Nantes, 21 JUIN 2023, Fête DE LA RÉPRESSION ?

Dernière mise à jour le 22/06/2023

La maire de Nantes assure soutenir au long cours la musique électronique et défend la pratique de toutes les disciplines et de toutes les esthétiques

Ouest France

Malgré ce discours progressiste et positif, la mairie de Nantes décide d’exclure de la fête de la musique le mouvement Tekno / Free party.

Certes, celle-ci a proposé d’autres terrains mais particulièrement excentrés du centre-ville. De plus, la distance forçait les organisateurs à
payer eux-mêmes les services de secours et d’assistance, alors qu’ils sont à la charge de la municipalité pour le reste de l’évènement.

Techno+, association de réduction des risques ayant aussi pour objectif l’épanouissement de la Techno, souhaite réagir à cette prise de position excluant drastiquement tout un pan de la culture musicale et festive française. Rappelons que les free parties viennent de fêter leur 30 ans et qu’elles font danser des centaines de milliers voire des millions de personnes chaque année.

Pourtant, la culture tekno n’est toujours pas reconnue, acceptée ou valorisée; la fête de musique 2023 de Nantes nous le montre encore une fois. Plutôt triste pour une ville dont les forces de l’ordre ont provoqué la mort d’un jeune homme, Steve Maïa Caniço, il y a tout juste 4 ans à la même occasion. Quel est donc le but ? Réduire au silence les amoureux de musique électronique amplifiée ? Éteindre peu à peu une culture trop marginale car l’État ne peut la contrôler ?

Si ce n’est pas la musique tekno qui dérange la mairie de Nantes, qui soutient bel et bien la musique électronique, est-ce que ce sont les
valeurs qui entourent le mouvement? L’anti-capitalisme, l’anti-fascisme, l’anti-sexisme ? La bienveillance, l’autogestion, le partage, l’inclusion ? L’existence de zones autonomes temporaires LIBRES ?

Mais pourquoi la liberté dérange-t-elle tant, cette même liberté qui figure pourtant en premier dans la devise de la République Française ?

Le mouvement tekno continue d’être perçu comme un paria de la culture, la preuve en est que celui-ci est relégué à la tutelle de la police. Cela en dit long sur la méthode d ‘évaluation de ce qui relève de la culture ou non.

Il est d’autant plus déplorable que cette exclusion se fasse dans un contexte où les sounds systems ont tendu la main aux pouvoirs publics en acceptant de se plier aux réglementations. C’est une nouvelle fois la preuve que la société peine à dialoguer avec le mouvement tekno et à faire des concessions, même lors d’un événement culturel emblématique comme la Fête de la Musique. N’oublions pas que la fête dite « illégale » s’est créée suite à une répression toujours plus virulente, et à l’absence de volonté d’inclusion qui pousse ce mouvement vers la marginalité.

À quand un réel dialogue avec les acteurs politiques et la reconnaissance de ce mouvement dans notre patrimoine culturel ?

Les volontaires de Techno+

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