prévention autour des
drogues synthétiques. Alors que la capitale vaudoise devrait
prochainement investir quelque 50 000 francs dans les actions de
Prevtech sur son territoire, le Conseil d’Etat «se prononcera également
sur un soutien à l’association pour son travail dans les boîtes de
nuit», précise Pierre-Yves Maillard. Un financement qui, s’il est
accepté, oscillerait entre 100 000 et 150 000 francs.

«Le projet de local d’injection nécessite du courage»

? Pierre-Yves Maillard, quelle est votre position sur la création d’un local d’injection à Lausanne?
? La prise de position du Conseil d’Etat est la même qu’il y a trois
ans. Il n’interviendra pas financièrement, mais n’a pas d’objection à
ce que Lausanne aille de l’avant avec ce projet qui, il faut le
reconnaître, nécessite un certain courage.

? Que pensez-vous de la tournure des débats?
? Je regrette vraiment que les discussions soient menées avec autant
de virulence. L’augmentation inquiétante des infections dues à des
maladies graves appelle des réponses. Quand une autorité communale en
propose, on peut être pour ou contre, mais on ne devrait pas la
diaboliser. J’estime également que l’on oppose des éléments qui ne
devraient pas l’être.

? Vous voyez donc d’éventuelles synergies dans les propositions des deux camps?
? Oui. Pour moi, il serait par exemple souhaitable qu’une
institution comme le Levant, qui prône l’abstinence, devienne
partenaire du projet de local d’injection. Pourquoi opposer ces deux
structures? Il me semble que cela offrirait une option supplémentaire
de s’en sortir aux toxicomanes qui fréquenteraient l’espace de
consommation et qui se sentiraient prêts à faire le pas vers une cure
de ce genre. Si les Lausannois disent oui le 8 juillet, je plaiderai
pour une telle évolution.

par Julian Pidoux

Article sous License Creative Commons.

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